depuis septembre 2000
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Atelier des
demandeurs d'asile de Chaumont
Journal de bord
En partenariat avec l'association Initiales, le CADA (Centre
d'accueil des demandeurs d'asile)
et l'AATM (Association dAccueil des Travailleurs et
des Migrants).
11 séances, du 20 avril au 23 juin 2021
Première
séance, mardi 20 avril 2021 :
Cette première séance compte doublement. D'abord, c'est la
première fois depuis mars 2020 et le premier confinement que je peux reprendre
l'animation d'ateliers. Ensuite, l'enjeu de cet atelier est important pour moi : il
s'agit, non pas d'aider à écrire ceux qui sont déjà parfaitement à l'aise avec
l'écriture, mais au contraire de partir de plus loin, comme l'année passée avec les
migrants mineurs de Saint-Dizier. De plus, malgré la formidable énergie qui s'était
déployée, j'étais resté sur ma faim et les participants plus encore : nous
devions faire une restitution dans les appartements du sous-préfet, s'il vous plaît, et
ce n'était pas rien comme symbole pour ces jeunes qui sont accueillis chez nous. Hélas,
la pandémie n'a pas permis cette restitution, il s'en est fallu d'un cheveu, nous en
étions aux ultimes répétitions.
Il me paraît essentiel pour ce genre de public qu'on puisse valoriser leurs efforts au
grand jour, avec une vraie conclusion ou restitution après les séances élaborées
ensemble. L'enjeu en effet est simple : il s'agit de proposer à ceux qu'on a
tendance à isoler ensemble un travail collectif tourné vers l'intégration, la langue,
en un mot : la culture. C'est pourquoi je préfère parler d'atelier culturel, tant
l'écriture, la lecture, l'apprentissage des mots ne représentent qu'un aspect du
parcours.
C'est aussi l'esprit de cet atelier élaboré avec l'association Initiales et le CADA
(Centre d'accueil des demandeurs d'asile) géré par l'AATM (Association dAccueil
des Travailleurs et des Migrants). C'est pourquoi, l'élan culturel que nous envisageons
est placé sous un double aspect : musical, avec Vincent Bardin, improvisateur
génial, et moi-même pour la partie littéraire, si l'on peut dire.
Car cette première séance nous montre l'étendue du défi que nous allons devoir
relever. Si le nombre de participants était seulement de neuf et composés de jeunes
adultes d'une vingtaine d'années, tous Afghans à l'exception d'un Somalien, en revanche,
aucun ne maîtrise véritablement le français, ni l'anglais, aucun n'est capable de
tracer une écriture cursive, à part pour quelques uns seulement, dinscrire juste
leur nom en lettres capitales. Il ne s'agit pas cependant de mettre en place un cours
d'alphabétisation. L'idée est d'instaurer un échange direct entre nos cultures.
Et là, les signes sont encourageants : tous comprennent bien le système de
négation (J'aime/ je n'aime pas Il y a/ il n'y a pas) et le jeu de se placer en
fonction de ses réponses dans la grande salle qui nous accueille est une manière de
prendre possession de soi-même et de ses réponses dans l'espace. Tous par exemple se
retrouvent sur la même ligne enthousiaste à l'affirmation « J'aime le
football » ; tous perçoivent aussi le sens de « il y a la montagne dans
mon pays » et « il n'y a pas la mer dans mon pays ».
Vincent initie un autre jeu : chacun doit se placer face à un autre qu'il choisit et
donner son nom : Bonjour, je m'appelle... Là où cela commence à devenir plus
intéressant, c'est lorsque les plus hardis complètent le dialogue par : ça
va ? Preuve que certains rudiments de la relation sociale en français ont fini par
être apprivoisé. La plupart sont là depuis plus un an au minimum, ce qui montre aussi
combien leur situation de demandeur d'asile les tient isolés : le centre d'accueil
est à prendre au sens strict, juste « l'accueil » et, hélas, peu
d'échanges.
Certains cependant sont plus familiers de la langue que d'autres, nous en repérons deux
auquel leur aisance attribue un rôle de traducteur, attendus par les autres participants.
Ce sera nos meilleurs alliés pour dénouer les incompréhensions et les situations
compliquées.
Vincent maintenant montre des instruments qu'il a fabriqués : une sorte de
violoncelle avec une boite de conserve et un tambour avec une poubelle. De quoi vraiment
dérider l'atmosphère et révéler les attentes de chacun. La plupart se mêlent au jeu
d'essayer ces instruments, sauf l'un des afghans, le plus avancé en français, celui qui
joue le rôle de traducteur : il se lève et vient feuilleter les livres que j'ai
écrits et que j'avais apportés : il est là, devons nous comprendre, pour parfaire
son français : il faudra que j'en tienne compte et que je lui octroie un rôle
particulier de « passeur » dans cet atelier.
Nous nous quittons, à la fois inquiet par la difficulté de la tâche qui nous attend,
mais surtout enthousiaste de continuer : ici, c'est un atelier d'avant le langage qui
nous attend, mais le dynamisme de chacun que nous sentons, même s'il se passe pour
l'instant de mots, est prêt à s'exprimer : à nous de jouer !
Deuxième et troisième
séances, mardi 4 mai 2021 :
Grosse journée aujourd'hui avec une séance le matin et une
autre l'après-midi, soit quatre heures avec nos sympathiques participants. Ils sont sept
seulement à venir, deux de moins que la fois précédente, Nous avons prévu de
travailler en sous-groupes : l'un fabriquera un instrument à corde inspiré du berimbau
brésilien avec Vincent, l'autre sera dévolu à l'écriture avec moi. Mais, pour la
matinée, Vincent à une autre idée : il faut d'un côté expliquer à tous la
fabrication de l'instrument, mais aussi nommer en français les éléments qui le
composent : je me colle à recopier au tableau les termes utilisés, que les
participants recopient assidûment.
Premier étonnement en effet : leur capacité à apprendre et à recopier les mots
nouveaux est très volontaire. Au cours de la journée, je serai souvent surpris d'en
apercevoir deux ou trois qui recopient des pages de lettres capitales, heureux parfois de
me montrer leur nom écrit de la sorte : je ne suis pas sûr que j'aurais leur
constance si je devais apprendre leur alphabet d'origine.
L'après-midi cependant, nous pouvons travailler en sous-groupes plus facilement. En
effet, la partie « instruments » est plus précise, il faut monter les cordes
et il est plus facile de l'expliquer ensemble à trois ou quatre personnes. Pendant ce
temps, je reprends dans mon petit groupe les mots vus ce matin (le bâton, la boîte, la
perceuse...) : le hasard en a nommé dix et, en parallèle, je leur ai demandé de me
montrer comment on compte dans leurs langues, aussi bien en Dari qu'en Pachto. Avec tous
ces langages, je fais correspondre des phrases simples qui utilisent les mots vus ce matin
(Jak (un en Dari), il y a la boîte Do (deux) il y a le pointeau...etc.). Je
complexifie les phrases en utilisant des verbes dévolus aux cinq sens (voir, entendre,
parler, toucher, sentir...) : Jau (un en Pachto), je vois la boîte Doa
(deux), je touche le pointeau Schpag (cinq), j'entends la perceuse...).
Je m'aperçois, d'une manière générale que j'ai tendance à avancer trop vite, sans
vérifier si ils ont assimilé l'exercice que je leur demande. C'est sans doute lié à ma
propension naturelle à la rapidité et à l'hyperactivité. Et là, j'ai tellement envie
qu'on avance ensemble dans ces 10 séances, finalement très courtes ! Il faudra
cependant que je veille à reformuler souvent ce que l'on fait.
Mais c'est déjà un beau défi pour eux qui sont peu allé à l'école et ne savent
souvent qu'écrire en capitales. Ce n'est pas pour autant un cours d'alphabétisation
(hélas, la pandémie a réduit à néant les possibilités d'apprentissage de la langue
que leur donnent des bénévoles) : je ne donne pas de leçon, je me sert de
l'instant présent et des circonstances, mais c'est aussi ce qui nous arrive dans la vie
courante.
Cela paraît simple et bien loin d'un atelier « classique » d'écriture où la
poésie de Rimbaud nous sert d'inspiration, mais c'est là justement que pour eux tout se
joue : comment on découvre une parole et une écriture si différente que sa langue
maternelle dans le pays où on a atterri. C'est cet enjeu qui me fascine et non pas celui
qui nous pousse à mimer les grands poètes. Dans mon dernier livre Yougoslave, j'évoque
la fierté que j'ai eue pour mon père dont le français fut la troisième langue apprise
et qui était capable de lire les 1600 pages de la traduction dans notre langue de La
Guerre et la Paix de Tolstoï...
Après avoir échangé nos deux demi-groupes, nous voilà presque à la fin de cette
troisième séance : le moment est important, il s'agit de donner une cohérence au
travail manuel et intellectuel qui nous a occupé depuis le matin. Nous tentons de
restituer cette journée en récitant les textes produits et en les accompagnant avec les
instruments fabriqués.
Toute cette journée a été également filmée et photographiée, merci à Fetwa et à
Amélie d'avoir remarquablement restitué en vidéo et en photos ces beaux instants dont
le dynamisme se passe souvent de mots.
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1 |
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5 |
6 |
7 |
8 |
9 |
10 |
Dari |
JAK |
DO |
SÉ |
CHAHAR |
PANDJ |
CHECH |
HAFT |
HACHT |
NOH |
DAH |
Pachto |
DJO |
DOA |
DRÉJ |
ZALOUR |
PENZA |
CHPAG |
WO |
ATÉ |
NAHO |
LASS |
Quatrième séance, mardi 11 mai
2021 :
Cette semaine, seulement six personnes nous ont rejoint, cinq
afghans habitués et un demandeur d'asile originaire de Guinée. Spontanément, il s'est
placé à côté de Hadi, le plus doué du groupe, capable de lire et d'écrire, de parler
en français et en anglais. Ceci dit, notre ressortissant guinéen est francophone et
possède un bon niveau de langue, d'écriture et de culture générale.
Nous oublions la fabrication d'instrument de la semaine dernière et toute cette séance
est plus statique. Nous commençons par visionner le film que j'ai tiré des séquences de
la semaine précédente, soit 10 mn. C'est un excellent moyen de se remémorer le travail
accompli avant de commencer d'une manière toute différente notre après-midi consacré
aux lieux d'habitations et ainsi à leurs pays d'origine.
A tour de rôle, nous sollicitons nos participants pour nous raconter leur itinéraire
depuis leur région d'origine jusqu'à la France, grâce à un globe terrestre. Leurs
voyages ont duré plusieurs mois, voire plusieurs années. Hadi, par exemple, est né au
Pakistan, a vécu en Afghanistan, a voyagé en Iran, en Turquie, puis dans les pays
balkaniques avant de se retrouver en Autriche en Allemagne, au Danemark puis en Suède,
avant la France, périple qui en dit long sur leur capacité à trouver un lieu où vivre
en paix.
Sur un Atlas, chacun nous montre le lieu où il a vécu : cela va de la capitale
Kaboul, à des villages enserrées dans la montagne en Afghanistan. Notre guinéen qui a
habité dans une ville proche de la Sierra Leone, nous explique les relations entre les
différents peuples et dialecte, avec l'échange qui se fait souvent en français.
Ce moment de partage est l'occasion d'expliciter les lieux de vie : la ville, le
village, la rue, la maison et leurs occupants, le père, la mère, l'enfant. Tous
recopient avec application les mots que j'inscris sur le paperboard tout neuf, acheté
pour l'occasion. Nous faisons des phrases simples (J'habite en ville, papa est grand, le
bébé est petit...) : cela paraît simple, mais certains de nos participants sont
vraiment démunis de vocabulaire et leur ferveur a le reproduire sur leur cahier (offert
à chacun d'eux plutôt que les feuilles volantes des séances précédentes) montre
combien ils sont en attente de ces « cours ». En effet, la pandémie et les
séances aléatoires d'alphabétisation qu'elle a provoquée, a provoqué un repli plutôt
qu'une ouverture dans notre pays d'accueil.
Vincent prend maintenant le relais : il a ressorti les instruments fabriqués la
semaine dernière. Les repères pour signifier les notes sont des punaises de différentes
couleurs : voilà un excellent moyen de leur apprendre celles-ci. Je suis
impressionné par sa grande patience pour montrer à chacun l'association des notes et des
couleurs que chacun tente de reproduire sur son instrument.
La séance se termine ainsi, mais tout est en place pour la prochaine fois où nous les
ferons travailler sur « les couleurs de l'école », à l'exemple de ce que
j'avais déjà réalisé l'année passée dans l'atelier Relais 52.
Cinquième séance, mercredi 19 mai
2021 :
Aujourd'hui, tout commence mal : nous trouvons porte
close pour la salle municipale que nous réservons habituellement, seul un participant
(Naveed) est présent avec son accompagnatrice, les autres sont dispersés dans la nature
et injoignables. Nous décidons de revenir aux bureaux de l'accueil des demandeurs d'asile
où une petite salle de réunion est disponible. Deux autres participants réussissent à
nous retrouver : Menach et Jalil.
Nous décidons de suivre tout de même le programme prévu, tant pis pour les absents.
J'ai prévu de leur faire regarder un film amateur « Une journée d'Adela »
tourné en 2002 en Aghanistan, dans la région du Waras. Il remporte un franc succès
parmi nos trop peu nombreux présents, heureux d'entendre cette histoire d'une jeune
écolière et les scènes d'école dans leur langue. C'est le bon moyen pour leur faire
parler de leur école, du trajet pour y aller. Surprise : Naveed n'a pas connu
l'école, c'est pourtant celui des trois qui comprend et ose pratiquer le plus facilement
notre langue. Les deux autres y sont allés 5 ans, de 7 à 12 ans et il leur fallait de 30
à 40 mn à pied pour se rendre en cours.
Nous en profitons pour leur faire découvrir les mots relatifs à l'école : le
cahier, le tableau, le professeur, les élèves et leur remémorer à l'aide des scènes
de ce film, les couleurs qu'ils ont vues la semaine dernière. Ils ont du mal à
mémoriser les mots ainsi que l'écriture (en lettres capitales, la seule qu'ils arrivent
à déchiffrer). Mais Vincent a eu une idée géniale : comme la semaine dernière,
il reprend les couleurs des notes sur les instruments qu'ils ont fabriqués, leur fait
dire à haute voix tout en les faisant jouer. En combinant plusieurs fois la gamme, tous
arrivent à mémoriser, non seulement les couleurs mais aussi les numéros des
notes ! Menach, jusque là assez timide, se révèle et tient absolument à répéter
devant moi son apprentissage. Jalil, qui recopie toujours avec soin les phrases que
j'écris au tableau, trouve dans cette méthode, un autre moyen de mémorisation, et
Naveed aborde un sourire radieux derrière son masque transparent.
Ce fût finalement une excellente séance et une belle découverte sur le grand pouvoir de
la musique pour aider à mémoriser les mots en français.
Sixième séance, mercredi 2 juin 2021 :
Cette semaine, nos participants n'avaient pas oublié de venir : 6 étaient présents,
Hadi, Naveed, Jalil, Jafar, Menach, tous afghans, et Mohammed, le seul francophone et
guinéen.
Comme la séance de la fois précédente avait bien fonctionné en axant la mémorisation
des mots et des notes qu'ils jouent sur leurs instruments de fortune, j'ai tenté de
recommencé l'expérience, cette fois si en demandant aux participants leurs étonnements
sur " la première fois " qu'ils ont découvert la France. Tous me citent Paris
comme véritable premier lieu d'arrivée, avec, comme souvent, les premiers mots appris
qui sont ceux des lieux d'hébergements d'urgence, restos du cur et autres, Porte de
la chapelle, Porte de Saint-Ouen. Hadi me cite le musée du Louvre et Menach le stade
Saint-Denis.
Pour la première fois je note leurs prénoms en face des mots qu'ils citent et que je
recopie au tableau : ils sont heureux, me semble-t-il, d'être ainsi identifié à travers
leurs mots de français.
La conversation glisse sur le trajet accompli pour arriver en France. Je recopie de
mémoire : sous la phrase générique " je suis arrivé ", on trouve : en bus
d'Espagne, en voiture de Suède, en auto d'Italie, en camion d'Italie aussi (mais
dessous!!!), en train d'Italie, en voiture, toujours d'Italie.
Vincent prend le relais pour la partie instrumentale. Chacun prend un des instruments
qu'ils ont fabriqué. Après quelques minutes consacrées à les accorder (eh oui, on a
beau fabriquer une lire à une corde et une boite de conserve, encore est-elle munie d'un
système pour l'accorder...). Vincent entame les premières notes de Smoke on the water,
qu'Hadi reconnaît de suite... Et nous voilà parti pour une séance de rock'n roll qui
leur plaît beaucoup.
L'idée cependant de composer une chanson avec leurs phrases étonnantes écrites sur la
manière dont ils sont arrivés en France, ne m'a pas quittée. Avec Vincent, nous mettons
en place une chanson qu'ils répètent à l'unisson, avec applaudissements à la fin :
belle séance...
Septième et
huitème séances, mercredi 9 juin 2021 :
Comme le mois précédent, nous avons
organisé 2 séances en une seule journée. Cela nous permet davancer plus vite et
de ne pas perdre le dynamisme qui se dégage à chaque rencontre. Car, on ne le dira
jamais assez, un atelier décriture, ou culturel, ou tout ce qui permet de regrouper
des individus pendant deux heures, cest de lénergie à létat pur avant
toute chose.
Le matin, Vincent a prévu de leur faire fabriquer des tambours, à base de poubelles,
agrémenté sur le dessus dun tissage tendu de scotch large pour former la peau et
constituer la caisse de résonnance. Lopération est rondement menée et les
participants ont plaisir a essayer ces nouvelles percussions. Comme pour la fabrication de
linstrument à cordes, nous en profitons pour leur faire utiliser le vocabulaire
dévolu à lopération.
Laprès-midi, en plus de ce nouvel instrument, nous en profitons pour réviser la
manipulation de linstrument à cordes, avec les couleurs et les chiffres déjà
usités. Mais surtout, nous évoquons leur avenir et le métier quils aimeraient
pratiquer : mécanicien, menuisier, cuisinier, maçon
Nous élaborons une
chanson quils apprennent en la rythmant au tambour.
Neuvième
séance, mercredi 16 juin 2021 :
Cest lavant-dernière séance
avant la restitution finale de cet atelier commencé deux mois auparavant. Les dix
séances hebdomadaires auront passé à la vitesse de léclair. Nous avons un noyau
de fidèles qui a participé à toutes les séances. Pour autant, les autres ont souvent
de bonnes raisons pour avoir abandonné : leur statut a parfois changé, ils ont
obtenu le statut de réfugié ou ont quitté le foyer.
Pour la restitution, nous aimerions quils arrivent à expliquer en français la
fabrication des instruments de musique. Cest une tâche difficile de franchir le cap
de la compréhension dune langue (ce quils arrivent généralement à faire)
et darriver à parler. Mais, nous aussi nous sommes pareillement démunis :
combien dentre nous, capables dappréhender langlais, se sentent à
laise pour proposer demblée quelques phrases dans la langue de
Shakespeare ?
Puis, nous reprenons la petite chanson élaborée la semaine dernière.sur leurs futurs
métiers. Jai apporté tous les objets quils avaient évoqués pour pratiquer
les professions quils envisagent : pelle, rabot, casserole, clé à molette,
guitare
Il y en a pour les goûts ! Nous terminons la séance par un petit
concert improvisé avec Vincent.
Dixième,
onzième et ultime séances, mercredi 23 juin
Pompeusement nommée
« restitution », cette séance (en fait 2 groupées sur une journée) se veut
un condensé de ce que tous les participants ont pu apprendre. Nous avons prévu de leur
faire parler eux-mêmes de la fabrication des instruments et cest un véritable
challenge pour eux qui parlent à peine français. Mais ils ont à cur de montrer
leurs progrès notamment à leurs animateurs, venus en nombre pour la dernière séance.
Nous terminons le bal par un concert improvisé sur Smoke on the water. Puis nous pouvons enfin
tomber les masques à lextérieur pour un petit pot que jai organisé.
La encore la séance a été filmée
grâce à Fedwa que je remercie grandement. En effet, je dispose grâce à elle de plus de
200 séquences, ce qui représente 3 heures à visionner et à trier, mais tout cela
constitue un témoignage rare sur un atelier vécu au jour le jour. Après des dizaines
dheures de travail, jai enfin réussi à compiler un documentaire de 15 mn et jen suis
très fier.
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