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Colombie, carnet de voyage
Bogota, la ville grise, un peu triste au premier jour, 16° et pluie (les colombiens la surnomment « le frigo »). Il faut dire quon est à 2650 m daltitude. Mais la capitale est attrayante, colorée, et annonce déjà la variété du pays. Pas de métro, mais, pour se déplacer, dimpressionnants bus à 2 remorques constituent le TransMilenio. Hélas, nous ne resterons à peine une journée, tout juste de quoi arpenter le centre-ville à larchitecture moderne, un peu soviétique parfois, mais aussi coloniale. La place Bolivar est chargée dhistoire : cest là que la prise dotage du palais de justice a été réprimée avec une extrême violence en 1985. Fondation Botero le matin et musée de lor laprès-midi au pas de course avant de reprendre un avion pour Neiva. Il nous faudra revenir si on veut parcourir la ville et ses environs plus en détails, prendre le téléférique, aller à la cathédrale de sel. Neiva nous permet daccéder au désert de la Tatacoa, étonnante étendue qui ressemble parfois aux paysage du Far West. Nous sommes passé en quelques centaines de km de 16° à 36°. Nous découvrons aussi le Fleuve Magdalena que nous retrouverons plus tard jusquà son embouchure. De là, commence aussi notre long périple en bus, semé dembûches Nous quittons la vallée pour gravir la cordillère centrale : retour à des températures supportables et à la pluie. San Augustin constitue la première étape. La localité est riche dun parc archéologique où des vestiges dune civilisation précolombienne demeurent mystérieux. Le lendemain, le périple en bus reprend vers le nord, sur des routes encombrées et souvent au travaux, à plus de 3000 m daltitude. La végétation est luxuriante, parfois étonnante et parsemée de plantes endémiques comme les « frailejones ». Nous arrivons à Popayan, surnommée la ville blanche. Promenade dominicale vers le parc qui domine la ville et qui est le rendez-vous des familles de la ville. Le lendemain, la communauté indigène Misak nous accueille à Silvia. Le marché de la ville est une abondance de couleurs et dactivités. Nous reprenons notre chemin pour Salento et la région du café. Malheureusement, lunique route est coupée : manifestations contre le gouvernement qui ne tient pas ses promesses envers les communautés locales. Les routiers prennent leur mal en patience et astiquent leurs splendides camions avec philosophie : ça peut séterniser pendant une semaine paraît-il. Nous trouvons une solution : retour à Popayan qui possède un petit aéroport doù nous regagnerons Bogota, puis Armenia par la voie des airs le lendemain. Nous pouvons reprendre notre périple sans retard. A Salento, nous pratiquons le Tejo, véritable sport national, une sorte de pétanque pratiquée avec une bière à la main et où le summum est de faire faire exploser un pétard situé au centre dune cible : jy suis arrivé ! Le parc de Cocora nous fait admirer les palmiers de cire, les plus hauts du monde et qui dépassent souvent une quarantaine de mètres. Evidemment pas de Colombie sans déguster le fameux café ! De Salento, nous gagnons Jerico. La visite dune exploitation nous prendra tout laprès-midi jusquau coucher du soleil. Nous prenons la route pour Medellin. La deuxième ville du pays est souvent revendiquée comme la capitale économique. Il y a un Métro, des téléfériques et la cité tristement célèbre du cartel de la drogue et de Pablo Escobar, est devenue une cité vivante et gaie : nous visitons la communa 13, lieu emblématique de cette période violente. Les trafics ont laissé la place aux arts de la rue, au Rap, aux fresques murales, à la danse. A Medellin, la fête est permanente et elle est surnommée « la ville de léternel printemps » en raison de sa température toujours douce de 25°, due à son altitude de 1500 m. Nous arrivons en pleines floralies du moins daoût et la visite du parc botanique, décoré pour loccasion, accueille les orchidophiles du monde entier. De Medellin, nous nous envolons pour Carthagène, la principale ville touristique de la côte caraïbe. Mais cest aussi une ville chargée dhistoire malgré les constructions dhôtels et de résidence qui la font ressembler à un petit Hong-Kong. Cest ici que partaient les galions chargés dor et les pirates étaient nombreux. La ville sest dotée de fortifications et de canons. Nous quittons les touristes de Carthagène pour rejoindre la mangrove et leurs pêcheurs de la côte. Poissons, crabes et même détonnants ratons laveurs sont ici abondants.
Après Carthagène, Barranquilla où se jette le fleuve Magdalena, puis Santa Marta, plus à lOuest, constitue le dernier rempart touristique : béton et immeubles le long dun golfe magnifique, on se croirait à Rio ! Mais Santa Marta est surtout le point de départ des excursions vers la péninsule de la Guarija, qui forme la côte Nord de la Colombie en bordure du Venezuela.
Dans cette région du Nord de la Colombie, il ny a rien que des cactus, des chèvres et les populations sont parmi les plus pauvres du pays. Ici, on meurt de faim, mais laccueil des communautés est dune grande générosité comme celle des arhuacos ou des wayus auprès de qui nous passons un moment magnifique.
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