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Sultanat d'Oman, carnet
de voyage
du 18 au 26 février 2012
Depuis la France, on n'arrive pas à
Mascate, capitale du Sultanat d'Oman, par vol direct. Avec la compagnie Swiss Air, on
passe par Dubaï, et le luxe ostentatoire que l'on devine au sol (grandes avenues
rectilignes et éclairages dispendieux), propose une dernière escale avant de
rejoindre Oman A moins que vous préféreriez transiter par Abu Dhabi en empruntant la
Lufthansa. Dans tous les cas, Mascate paraît plus sage que ses riches voisines du golfe
Persique. Ici, pas de gigantisme, la ville est provinciale à souhait mais récente et
placée sous le regard bienveillant du Sultan : la manne du pétrole, arrivée au début
des années soixante dix a apporté de l'argent. Les immeubles et les mosquées sont d'un
blanc éclatant, les véhicules cossus (ici, une Datsun 280 de collection).
La découverte des habitants se fait souvent au marché. Celui dévolu aux poissons montre
une population affairée, indifférente (et c'est tant mieux) aux touristes.
Mais déjà nous quittons la capitale pour les grands espaces. Il faut s'enfoncer dans des
vallées calcaires, remonter des wadis luxuriants et fertiles dont la moindre parcelle est
mise à profit pour la culture dans des jeux d'ombres et de lumières magnifiques au
milieux des canaux d'irrigations.
La première nuit nous accueille sur le rivage de la mer d'Oman. Déballage des tentes, la
nuit sera légère et le ciel étoilé. En face de nous, c'est l'Iran.
Quand on quitte le rivage, on serpente d'abord dans des vallées chaotiques où l'eau
circule en abondance. Villages et cultures nous accueillent mais à mesure de la montée,
le désert de pierres du plateau arabique reprend ses droits. Vers 1600 mètres
d'altitude, voici un vaste plateau soumis à tous les vents, mais c'est le seul endroit
où l'on peut camper en dehors des pierriers.
Quand les 4x4 ne peuvent plus gravir le plateau, c'est accompagné de mules et d'ânes que
nous continuons notre traversée du Hajjar (plus poétique, mais nettement plus bruyant la
nuit...). Paysage calcaire à perte de vue mais il n'existe pas de cartes topographiques
et la présence de guides locaux devient indispensable.
Le retour vers la civilisation prend la forme d'une oasis magnifique mais c'est à regret
que nous revenons de cet univers aride et inhospitalier : au fond de la vallée, la
première trace humaine est un restaurant international ! En suivant la vallée et ses
canaux d'irrigation, nous parviendrons aux abords d'une ville plus sympathique,
étonnamment dotée de maisons cossues. De quoi se prendre des nouvelles du monde
chez un barbier pakistanais "aux mains d'or" (coupe de cheveux et barbe pour 3
euros) et de sourire aux enfants qui vous accueillent avec une joie universelle.
Nizwa, est après la capitale Mascate, la ville la plus active. Elle est considérée
comme l'âme historique du sultanat. Il faut prendre le temps de s'attarder dans ses
ruelles et les allées du fort construit au XVI° siècle. Deux fois par semaine, le
marché aux bestiaux accueille les bédouins des alentours. Hommes et femmes en costumes
traditionnels négocient de manière très serrée. Dans le souk, on peut aussi acheter de
vieux fusils, dignes de ceux que Rimbaud vendit à Ménélik, ou des kandjars, poignards
traditionnels en argent.
Dernière quiétude de désert, dernier campement, dernier wadi et ses
jardins avant de rejoindre Mascate et le vol du retour. Dernières visites aussi, comme le
palais moderne du sultan.
(14/03/2012)
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