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Dole, journal
de bord
Textes des participants
pages spéciales : Alain, Marie-Thérèse,
Emmanuelle, Anthony
Première séance : jeudi 2 Mars 2006 :
Mounir :
écrire c'est comme lire
lire c'est comme exister
écrire c'est comme exprimer
lire c'est comme voir
écrire c'est comme décrire
lire c'est comme dire
écrire c'est comme s'assouplir
lire c'est comme finir
écrire c'est comme définir
lire c'est comme mûrir
Alain (Diosdam Idanée) :
écrire c'est comme
oui, je crois, un homme
qui a besoin de s'exprimer
pour, de la vie, chercher la vérité
écrire c'est comme
un bel automne
qui offre à la nature
une nouvelle parure
écrire c'est comme
ouvrir ses portes à un homme
qui a besoin d'une nouvelle heure
un peu pour trouver le bonheur
écrire c'est comme
partir à l'aventure
et découvrir la nature
et aussi devenir un homme
Acoréa cri
(tempo de la vie)
Cest un enfant que jattends
Cest un enfant que jentends
Battre au fond de mon cur
Le temps dun nouveau monde
Cest un enfant que jattends
Cest un enfant que jentends
Battre au son de son heure
Le sang sune nouvelle onde
Et cent ciels jailliraient de ces yeux
Comme on dévêt dune énigme le mystère de Dieu
(Diosdam Idanée - 1996)
Marie-thérèse :
écrire c'est comme se passionner
écrire c'est comme dîner
écrire c'est comme voler
lire c'est comme s'habituer
lire c'est comme s'éxercer
lire c'est comme se laver
lire c'est comme manger
Anthony :
écrire c'est comme mettre une
fleur dans une rivière
écrire c'est comme poser une lettre dans ton coeur
écrire c'est comme marcher sur une fleur
écrire c'est comme se balader dans les rues
écrire c'est comme exprimer son bien-être
écrire c'est comme faire le tour de la terre
écrire c'est comme fumer ma pipe au creux de l'arbre
écrire c'est comme dessiner un mouton
écrire c'est comme penser quand on le dit
Emmanuelle :
écrire c'est comme voyager à travers le
monde
écrire c'est comme s'évader dans un autre monde
nager c'est comme voler au dessus de l'air
lire c'est comme fuir le monde réel
regarder la télé c'est comme se détendre
dormir c'est comme manger, c'est vital,
manger c'est comme se laver, c'est un besoin.
Nicolas :
écrire c'est comme filer
écrire c'est comme tramer
écrire c'est comme torcher
écrire c'est comme parler
écrire c'est comme noircir
Colette :
Ecrire c'est comme se débrouiller pour faire de
sa vie quelque chose qui compte et surtout pour le faire faire par les autres.
Ecrire c'est, s'il n'y a pas la justice des hommes, il y a celle de Dieu qui
traitera chacun selon ses oeuvres.
Raphael :
écrire c'est comme se découvrir
écrire c'est comme se dévoiler
écrire c'est comme s'enrichir
écrire c'est comme communiquer
lire c'est comme se connaître
lire c'est comme imaginer
lire c'est comme la tolérance
lire c'est comme voyager
lire c'est comme être ébloui
Pascale :
écrire c'est comme vomir lire
c'est comme manger
écrire c'est comme sourire lire c'est comme partager
écrire c'est comme souffrir lire c'est comme guérir
écrire c'est comme bâtir lire c'est comme voyager
écrire c'est comme se liberer lire c'est comme emmagasiner
écrire c'est comme naviguer
écrire c'est comme s'engager
Deuxième séance : jeudi 9 Mars 2006 :
Se lever, le lit, la chambre, vivre à la manière de Perec
Mounir
Partir
Aller marcher avancer se diriger
observer
fumer
partir en fumée
regarder espérer patienter
Arriver
Nicolas (Nuage de fumée)
Se réveiller sortir du lit s'habiller éteindre le réveil s'étirer prendre le gel
douche
sortir de la chambre attendre devant la porte patienter s'ennuyer observer entrer
poser le gel douche
se retourner prendre une serviette de bain la poser sur le chariot se déshabiller
allumer les lampes entrer dans le couloir faire couleur l'eau chaude se mouiller saisir le
gel douche
se savonner se rincer se sécher se rhabiller
éteindre sortir marcher dans le couloir
dire bonjour aux infirmières prendre un verre avaler les médicaments dire merci
sortir du bureau des infirmières prendre un bol une grosse cuillère un couteau aller à
la cuisine emplir un bol de lait manger
débarrasser le plancher
Marie-Thérèse
Mon lit est d'une taille grande le matelas est
bleu avec une alèse blanche.
J'ai une table de nuit avec un tiroir.
Il y a mon poste CD K7, un bureau ou le dessus est bleu et j'ai un vase de fleurs
en plastique, un clown, des tableaux.
Aussi ma salle de bain : une tablette blanche, une corbeille de toilette, des WC et
une porte rose.
Les murs sont blancs, beiges avec des cadres bruns, noirs, bleus, des calendriers,
un porte casette noir, une tablette accrochée où j'ai mis mes peluches et mes cahiers.
Je ne dirai pas la couleur de mes peluches ni le nombre de mes cahiers.
Emmanuelle
Entendre le réveil, se lever, se laver,
ouvrir, choisir, refermer, s'habiller, se peigner,
se parfumer,
faire le lit, ouvrir la porte, refermer, marcher, saluer, les infirmiers, prendre
ses cachets, boire, aller dans la cuisine, tartiner, déjeuner,
je pars fumer,
enfin je suis réveillée...
Raphaël
Se réveiller,
s'ouvrir,
allumer, regarder, s'étirer, observer, se lever, s'activer,
miroiter,
se savonner, se raser, se doucher, se réchauffer, se détendre,
se vaporiser,
choisir, s'habiller, se diriger, sentir, mélanger,
savourer,
s'attarder, se dynamiser, se bouger, laver, sortir, descendre, marcher,
observer,
respirer,
entendre,
être à l'heure, ouvrir, appuyer, se diriger,
s'asseoir.
Bernadette
J'aime bien lire, compter, s'habiller, faire
des dictées, apprendre à être propre et dessiner. C'est très bien.
Anthony
Coucher, regarder, réveiller, s'étirer, soupirer, respirer, ouvrir, se
tourner, s'asseoir, enlever, scruter, orienter, fixer, écouter, appuyer, tendre, pousser,
se lever, faire le lit, choisir, prendre, enfiler, chausser, aller au WC, se transférer,
se laver, faire couler, doucher, sentir, rouler, descendre, monter, fermer, descendre,
allumer, trouver, parler, entrer, s'asseoir, mélanger, donner, partager, marmonner,
boire, croquer, savourer, déguster, manger, penser, aimer, rouler encore, poser, laver,
rincer, tourner, partir, sortir, débouler, prendre l'air frais, observer, dire bonjour,
serrer la main, s'arrêter, se pousser, mettre les poings, se conforter, rire, parler
conduire, être arrivé au point de chute.
Poésie, écrire en temps de neige
Alain (Diosdam Idanée)
Il neige,
c'est l'arpège
d'une saison
je reste dans ma maison
Il neige
c'est l'hiver
et mon père
dors encore sur un siège
Il neige
il fait froid
et je vais au bois
Il neige
C'est le givre
qui m'enivre
Il neige
et je reste au chaud
J'admire ce qui est beau
Sérénité (juin 1996)
J'ai dans les yeux
Le regard attendri d'un enfant qui somnole
et attend que la nuit batte de l'aile et s'envole
au plus haut des cieux
S'embrase alors mon âme
D'une connaissance innée et de flammes
A dieux, mes cieux aimés d'âmes
Marie-Thérèse
Il a neigé toute la nuit
et la journée
Près du feu
nous sommes nombreux
Nos portes et volets
sont clos
les oiseaux gelés
attendent l'été
La neige s'en est allée
pour ne plus rien préparer
Jusqu'à l'hiver prochain
Anthony
Sur ce grand manteau blanc, il y a le yéti
tout puissant.
Dans ce grand espace neigeux, il laisse la trace avec son pied immense.
Tout vivant,
tel un mastodonte, avec sa force monumentale, il fait tomber la neige et la
détache, quand tout d'un coup arrive l'avalanche.
Des alpinistes montent vers le grand Everest glissant sur leur planches.
Trouvant le Yéti, il sort de sa brume, crie et dévale la pente.
D'un seul coup, il roule comme un ballon et redevient boule de neige.
Emmanuelle
Elle étend son grand manteau blanc
elle est douce et froide
c'est la neige
La neige apparaît
on dresse le sapin
c'est Noël
Je regarde la neige avec de petites empreintes
je surprend un oiseau qui la piétine
et d'un coup il s'envole
La neige, le Père Noël
et les cadeaux
voilà l'esprit de Noël
bonjour à la nouvelle année
au revoir à l'ancienne
finit Noël
Nuit enneigée
On ouvre les cadeaux
Et puis on réveillonne
La fête ne fait que commencer
Nicolas
Elle s'appelait Nadège
ce n'était pas de la neige
mais du sable blanc
pour nos jeux d'enfants
A treize ans
sans manteau blanc
sans manteau beige
loin de la neige
Dans un lit vert
de foin et de fougères
nous étions pépères
en attendant l'hiver.
Raphaël
Dans la pénombre de la chambre
une lumière apparaît
une fois les volets ouverts
on entend le chant des oiseaux
Nous prenons le petit déjeuner
bien au chaud à l'intérieur
tandis que les oiseaux attendent
que nous leur donnions des graines de tournesol
afin de résister à l'engourdissement du froid
Quelques pas dans le jardin, dans la neige
pour se diriger vers la mangeoire
nous remplissons le garde à manger
et les oiseaux piaillent de joie
mettant fin au silence de la neige
Pascale
Attention où vous mettez les pieds,
cette nuit il a neigé !
Du blanc, du blanc, encore du blanc
virginité dehors comme dedans
Bruits assourdis, doigts engourdis,
il va falloir y aller, si on veut déneiger.
Deux points noirs parmi le blanc,
ce labrador est trop content
Ferons-nous un gros bonhomme ?
Habillons-nous comme des gnômes
pour aller au jardin cueillir
la joie, le rire et découvrir
que sous ce grand manteau d'hiver
la terre est plus mouillée qu'hier.
Attention où vous mettez les pieds,
cette nuit il a neigé !
Mounir
Vingt-trois heures et quelques...
On a perdu cette envie de regarder la télé, donc on s'est posé sur le siège et
on a éteint.
Et comme on était dans le noir, on a fumé une cigarette.
Et, à un moment, il y avait le silence dans cette salle.
Et les autres ? Ils étaient tous en train de dormir dans leur chambre.
Et pendant ce temps, dans le silence, on avait plus rien à se dire.
Et, à un moment, je regarde autour de moi, je vois juste un peu de lumière sur
les murs.
Et là, mon esprit est parti en voyage.
Et j'imaginais qu'on était au dehors de l'hôpital, dans la chambre d'une
maison.
Et j'avais l'impression qu'on n'irait plus à l'hôpital, dans la chambre
noire et silencieuse.
Troisième séance : jeudi 16 Mars 2006 :
écrire comme Rimbaud
Mounir
Chez les pays étrangers pauvres ils vivent en souffrance
mais certains ils ont réussit en France
il y a ceux qui gagnent des médailles d'argent
tandis que d'autres pauvres manquent d'argent
certains étaient bien cernés
mais les pauvres ne sont pas concernés
et il y en a qui sont à l'aise
contrairement aux pauvres qui ont un malaise
Il y a ceux qui vivent avec l'envie
et il y a ceux qui tout simplement vivent leur vie.
Anthony
toi
belle princesse
comme je t'aime
tu me fais vibrer
de désir
comme un poème
chaque fois que je t'aime
ma déesse
je suis ton roi
il y a quelque chose en toi
qui ne me fait que de penser à toi
quand mon amour est si fort
qu'un cur en ébat
j'ai la chamade
aussi pour un petit pois
si dénudé comme
une douce femme
je regarde ta sagesse
si divine comme
je suis ton fou d'amour
je t'aime comme ma déesse
Nicolas
Dans un air les gondoles
Dans un verre de l'eau folle
Vois, je ne bois plus
Moussons, il a tant plu
Brillant crânes rasés
Safran robes orangées
Sébille sur le côté
Nombreux ils vont nus pieds
Dans un R une gondole
Dans mon rêve steppe mongole
Loin le carnaval
Mort dormeur du val
Dorés à souhait
Bouddhas allongés
Le moine se tait
A l'apogée
En file indienne
Ils vont et viennent
De villages voisins
Chaque matin
Leur seul chemin
Raphaël
Prenons le chemin au pied de la montagne
sans réfléchir allons-y gaiement
ne pensons pas au temps qui passe
mais réveillons l'énergie de la vie
Sous le soleil les pieds paraissent plus lourds,
nous nous arrêtons, une petite pause
le temps de s'abreuver au ruisseau
et nous repartons, pleins de dynamisme
Pascale
Voyez-vous ces enfants
qui courent dans les champs
piétinent fleurs et terre,
insouciants,
Ils sont pourtant la graine
de deux tendres parents
plein d'amour et sans haine,
vieilissants,
Dans leur course folle
ils égrènent le temps
traversant les rivières,
insouciants,
Dévalées les montagnes
parcourues les vallées,
loin, toujours plus loin,
grandissants,
Voyez-vous ces enfants
qui couraient dans les champs,
ils sont aujourd'hui parents.
Gaëlle
Dans un beau jardin fleuri
les douces senteurs des fleurs
se répandent dans les allées
Les enfants y jouent et rient
les papillons virevoltent
jusqu'au petit ruisseau
où se baignent quelques oiseaux.
Lynn
Hier, aujourd'hui, demain
Aujourd'hui est un jour nouveau
Aujourd'hui, il fait beau
Aujourd'hui je me sens bien
Aujourd'hui, il me semble que je ne manque de rien.
Moi qui hier était triste
Qui me sentais si seule sur la piste
Qui ne croyais plus en rien
Pour hier, aujourd'hui, demain.
Je ne voulais plus y croire
Je ne voulais plus rien voir
Je me sentais si mal
Que m'étaient venues des idées pas banales.
Mais aujourd'hui n'est pas hier
Et il me faut maintenant lui faire la guerre
Penser à demain
Pour pouvoir, enfin, continuer mon chemin.
Aujourd'hui est un jour nouveau
Aujourd'hui, il fait beau
Aujourd'hui je me sens bien
Aujourd'hui, je pense à demain.
Marie-Thérèse
Elle est sage comme une image,
belle et spirituelle,
puis amoureuse, fière, elle met une robe de soirée.
Avec ses amies, elle fait la fête un samedi soir
avec la musique de nostalgie.
Mangent et boivent,
puis à cinq heures du matin,
vont se coucher.
Où sont mes poussins ? crie la poule
ils ne sont pas sur le pont, crie le dindon
ils ne sont pas dans la mare, crie le canard
ils ne sont pas dans la rue, crie la tortue
ils sont dans leurs nids, crie la souris
Emmanuelle
Sent ses rayons te réchauffer
Oublie toutes tes pensées
Laisse-le éclaircir ton Cur
Et tu seras de meilleure humeur
Il t'enivre de sa couleur dorée
Le voici comme un champ de blé
Qu'il est beau ce gros disque
Unique pour une seule terre
Il réchauffe la planète entière
Beau, ce grand astre,
Rond et faste,
Il nous impressionne
Le voici comme un idole
Le plus énigmatique
Et le plus complexe.
Alain (Diosdam
Idanée)
Ecrire c'est comme parler
à son amie, sa bien aimée
Ecrire, c'est comme aimer
le charme de sa mère
la bonté de son père
Ecrire c'est comme vivre
ou lire un livre
heureux et libre
Ecrire c'est comme l'amour
qu'inspire la vie de tous les jours
Ecrire c'est exprimer
ses plus chers désirs
aussi précieux qu'un saphir
Ecrire c'est pardonner
à ceux qui nous ont offensés
et oublier le passé
Ecrire c'est comme un chemin
que suit un pèlerin
pour prier à deux mains
Ecrire c'est comme un matin
qui se lève au lointain
Ecrire c'est comme un soleil
qui se lève à mon réveil
Vincent
Quand je suis avec ma copine elle ne comprend pas
quand je pète les plombs
quand elle me dit que je suis cool je lui dit qu'elle est gentille
quand elle me dit qu'un jour on sera ensemble
quand aussi elle est couvée par ses parents
quand elle me dit qu'elle m'aime à tout jamais, je lui réponds
quand est-ce qu'on pourrait avoir une relation stable
quand elle me dit qu'après, plus tard, on verra...
Quatrième séance, jeudi 23 mars
2006 :
décrire ton visage
Gaëlle
Dans ton visage merveilleux
on ne voit que tes yeux bleus
un regard lumineux
qui illumine ta bouche fine
tes cheveaux longs et bouclés
recouvrent tes belles joues rosées
Et dans tout ça, je vois une femme.
Raphaël
Petite fille, tu as les yeux brillants
à l'idée de prendre l'air
Sous le soleil ton visage s'ouvre
à l'énergie du Ciel
Assises sur ton vélo, tu te grises
à rouler si vite
Ton visage prend peu à peu
des couleurs sur les joues
A la fin, ton visage perd de sa vitalité
Mais après un bon goûter
ton visage s'illumine de nouveau
laissant paraître un large sourire et des yeux diamants.
Marie-Thérèse
Il a deux yeux bleus
un nez écrasé comme un boxeur
des oreilles pointues cachées par des cheveux
une bouche en cur
des cheveux longs
un gros nez
une bouche crispée et étonnée
une peau blanche
de gros sourcils noirs
un bouc marron et blanc
de grosses lunettes grises
Et avec ton pull rouge
et ton jean gris
tu me sembles assez sympathique
et un peu moqueur.
Nicolas
C'est une face lunaire
de bois de cuivre et de pierre
les yeux mi-clos
grain fin de peau
Bouche non riante
mais souriante
C'est l'étonnante sérénité
les traits du visage éveillé.
Alain (Diosdam Idanée)
Un visage
c'est comme une image
on le lit dans les yeux
que l'on soit jeune ou vieux
Un visage
c'est comme un paysage
où l'on respire les fleurs
avec bonheur
Un visage
ça n'a pas d'âge
c'est aussi beau
que tous les mots
Un visage
c'est comme une plage
on y entend l'océan
comme un chant
Ton visage me rappelle ton jeune âge ; lorsque tu jouais avec ta sagesse dans
la rue où tu marchais pieds nus. Je me mettais en colère, avec ton père ; tu refusais
de mettre tes chaussures, et en plus tu laisais à voix haute toutes les pages de ton
album de bande dessinée que je t'offrais pour Noël. Et en plus tu jouait à la marelle
en voyant les hirondelles que tu sifflais pour s'approcher d'elles.
Ton visage respirait l'innocence, tu n'étais qu'un enfant ; ton visage respirait
l'arc-en-ciel après l'orage.
Emmanuelle
Il était petit, rondouillard, bon vivant, je l'adorais, c'était mon
grand-père. Il cuisinait comme un chef et nous faisait souvent des blagues. Il nous
racontait toutes ces années où il avait fait son service militaire et j'étais pleine
d'admiration. Il avait fini sa carrière à l'armée comme chef-cuisinier. Pendant sa
retraite, il s'adonnait à la chasse et à la pêche. Il cultivait aussi des légumes dans
un petit coin de jardin qu'il récoltait et mettait en bocaux. Il vivait à Chaumont, en
Haute-Marne. Il avait plein de trophées d'animaux dans sa maison et cela m'avait beaucoup
effrayée au début. Il aimait la boisson et en abusait parfois un peu trop. Je garderai
toujours un bon souvenir de lui. Aujourd'hui il me manque beaucoup. Pourquoi les gens que
l'on aime partent-ils toujours trop tôt ?
Bernadette
J'ai été très triste d'apprendre le décès d'un homme très cher. C'était
un homme de ma famille qui avait fait son régiment au Maroc, c'était mon oncle et plus
tard j'ai appris en effet plus tard qu'il s'est marié avec ma tante qui a du avoir
beaucoup de mal car c'était un bon travailleur car il fallait qu'il gagne sa vie à ses
enfants et moi j'habitais à la ferme que j'avais eu à Blye et j'aimais lire et
maintenant j'aime bien dessiner.
Edith
Il peut être
souriant parfois comme le beau temps
étincelant comme une étoile sautillante
lumineux comme les rayons du soleil
joyeux quand il est regardé
mais aussi
triste comme quand le temps est gris
mouillé comme quand la pluie se déverse
blanc comme la neige qui recouvre les bancs
fatigué comme le temps qui passe
Pascale
Je l'ai regardé sans la voir
et pourtant elle était là,
ses deux grands yeux en amande
fixés sur moi.
Je l'ai regardé sans la voir
et pourtant elle était là,
sa bouche rose et fraîche
tendue vers moi.
Je l'ai regardé sans la voir
et pourtant elle était là,
son petit nez menu
entre ses deux joues.
Je l'ai regardé sans la voir
et pourtant elle était là,
son menton volontaire, mordant
la vie à pleine dents.
Sa main s''est approchée de
mon visage, m'a effleuré
et j'ai plongé dans son regard,
ciel bleu sans nuages,
mer profonde,
et je m'y suis noyé.
Mounir
Quand je vois ton visage
mon cur s'évade dans le paysage
quand je vois ton visage
je m'imagine dans les mirages
quand je vois ton visage
ma vie tourne une belle page
quand je vois ton visage
mon cur fait démarrage
quand je vois ton visage
mon cur oublie sa rage.
parler de toi, vous et nous, sans jeu, juste des îles pour soi...
Emmanuelle
Hier matin, nous sommes allés à l'atelier bois. Nous avons fait du ponçage et
du traçage. Nous avons bu le café et nous avons retravaillé. Puis nous nous sommes
arrêtés à notre pavillon. Nous nous en sommes allés puis nous avons mangé. Et nous
avons siesté, nous nous sommes réveillés, nous avons faits les activités, nous avons
regardé la télé, nous nous sommes occupés, il est allé se doucher, il a pris son
traitement et il a flâné devant la télé puis tu es allé te coucher.
Mounir
Non ne me demande pas pourquoi tu es voué à l'échec parce que toi tu n'étais
pas encore assez mature,
ta confiance et confiance, tu t'es bien foutu de moi avec sourire et joie,
les trois on fait de moi Mounir le mélancolique ou pire l'alcoolique,
Mounir tu m'assures que tu gardes les traces de ton passé,
c'est des choses que tu ne pourras plus jamais effacer.
Marie-Thérèse
Tu es bête de faire ces choses là, ces fleurs sont belles.
Tu n'es pas marrante quand tu te mets en colère,
ils me disputent à longueur de journée,
car tu es maligne puisque tu fais des bêtises tout le temps,
qu'ils disent.
Gaëlle
Je suis grande et blonde
Tu es allée te promener dans les bois
Il y avait des fleurs
Nous avons tout ramassé
Vous avez fait de beaux bouquets
Elles sont reparties heureuses
Alain
Tu vois, Alain, regarde toi bien dans le miroir et tu verras que tu as pris de
l'âge. Toi qui ne supporte pas de rester sans rien faire ; tu apprécies les ateliers de
poésie, le travail du bois, la sculpture et la musique qui te donnent le goût de
l'aventure.
Tu vois, Alain, regarde toi bien une seconde fois dans le miroir, et tu verras que
malgré ton âge, tu as gardé l'esprit jeune.
C'est pour ça, Alain, gémeaux ascendant gémeaux, que tu possèdes une dualité
dans ton horoscope qui te donne l'apparence d'un être âgé ; alors que tes passions de
poésie, sculpture et musique te donnent l'âme d'un artiste. Et jeune, Alain, reste
jeune, Alain, et tu verras que tous les enfants voudront jouer avec toi, comme lorsque tu
étais artiste à ton compte et que tu leur avais préparé un petit coin d'atelier où
ils pouvaient s'exprimer avec sérénité.
Et surtout, Alain, je t'en supplie, cesse de parler de te suicider, tu verras dans
la vie à venir que les choses vont changer. Et surtout, Alain, n'oublie pas ce que t'a
dit ta sur infirmière psychiatrique à la Chartreuse à Dijon : "Oublie le
passé, vit au moment présent et pense à l'avenir."
Pascale
Tiens tu sembles déroutée par le sujet, que
signifie pour toi ce tu, tu te tutoies, maintenant ?
Ou l'absence du je te vole t'elle une partie de toi, ton assurance et ta confiance.
Si je suis, qui es-tu toi, qui est en moi et qui se cache derrière mon Je.
Tu te promènes, tu visites, tu t'étonnes, tes yeux se tournent vers la lumière
qui filtre par la porte vitrée.
Ils sont tous là, autour de toi, plus ou loins inspirés, grattant la feuille
blanche de la pointe du stylo qui se recouvre inlassablement de graffitis, plus ou moins
ordonnés, et ces symboles formant mots et phrases. Quel plaisir aurons-nous encore à
partager nos créations, crois-tu ?
cinquième séance, jeudi 6 avril 2006 :
évoquer des voyages comme Blaise Cendrars...
Anthony
Six jours à la Martinique !
Il est temps de partir en vacances !
C'est le premier jour où je suis en Martinique !
Il fait un climat d'enfer, pire qu'une fournaise !
Il y a des cocotiers partout plantés dans le sable !
Les femmes martiniquaises sont aussi belles que des melons sucrés !
C'est l'odeur de l'île qui les parfume !
Elles sont aromatisées à la cannelle !
La mer est aussi chaude que serait le volcan en éruption !
Bref, la Martinique, c'est super !
Gaëlle
Elle part sur un bateau pour un long voyage.
La mer était tourmentée. Elle avait le mal de mer. Le bateau était plein de
marchandises, il y avait très peu de passagers. Déjà deux jours qu'elle était partie,
la mer était redevenue calme, il faisait même très beau. Au bout d'une semaine, elle
aperçoit la terre au loin. C'est l'Egypte, là ou elle rêvait tant d'aller. Elle va
pouvoir enfin mettre les pieds sur terre et visiter toutes les pyramides.
Elle est heureuse.
Marie-Thérèse
En 1976, je suis partie avec l'école à Venise. On s'est promené en gondole sur
des canaux. Pris quelques photos, pris notre déjeuner dan sun restaurant.
Le soir, nous avons eu carte blanche pour nos promener seuls. Je me suis perdue.
J'ai marché beaucoup, je me suis trouvé devant une cathédrale, j'ai demandé ma route,
j'ai pas compris, j'étais devant les canaux. Deux italiens m'envoyaient n'importe où,
je commençais à paniquer. J'ai eu de la chance, j'ai croisé une française qui m'a fait
faire une pause, m'a fait manger et boire. Et m'a ramené à l'hôtel à 5h30. Soulagés,
les accompagnants m'ont mis au lit.
Mounir
Le voyage qui pourrait être mieux qu'un mariage.
Cela fera trois ans cet été que je ne suis plus parti
dans mon pays natal.
Loin de dire que j'ai le mal du pays, mais parfois j'ai une réminiscence de cette
image,
de cet ancien passage,
dernier voyage
où j'ai un peu un vrai sentiment de manque de mon pays et aussi des fois avant
quand j'allais en vacances là-bas, je vous assure que je ressentais une bonne odeur dans
l'air et les soirs à Rabat,
je les aime grave
parce que dehors il y a plein de gens qui se promènent
et je garde les traces de mon passé,
c'est des choses que je ne pourrai jamais effacer
donc dédicace à la capitale,
ma ville natale.
Raphaël
Le voyage
° Le jour précédent, c'est la grande excitation du départ
il faut penser à prendre toutes les affaires
seulement l'essentiel
je n'ai qu'une petite 205 junior.
° J'ai fait ma liste de toutes les choses à prendre
ma mère me questionne pour qu'il ne manque rien
je lui répond que tout est OK
et l'aventure commence.
° Sur l'autoroute, le voyage est plutôt morne
heureusement, il y a la musique du poste radio
je m'approche des Alpes, de Briançon
et la route se rétrécit, la pente est plus raide.
° J'arrive enfin au bout de la vallée
il fait déjà nuit, j'entends une petite rivière sauvage
j'atteins le camping où mes amis m'attendent
et je me rends compte que j'ai oublié quelque chose,
les piquets de ma tente.
Emmanuelle
La Bretagne
Nous étions partis de bon matin, sous un magnifique soleil. Nous étouffions dans
la voiture, alors nous nous arrêtions souvent pour prendre l'air, aller aux toilettes,
nous restaurer. Nous dormions, chantions. Nous étions plein d'entrain. Puis nous sommes
arrivés en Bretagne, nous nous sommes installés dans un bungalow que nous avions loué.
IL y avait une piscine à proximité. Nous avons visité Pont-Aven, Concarneau.
Tout était magnifique, la peinture sur soie, sur galets, la confection de colliers
avec des coquillages. Nous avons dégusté des crustacés et un tourteau que nous avons eu
beaucoup de mal à défaire car nous n'avions pas les outils adéquats. Nous avons fait la
connaissance de jeunes de notre âge. Nous avons goûté les fameuses crêpes bretonnes.
Nos parents ont fait un voyage à cheval et celui de m amère est parti au galop en pleine
descente et elle a eu très peur. Nous tenons ce récit de sa bouche car nous, pendant ce
temps, nous étions occupés à lire, à peindre, bref à nous salir dans une sorte de
garderie.
Puis les vacances touchèrent à leur fin, alors nous avons tous fait le ménage du
bungalow, rangé la vaisselle. Les bagages ont été entassés dans le coffre, nous à
l'arrière de la voiture et les parents devant. Puis vint le jour du voyage de retour. A
nouveau sieste, restauration, pause toilettes, chants, et nous voici de retour à Dole.
Nicolas (le pinsute)
Dans la main
une chataigne
qu'on écorce
Une main
sur l'oreille
chante et baigne
qu'on est Corse.
dans l'eau turquoise
dans les rayons
de mon vélo
des magasins
manger le brucche
comme un rien,
sentir Cinto
et l'air marin
poser la tête sur le sable fin.
Alain
J'ai dans les yeux
Le regard attendri d'un enfant
qui attend que le vent batte de l'aile
et l'envole jusqu'au ciel
Et cent ciels jailliraient de ces yeux
Comme on dévêt dune énigme un Dieu
Voyage, voyage mon enfant,
les pieds sur terre
la tête dans les nuages
Voyage, voyage mon enfant,
fais tes bagages
et tu verras que tu n'auras plus d'âge
Voyage, voyage mon enfant,
et envoie moi une image
des pays que tu parcours.
Je sais que tu reviendras
comme tu m'as quitté
j'ai confiance en toi
Reviens, je t'aime
tu pars encore avec tes poèmes
tu seras toujours égal à toi même
Voyage, voyage mon enfant,
au gré du vent
dans la joie et l'allégresse
tu me feras perdre ma tristesse
Voyage, voyage mon enfant,
Fais le tour de la terre
et n'oublies pas ta mère
Quand tu seras plus stable
tu reviendras manger à ma table
à l'ombre de notre érable
Même si tu repars
tu resteras mon fils
il ne me seras pas trop tard
pour te rejoindre dans ton pays
Voyage, voyage mon enfant,
si tu savais comme je te comprends
Maryse
Voyager c'est partir, quitter, oublier, c'est se préparer,
abandonner, c'est apprendre, respecter, écouter, c'est marcher, voir, c'est appréhender,
oser et savoir revenir, et revoir avant de s'accorder de pouvoir à nouveau voyager sans
demander
Pascale
Le temps du voyage
Le temps,
le temps d'un jour,
le temps de toujours,
le temps qui passe
est propice au voyage
Voyage d'un jour,
voyage de toujours
la vie elle-même n'est elle pas une grande aventure,
prendre l'avion, le train ou la voiture,
partir, s'envoler, se libérer
et naître
d'abord tourner en rond dans ce gros ventre en forme de ballon,
ouvrir les yeux au milieu de cette eau
et bien s'accrocher à ce cordon
Premier arrêt : le plein air,
il s'insinue douloureusement dans les poumons
et c'est la découverte du monde
plutôt flou, puis tout devient clair.
Exploration à quatre pattes,
tout paraît immensément grand,
bien campé sur deux jambes,
le spectacle est bien différent
et, quand vient la maturité,
voir les rides en vérité,
il faut s'apprêter à quitter
pour un autre voyage
Voyage d'hier,
voyage d'aujourd'hui,
voyage de demain,
voyage de la vie.
sixième séance, jeudi 13 avril 2006 :
Dialogues ou écrire le théâtre comme Beckett, Genet ou Molière...
Emmanuelle
Deux amoureux dans une prairie. La fille (Océane),
adossée à un arbre. Le garçon (Stevens) debout devant elle, les mains derrière le dos.
Elle, habillée avec une longue robe bleu ciel. Lui, casquette noire, tee-shirt blanc,
pantalon bleu foncé, chaussures marron.
Océane : Qu'as tu fait aujourd'hui, mon amour ?
Stevens : J'ai marché le long d'une plage en pensant à
toi. Je voyais ton joli petit nez fin, j'imaginais la robe que tu allais porter
aujourd'hui, je la voyais couleur bleu ciel.
Océane : Oh, que tu es chou, mon lapin ! En disant cela,
je mesure combien tu tiens à moi. Moi aussi, je tiens à toi autant que toi tu tiens à
moi. En plus tu as l'art de deviner ce que je vais porter. Viens là que je t'embrasse.
Elle lui colle un baiser sur ses petites lèvres
charnues.
Stevens (soupirant) : Oh, ma mie ! Quand je te vois, tes
jolis yeux bleus me font penser à un océan d'une grande immensité et dans lequel j'ai
envie de me baigner.
Océane : Que tu parles bien ! On dirait un poète. quand
j'entends ces choses, cela me fait rêver et je n'ai qu'une seule envie, c'est que tu me
les écrivent pour que je puisse encore mieux les retenir et m'en enivrer le soir en
m'endormant.
Stevens : Je t'en écrirais des pages et des pages rien
que pour te faire plaisir. Il y en aura tellement que tu pourras en faire un roman.
Océane : Tiens ! au fait, j'ai une surprise pour toi.
Voici !
Elle lui tend un petit paquet. Il le prend et l'ouvre.
Stevens : Oh, c'est trop gentil ! Agata Christie, mon auteur préféré !
Allons, je t'embrasse (Bise). Moi aussi j'ai une surprise pour toi, tiens !
Océane : Bon, je l'ouvre. Oh, une bague ! En plus elle
est magnifique ! Tu mérites un bisou (Bise)
Ils se prennent la main et s'en vont sur le chemin de
leurs maisons en se faisant plein de baisers sur leur jolies petites lèvres et se donnent
rendez-vous au même endroit pour le lendemain.
Alain
Enfant : Bonjour papa, bonjour maman
Papa et maman (ensemble) : Bonjour mon enfant
Maman : qu'as tu donc fait de ta vie depuis le temps qu'on
ne s'est vu
Papa : quelle idée de marcher pieds nus ! Te prends tu
pour Jésus ?
Enfant : non papa, non maman, mais je n'ai plus d'argent
pour m'acheter des vêtements, des chaussures.
Papa (sur un ton sévère) : Eh bien, mon fils, tu n'as
qu'à faire autre chose de ta vie que de parcourir le monde. Travaille, travaille, reprend
tes études et tu verras si tu n'as pas les moyens de t'habiller et d'acheter un moyen de
transport. Fais comme tes surs, mon garçon.
Maman (sur un ton plus doux) : Oui, mon garçon, papa a
raison. Je me pose même la question de savoir si tu ne t'est pas drogué ou mis à boire
de l'alcool.
Enfant (sur un air timide) : Oui maman, oui papa, je n'ai
rien à vous cacher. J'ai pris la vie comme une aventure où j'esperais trouver une
compagne, une amie, fonder une famille.
Papa (sur un ton toujours aussi sévère) : Eh bien, mon
garçon, si tu veux rencontrer la femme de ta vie et fonder une famille, il te faudrait
remettre les pieds sur terre et arrêter d'avoir la tête en l'air.
Enfant (d'un air moins timide, plus hardi) : Oui papa, tu
as raison. Je suis d'accord avec ce que tu me dis et me demande. Mais par les temps qui
courent, va trouver du travail. J'ai essayé par agence d'Intérim, mais vu mon Curriculum
Vitæ pas folichon, ils ne m'ont trouvé que du travail saisonnier : cueillette de fruits,
vendanges et bien d'autres encore dans tous les pays du monde.
Maman (la douce) : Oui, mon enfant, je comprends
tout-à-fait que tu aimes voyager et l'aventure. Mais à ton âge, vois-tu, mon fils, il
faudrait suivre le conseil de ton père. Arrête de planer, de jouer le hippie, coupe moi
ces cheveux, reprends tes études et fais comme tes surs qui gagnent bien leur vie,
tu vois, et fais un métier qui te plaise.
Enfant (sur un ton de plus en plus hardi) : Assez, assez,
assez ! Il n'y a qu'une chose qui me plaise, c'est créer, la poésie, la musique, la
sculpture. Compris !
Papa et maman (ensemble, sur un ton rassurant) : Oui mon
garçon, nous te comprenons bien.
Mounir
Maman : Mon fils, n'as-tu pas compris ton absence ? Ne
vois-tu pas la différence de réussite entre ta sur et toi ?
Fils : Si mais...
Maman : Non. Dans la morale que je te donne tu ne pourras
pas me dire. Mais.
Fils : Tu as raison, donc.
Maman : Donc, réagis tôt et pense à ton avenir et à
ton travail et oublie ton côtoiement des drogues nocives.
Fils : Mais, mais la rue et ces choses nocives me
fascinent et c'est dur de décrocher.
Maman : Tu n'iras pas loin, assurément. Tu n'es qu'un
ignorant de ton destin.
Fils : Mais maman, je le jure : quand je serai bien
mature, je laisserai tombé le mal et j'essayerai de fonder une famille, comme toi et
papa, mes deux êtres chers.
Maman : Fils, tu me rassures. que Dieu t'aide. Je n'ai
qu'un souhait : qu'un jour tu sera mieux dans ta tête
Gaëlle
Décor : deux copains d'enfance se retrouvent dans un
bistrot.
Jacques : Bonjour, monsieur, vous avez un air familier, ne
sommes nous pas déjà rencontré quelque part ?
Henry : C'est vrai. C'est toi Jacques, je n'y crois pas,
c'est moi Henry ! Nous avons fait les quatre cents coups ensemble !
Jacques : Je suis heureux de te revoir, mais que deviens-tu ? Que fais tu par ici,
je te croyais parti loin d'ici.
Henry : Viens t'asseoir. on va boire un coup qu'on se
raconte ce qui nous est arrivé.
Les deux hommes prennent place à une table. Une
serveuse vient prendre commande.
Jacques : Un whisky et deux glaçons s'il vous plaît.
Henry : Un café.
Jacques : Alors tu es revenu dans le village ?
Henry : Non, je suis juste de passage. Je suis devenu
journaliste et je dois faire un reportage sur notre belle région. J'allais partir.
Heureusement que l'on se soit rencontré. Et toi, qu'est-ce que tu es devenu ? Tu habites
toujours dans le village de notre enfance ?
Jacques : Oui, j'habite toujours ici. J'ai rencontré
Marie que j'ai épousé il y a déjà deux ans et j'ai même une petite fille.
Henry : Ah, oui ! Moi j'aurais bien aimé trouver une
femme mais avec mon métier, je suis toujours en vadrouille, j'ai bien eu quelques
aventures mais ça n'a jamais duré. Le temps me presse, je dois bientôt partir, ça te
dit de faire un bout de route avec moi ?
Jacques : Pas de problème. Je préviens ma femme et nous
nous remémorerons de bons vieux souvenirs.
Et ils partirent ensemble en rigolant.
Nicolas
Personnage A : Il faut faire contre mauvaise fortune bon
cur. Qu'elle est lourde l'inertie quand il faut se réformer. Les choses qui
paraissent simples peuvent réserver bien des surprises et peuvent se révéler
extrêmement difficiles. S'asseoir et observer, cela n'a pas l'air bien sorcier. Pourtant
rares sont ceux qui savent pratiquer cela sans distraction.
Personnage B : Qu'elle est lourde ? Qui est lourd ?
A : C'est toi qui est lourd à ne pas te concentrer deux
secondes à m'écouter. Ceux qui ont pratiqué ne sont pas des écrivains. Ils n'ont pas
rechercher à briller dans le monde. Aussi ne sont-ils pas connus.
B : Rester inconnu, cela n'est pas le plus dur...
A : Ah, bien ! Tu m'écoutes maintenant ?
B : écouter fait partie d'observer...
A : ( Silence )
B : Oh, toi et ta philosophie, réponds !
A (silence encore)
Raphaël
Un couple d'américain quitte la France pour les
Etats-Unis.
John : Nous allons être en retard pour prendre l'avion
avec ces fichus embouteillages !
Irène : Mais non, mon chéri, nous serons à l'heure.
John : Ah, ces foutus étudiants qui manifestent !
Irène : Ils ont tout à fait le droit de défendre leurs
droits. La France est une démocratie.
John : Je m'en fous, ils n'ont pas à manifester pendant
nos vacances !
Irène : Nous avons quand même passé un agréable
séjour. Et puis tu as pu déguster les meilleurs vins du monde.
John : C'est vrai. Mais qu'est-ce que les français sont
râleurs et jamais satisfaits ! Ils sont toujours en train de faire grève. J'espère que
les contrôleurs du ciel et le commandant de bord ne vont pas s'y mettre aussi. Bordel !
Irène : John, tu t'énerves ? Tu as trop bu encore ?
John : Ah tu ne vas pas t'y mettre aussi !
Irène : Mais chéri, je ne pense qu'à ta santé? Tu sais
que le cardiologue t'a recommandé d'éviter les émotions fortes.
John : Ah, tu m'énerves ! Si tu continues, je te laisse
repartir seule aux USA et je retourne à Dijon. Je boirai tranquillement du vin chez Rémy
(un vigneron).
Irène : Mais chéri...
John : Oh, lâche le un peu ton chéri !
Marie-Thérèse
Maman : Pierre, viens à table et lave toi les mains !
Pierre : Maman, je n'ai pas faim, je voudrais jouer avec
Marie.
Maman : Tout à l'heure. Viens tout de suite ou bien tu es
puni dans ta chambre.
Pierre : Je monte tout de suite mais je retourne jouer
après
Maman : Oui, après... jusqu'à huit heures !
Pierre : Jusqu'à neuf heures.
Maman : Jusqu'à huit heures trente dernier délai
Pierre : Non, huit heures quarante cinq
Maman : Non, huit heures trente cinq
Pierre : Non, huit heures quarante
Maman : Tope là ! Restons en là.
Anthony
Anthony : Quand allons nous nous baigner à la piscine. Et
comment vas-tu t'habiller ?
Virginie : Eh bien ! Demain nous irons peut-être si le
ciel est beau. Car il ne fait pas très chaud aujourd'hui !
Ton super maillot de bain, c'est moi qui l'ait et je te le donnerai demain. Il est
d'une couleur rose et jaune.
Anthony : Moi, je veux un maillot blanc et noir comme les
slips panthère !
Virginie : J'irai en acheter un dont la couleur te plaît
comme tu m'as dit !
Anthony : J'espère rencontrer des belles filles ! Je vais
toutes les faire craquer. Et attention j'ai du super matos là où il faut...
Virginie : Tu te prends un peu pour Aldo Maccione ! Fait
attention de ne pas le perdre...
Anthony : Eh bien allons y dés aujourd'hui et on prendra
le camion. ça fait déjà deux heures que j'attends ! Je veux qu'on s'y rende tout de
suite !
Virginie : Dans cinq minutes.
Anthony : les filles c'est jamais prêt à temps...
Noëlle
Noëlle (à Mamette et Roger) : Hier, vous êtes
venus, cela m'a fait plaisir. Mamette, tu m'as gâtée et tu as pensé à tout ce que
j'avais besoin. Merci. Je suis à peine à travailler, je n'ai pas commencé le tricot que
je ferai plus tard. Comment vas-tu Roger ? J'espère que tu ne souffres pas trop. Que de
conduire et de marcher ne te fatigue pas.
Bernadette
Je pense souvent à mes cousines que j'ai quittée quand
il était enfant, surtout car c'était des filles très bien élevées, car ma tante
aimait surtout la propreté et leur apprenait à être polie. C'est ce que j'aimais de la
part de leur maman et de tout le monde car madame aimait beaucoup ses deux enfants car
elle était aussi Institutrice. Quant à mon oncle aussi, c'est lui qui m'a sauvé la vie
pendant la guerre de 1945. C'est de là que j'ai atterri à Dôle dans le Doubs à
l'hôpital. Et ma tante m'a appris à travailler et a bien travailler.
Pascale
Scène d'épicerie. L'épicier, Mme Pingre, Mme
Racontard, M le Maire. Mme Pingre va chez l'épicier afin de préparer des crêpes pour
accueillir pour la première fois l'amoureuse de son fils. Bien entendu, elle ne veut pas
que cela s'ébruite dans le village...
Mme Pingre : Bonjour M l'épicier...
L'épicier : Bonjour Mme Pingre. qu'est-ce que je vous
sert aujourd'hui ?
Mme Pingre : Vous me mettrez 1kg de farine, 1kg de sucre,
1 livre de beurre et 1 litre de lait (et elle ajoute tout bas, bien que l'épicerie
soit vide) C'est demain que mon fils me présente sa dulcinée. Je vais faire des
crêpes (parlant plus fort) Et n'ayez pas la main lourde !
Sur l'entrefait, entre Mme Racontard, la concierge
d'en face, et M le Maire...
L'épicier : Bonjour Madame, Monsieur le Maire...
Mme Racontard : Bonjour M'ssieur dames
M le Maire : Bonjour chers amis !
L'épicier : Voilà, Mme Pingre, cela fera quinze sous.
Mme Pingre : Mettez cela sur ma note.
L'épicier : Et bonnes crêpes !
Mme Pingre, lui faisant signe de se taire...
Mme Racontard : Ah, vous faites des crêpes, Mme Pingre ?
Ce n'est pourtant pas la Chandeleur... Vous attendez du monde ?
Mme Pingre : Non mais...
L'épicier : Ah, mais Mme Racontard, vous ne savez pas la
nouvelle ! Le petit de madame amène sa belle. Hein, monsieur le Maire, on fera bientôt
la noce !
Mme Pingre : Mais je vous dis que...
M le Maire : Ah ? Et où est-ce qu'ils vont s'installer
les tourtereaux ? Ils nous feront bien des petits, qu'on ne ferme pas une classe à
l'école !
Mme Pingre : Non, mais...
L'épicier : Allez; Mme Pingre, vous ferez le repas au
restaurant de la place et nous leur ferons un beau cadeau à ces deux là...
Mme Pingre : Attendez, je vais vous...
M le Maire : C'est entendu, messieurs dames, nous serons
donc de la noce, ça me donnera l'occasion de mettre mon écharpe tricolore.
Mme Pingre, de plus en plus déconfite, s'éclipse,
pendant que les trois autres continuent leurs spéculations.
Maryse
Un jour d'été, en campagne, il fait très chaud.
Le père : Sais-tu que M Paul t'attend pour ranger son bois ?
Le fils : Je sais, je sais...
Le père : Ce qui est fait n'est plus à faire...
Le fils : Je sais, je sais...
Le père : Je sais que tu sais des choses. Mais les choses
faites, sont faites.
Le fils : j'y penserai
Le père : A force d'y penser le bois pourrait petre
rangé !
Le fils : Aujourd'hui la chaleur m'assome. Et M Paul
n'allumera pas son feu. Mais dés que la fraîcheur arrivera l'envie de rentrer le bois me
gagnera. Tu peux compter sur moi.
Septième séance, jeudi 27 avril 2006 :
écrire une fable comme Jean de la Fontaine...
Marie Thérèse
Monsieur Seguin avait trois chèvres.
Une était attachée toute la journée. Etait fâchée. Elle se libera et monta
dans la forêt. Buva dans un étang, le loup arriva, lui dit : tu es belle ! tu me suis ?
La chèvre le suivit et le loup la mangea.
La deuxième s'est fâchée pour aller dans la forêt et le loup l'a mangée aussi.
La troisième était enfermée à l'étable et dit : je voudrais aller dans la
forêt me promener.
Monsieur Seguin lui dit non.
La chèvre ne l'écouta pas, elle monta dans la forêt, marcha en mangeant des
champignons. Le loup arriva, bavarda avec elle. Elle lui dit non j'ai simplement soif et
je rentre, mon maître va s'inquiéter. Le loup la mangea aussi.
Moralité : ne jamais aller dans la forêt et ne pas parler avec des inconnus.
Anthony
Afrique, mon pays préféré.
Le lion Condor, se promenant dans la plaine, rencontra un éléphant tout fripé
plein d'eau. Il était en plein bain de soleil dans la boue. Il faisait très chaud. Cette
mère éléphante, très forte, puissante comme un ange en furie, se releva et vit le
grand Condor, facétieux et majestueux, s'approcher.
Mastodondia dit :
- que viens tu faire dans mon royaume, là où il y fait bon vivre et où il fait
si chaud ? Mon eau est ma propriété et tous les résidents qui habitent ici sont des
éléphants.
Le lion répondit :
- La terre m'appartient. Je n'aurai de gloire à toi parce que tu es Reine des
Éléphants et que je sui le roi de tous les animaux. Tu dois, grande Mastondontia, nous
livrer la terre pour l'eau dont nous avons besoin pour vivre. Mes femmes et mes enfants
ont soif et faim ! La viande est très rare et nous manquons de vivre. Vous devez nous
donner une partie de votre royaume afin que ma tribu de lions puisse boire de l'eau.
Un petit éléphant en passant dit à sa mère :
- maman, les lions vont nous manger !
Et la mère se leva sur ses deux pattes, et barrissant, dit d'un ton très
colérique :
- Pars, grand lion !
Mastondontia le chargea, se remit sur ses deux pattes et le coursa. Le lion, ayant
eu peur, recula mais attention, le lion rugit et lui agrippa ses défenses. Il se
détourna, l'éléphant l'écrasa d'un coup de pied et, le faisant monter dans l'air, le
lion tomba.
Le lion, dépourvu de toutes ses forces retomba dans son royaume et dit :
- je reviendrai !
Le lendemain, la lionne Panthera réfléchit, accompagnée de son mari, vint voir
Mastotondia, remit de l'ordre et réconcilia le lion et l'éléphant.
Et c'est un singe, un petit, qui dit la morale parce qu'il est un gentil singe :
- Un éléphant dit : je suis puissant comme un gigantesque animal.
- Un lion dit : je suis le grand roi des animaux.
Et le singe, expliquant que tout est bon pour partager pour tout le monde, conclut
comme cela que la bonté c'est avant tout de se respecter.
Maryse
Le mouton et le chien
Un mouton tout jeune est né
Mais sa mère ne peut l'élever
Toute la famille voulut s'en emparer
Et voilà " mout'mout' " sauvé !
L'un, lui donnant à manger,
L'autre, à boire du lait,
Le troisième veillant à la pesée.
Mais le chien, habitué,
Avait du mal à supporter
Tant de nouveautés
Pour ce nouveau-né
Le chien rêvait
Que cet intrus s'en irait
Dans un grand pré
Et que l'herbe lui plairait
Oubliant de rentrer.
Lui, qui était le premier installé
Dans cette maison rêvée,
Il comptait bien y rester,
Et coûte que coûte, il s'y emploierait
Pour en écarter celui qui essayerait de lui prendre sa place dans la maisonnée.
Raphaël
Le chat et la mésange
- Le printemps venu, la mésange piaillait de joie à l'idée que le soleil
brillait de tout son éclat, que les arbres allaient retrouver leur feuillage vert et les
insectes s'activer.
- La mésange était heureuse de la fin de cet hiver rigoureux et n'avait pu
résister au froid que grâce aux graines de tournesol que déposaient mes parents dans le
jardin, dans une assiette.
- La mésange n'était pas toute seule, tout le jardin résonnait de la musique des
oiseaux. Mes parents étaient tout heureux de ce chant.
- Mais il en était tout autre pour le chat de la maison. C'était le roi du jardin
et il ne pouvait tolérer un tel vacarme car il ne pouvait faire sa sieste durant l'après
midi.
- Il décida de chasser la mésange qui ferait un exquis repas. Mais le chat fut
fort décontenancé lorsque tous les oiseaux se mirent à tournoyer autour de lui, à tel
point qu'un vertige le prit.
- Moralité l'union fait la force. Le chat ne put jamais attraper la mésange.
Gaëlle
La girafe et la coccinelle
La girafe du haut de ses grandes pattes croise une coccinelle sur une des
branches qu'elle allait manger.
La coccinelle crie et dit à la girafe :
Fais attention, tu vas me manger !
La girafe lui répond qu'elle en a rien à faire.
La coccinelle réplique :
Tu sais que je peux t'être utile pour le temps.
Dis-moi sui tu veux qu'il fasse beau ou qu'il pleuve demain.
La girafe répond :
il faudrait qu'il pleuve, j'ai soif et il n'y a plus d'eau.
Et bien souhaite le et j'irai dire au bon dieu qu'il pleuve demain.
Souffle moi dessus et j'y vais de ce pas !
La coccinelle est sauvée et la girafe pourra s'abreuver.
On a toujours besoin d'un plus petit que soi.
Emmanuelle
La coccinelle et le jardinier
Un jardinier était énervé car il voyait ses jolies roses se faner. Il faisait
les cent pas, énervé à cause des pucerons qui lui abîmaient toutes ses fleurs. En
marchant, il faillit écraser une coccinelle qui lui cria :
- attention, ne m'écrase pas, je peux t'être utile !
Joseph se baisse et voit une toute petite bête rouge avec des points noirs. Il la
ramasse délicatement et la pose dans sa main. C'est alors qu'elle le remercie de lui
avoir sauvé la vie. Elle lui dit que maintenant, ils vont être amis :
- Je peux t'aider pour tes roses en reconnaissance de ma vie que tu as épargnée.
- Comment ? lui demande Joseph.
- Je t'ai entendu parler des pucerons qui abîment toutes tes roses et moi je peux
les manger car c'est là ma nourriture. Tes fleurs resteront toujours aussi belles et moi,
j'aurai de quoi me nourrir.
- Marché conclu ! lance le jardinier.
Et maintenant dans la maison de Joseph, on voit de superbes belles roses sur sa
table qui viennent de son jardin et la coccinelle est toujours là. Elle est devenue sa
meilleure amie. Et quand on lui demande comment il fait pour avoir de si jolies fleurs, il
leur répond que c'est son secret.
On a toujours besoin d'un plus petit que soi.
Huitième séance, jeudi 10 mai 2006 :
L'écriture de l'amitié avec Georges Brassens et René Fallet
Noëlle
Dôle, mercredi 10 mai 2006. Nous sommes en écriture pour essayer de faire des
poésies ou des récitations comme Brassens qui nous a charmé nos oreilles par ses
musiques et chansons. Je pense à Jean qui joue de l'accordéon, du violon, du piano. Ça
me fait plait, je suis contente d'être à l'atelier d'écriture. J'ai souvenir des
dessins et des peintures que j'ai faites avec les beaux cadres de mon beau-frère, j'ai du
plaisir.
Anthony
L'amitié
Pour moi, l'amitié est la relation entre amis, des personnes qui s'expliquent
sur ce que c'est d'aimer. Quand on aime quelqu'un, on a envie de lui dire quelque chose
qui fait plaisir. Par exemple, quand on aime rigoler, on fait tout pour que la personne
réponde et, dès qu'il y a l'amitié, les amis s'aiment, se chérissent, se congratulent.
Il y a toujours un regard entre les grands amis quand ils sont ensemble. Ils se
rapprochent, jouent, rient.
Quand il y a l'amitié vraie, l'homme se joint à la personne, l'amitié se crée,
s'emmêle et les idées partent.
Raphaël
Etape du Tour de France à Dijon (René Fallet fut un fidèle
chroniqueur du Tour de France)
- Eric, si on allait voir l'arrivée du Tour de France à Dijon ?
- Bof, cela ne me dit pas grand-chose
- Moi, j'aimerais bien y aller, pour voir aussi la caravane publicitaire.
- Finalement, ce n'est pas une mauvaise idée
- Il faut aller au centre-ville, à la place de la République. A cet endroit, les
cyclistes n'iront pas trop vite. On aura le temps de les apercevoir.
Et là, nous ne fûmes pas déçus. Eric et moi, nous fûmes envahis par une
excitation générale au moment où la caravane publicitaire arriva. Il pleuvait des
stylos, des casquettes, des sachets de café, des pin's. Les gens se jetaient presque sous
les voitures pour gagner les cadeaux. Une pauvre grand-mère failli presque se faire
écraser les mains par un supporter de Virenque alors qu'elle voulait récupérer un
porte-clefs. Quelques temps après, le peloton passa devant nous : mon ami reçut une
flopée de casquettes sur la gueule. On s'était bien éclaté : un beau moment d'amitié.
Pascale
Main dans la main
Bras dessus bras dessous
Les yeux dans les yeux
Ils avançaient pas à pas
Conduits par le bouche à oreille
Ils sont allés par monts et par vaux
Comme les doigts de la main
Et, si j'osais, comme cul et chemise
Embarqués, ces deux larrons en foire,
En ont fait " pire que perdre "
Côte à côte, jamais l'un sans l'autre
Tu en vois un, tu vois l'autre
Comme reliés par un élastique invisible
Comme le nez en plein milieu de la figure
Comme une évidence
Toujours ensemble,
Histoires d'âmes,
Histoires d'amitiés.
Nicolas
Tout était redevenu vert
C'était la fin de l'hiver
Tulipes, crocus et primevères
En plus des jolis piverts
Tous les p'tits oiseaux chantaient
De partout sous les futaies
Le soleil nous illuminait
Et la bise s'apaisait
Pour nous laisser satisfait
Du printemps dont on rêvait.
Laetitia
Tranche d'amitié
L'amitié, quoi qu'on en dise, si ce n'est qu'on ne peut s'en passer.
Tranche de sentiment à partager sans limite de popularité
Quand l'amour te fait pleurer,
L'amitié, bardée de chasteté, viendra te réconforter
La main que ton ami te tend
N'est ni gantée, ni argentée
Mais tour à tour peuplée de mouchoirs ou gorgée de présents
Elle saura aussi te claquer de temps en temps.
Emmanuelle
Elle est à toi cette chanson
Toi, mon petit frère qui sans façon,
Ne m'a pas jugé quand je suis tombée malade
Et c'est grâce çà toi que je m'évade
Toi, Arnaud, quand tu mourras,
que le croque mort t'emportera,
Qu'il te conduise à travers ciel
Au Père éternel
Elle est à toi cette chanson
Toi, ma surette qui sans façon,
A su voir ma dépression
Et m'a redonnée la passion
Toi Céline quand tu mourras,
que le croque mort t'emportera,
Qu'il te conduise à travers ciel
Au Père éternel
Elle est à toi cette chanson,
toi maman qui sans façon
M'a redonnée l'envie de vivre
En me montrant ta joie de vivre
Toi, ma maman, quand tu mourras,
que le croque mort t'emportera,
Qu'il te conduise à travers ciel
Au Père éternel
Marie-Thérèse
Un bûcheron et une bûcheronne parlent entre eux. Leurs enfants écoutent.
La bûcheronne dit : on va couper des arbres pour manger et les enfants joueront.
Les enfants jouent : Caude, mange ta gaufre et puis on va se baigner.
Eh l'ami ! je suis gros comme un buf
Moi je suis maigre comme un haricot
Le bûcheron et la bûcheronne s'en vont en laissant les enfants jouer.
Et les enfants se perdent.
Ils marchent longtemps et arrivent devant une belle maison en pain d'épice et de
sucre.
La femme fait son air gentil et quand ils sont rentrés chez elles, elle les
enferme dans la cage.
Elle les laisse manger le pain d'épice et du sucre.
Elle les surveille et dit à la petite fille : Mona, je vais te manger.
L'enfant pas bête demande comment on ouvre le four : tu me dis de rentrer dans le
four mais je ne sais pas !
La sorcière ne se méfiait pas, alors la fillette la poussa dedans.
Elle criait mais elle ne l'écoutait pas.
Puis les enfants ont retrouvé leur chemin.
Puis dit à leurs parents : on ramène à manger pour un bout de temps !
Les parents embrassèrent les enfants, les enfants mangèrent puis sont partis au
lit car ils étaient fatigués.
Bernadette
J'aime beaucoup Georges Brassens car il était très amusant car j'aime beaucoup
cet homme sympathique, le voir et entendre ses paroles et l'entendre parler avec sa pipe
et sa moustache, il était très aimable et c'était sa façon.
Alain
L'amitié
Viens mon frère
vient mon ami
Marchons sur terre
Jour et nuit
Viens mon frère
vient mon ami
Fuyons la guerre
Et nos ennemis
Oui mon frère
Oui mon ami
Souviens-toi d'hier
Jusqu'à aujourd'hui
Où nous marchions ensemble
sur tous les sentiers
Qui nous rassemble
Et nous apporte l'unité
viens mon compagnon
Restons unis
À toutes les saisons
Et voyageons
Toute la vie
Viens mon frère
vient mon ami
Marchons du même pas
Jour et nuit
Marchons marchons
Que le même sang
Nous apporte affection
par tous les temps
Viens mon frère
viens mon ami
Que notre complicité reste secrète
Que notre fidélité reste discrète
Viens mon copain
Demain matin
Sera un jour nouveau
Ou le soleil se lèvera
A nouveau, oui, à nouveau
Et tout souvenir reviendra
Neuvième séance, jeudi 1° juin 2006 :
L'écriture de la peinture sur l'exemple de Jacques Prévert et Picasso :
Marie-Thérèse
Matisse
Ce tableau m'inspire car la table est tissée de toile rouge, noire, jaune avec
une citrouille, une coupe de fruit, un livre, une assiette, des tissus de toutes les
couleurs. ça me rappelle mon enfance où j'étais toujours à essayer de peindre la
nourriture et je mettais de la peinture partout, donc je me faisais disputer par ma maman.
Raphaël
Van
Gogh |
" la chambre est un peu le paysage où
domine le soleil " |
C'est une petite chambre d'hôtel, toute simple. Sur la droite, il y a un lit
qui semble petit en arrière plan, mais plus grand au premier plan. Deux personnes doivent
y vivre puisque le lit possède deux oreillers. Une couverture du lit est rouge : elle
fait penser à une rose rouge, couleur de l'Amour.
Sur la gauche, il y a une petite table sur laquelle se trouve un broc pour la
toilette. On se trouve au début du vingtième siècle.
Au fond de la pièce, une fenêtre semble légèrement entrouverte mais il est
difficile de savoir si on distingue un paysage ou s'il s'agit de rideaux verts.
A la rigueur, on s'évade de la chambre plus facilement par les tableaux accrochés
au mur de la chambre que par la vue de la fenêtre. D'ailleurs, la couleur dominante est
le jaune : la chambre est un peu le paysage où domine le soleil.
Pascale
Chagall |
Il est arrivé au Village
sorti de nulle part
tout de violet vêtu
pourtant nul ne l'a entendu.
Par contre tout le monde l'a vu,
et pour quelle raison :
là est la différence,
croyez-moi si vous voulez,
c'est un grand homme vert,
oui, vert de peau.
Mais là n'est pas l'important.
Il a sorti son instrument,
l'a collé contre sa joue
et le crin doucement
a fait vibrer les cordes.
Alors toutes les âmes se sont envolées,
les différences effacées,
les curs brisés réparés,
la misère oubliée,
la grisaille colorée,
tant de bonheur donné. |
Mounir
Cezanne
Moi, tout d'abord ce tableau m'inspire en voyant son espace vert, j'exulte.
Cette couleur d'évasion d'esprit, elle libère plein de joyaux qu'elle contient
sur cette terre.
Souvent quand j'ai un mal être, je vais dans la forêt, ça permet de m'évader,
d'oublier mes soucis.
Quand je scrute bien ce tableau, je choisis les meilleurs endroits et je m'imagine
dedans. Je rentre juste par une seule pensée.
La nature pour moi, c'est l'évasion du mal, normal.
Si elle est belle et charmante, j'adore ses formes.
Bref, une remarque intéressante : Si la terre porte vraiment les plus beaux joyaux
de sa nature et de son monde, c'est que le paradis nous offrira drôlement de belles
richesses, de joie et de beauté dans une autre vie.
Alain (Diosdam Idanée)
Ce tableau m'interpelle
Le bleu me fait penser aux cieux
Le vert me donne l'espérance
L'église me fait penser à Dieu
Et je prie contre la souffrance
Et je prie contre la misère
Et j'écris contre la guerre
Reviens Jésus Christ
Reviens Vierge Marie
Je vous en supplie
Pour l'amour de Dieu
Regardez mes yeux
Comme ils pleurent
Comme ils pleurent
A toutes les heures
Jour et nuit
Jour et nuit
Je vous en supplie
Jésus Marie
Je vous en supplie
Jésus Marie
Revenez sur terre
Mettre fin à la guerre
Mettre faim à la misère
Je vous en supplie
Vous mes amis
"Aide-toi, le ciel t'aidera"
Me disait ma grand-mère
Avant qu'elle ne meure et ne rejoigne le Paradis
Je repose mes pinceaux
J'accroche mon tableau
S'il s'envole comme l'oiseau
Je le laisse rejoindre l'eau. |
Van Gogh
|
Emmanuelle
Pissarro
|
Ce tableau m'inspire car il me fait penser à un endroit de Dole
qui est aussi un chemin de halage. C'est un lieu où j'adore me promener avec ma mère ou
l'hôpital. Il nous entraîne dans la rêverie et le calme et la plénitude. C'est aussi
un endroit où l'on peut se promener en vélo ou faire de la course à pied. Si l'on
s'arrête un instant, on peut voir passer les bateaux et discuter avec les personnes qui
les manuvrent. On peut aussi s'asseoir sur un banc et écouter le bruit de l'air sur
l'eau. Si on s'approche de plus près, on peut admirer les poissons et si l'on se
retourne, on aperçoit des chevaux en pâture. Si on continue un peu plus loin, on
aperçoit des vaches et leurs petits. Bref, c'est un lieu magique, plein de surprise et
c'est pour cela que je l'aime. |
J'ai choisi ce tableau pour les vaches car ma grand-mère est
retraitée de l'agriculture et quand elle travaillait à la ferme, il y avait plein
d'animaux. Elle nous a raconté qu'elle avait des vaches, des cochons, des poules, des
lapins et des chèvres. J'imaginais alors cet endroit où vivait ma grand-mère et
j'essayais de recréer dans ma tête ce coin de campagne avec toute cette vie humaine et
animale. Je voyais dans mon esprit ma grand mère traire les vaches, les chèvres,
ramasser les ufs, donner à manger aux lapins et vivre de ses produits. bref, j'ai
toujours admirer la ferme de ma grand mère qui me fait tant rêver. |
Pissarro
|
Pissarro
|
Celui-ci me fait penser à deux amoureux qui se promènent, main
dans la main par une chaude matinée ensoleillée. Ils discutent de leur avenir, de la
maison qu'ils achèteront et de la maison qu'ils auront. Ils choisissent déjà leurs
futurs prénoms. Ce sont deux personnes heureuses et pleines de joie. Ils se découpent
parfaitement avec le paysage. Ils sont habillées avec simplicité mais cette tenue fait
ressortir l'harmonie de leurs sentiments. On voit que ce sont des personnes qui goûtent
la vie à pleines dents. C'est pour toutes ces choses que j'adore ce tableau. |
Gaëlle
La nuit étoilée...
Par une nuit étoilée et un beau quart de lune.
Il est tard.
Quelques maisons sont encore éclairées.
Le vent souffle très fort. |
Van Gogh
|
Les régates d'Argenteuil...
Sous un beau ciel bleu, une course de bâteaux se prépare.
Quelques habitants sont venus regarder leur départ.
Sur la berge il y a de belles maisons. |
Monet
|
Anthony
Braque
|
Un rêve d'un enfant en colère
Il y a quinze ans, je suis parti en vacances, à l'île d'Oléron avec mon école
dans la classe de CM1. Je me souviendrai toujours de ce moment dont j'aurai le souvenir
toute ma vie.
En effet, la mer était bleue azurée, pleine de vie. Le vent si fort vrombissait,
la tempête était proche. Et de là, un bateau d'huîtres et autres crustacés passa
très vite. Le moteur huilé de celui-ci tournait très fort, c'était un remorqueur.
Posées à côté, les barques se retournaient sur les flots.
La grande marée vivifiante nous faisait ressentir l'air du large, pur, et nous
donnait un goût amer. Les rouleaux se fracassaient sur la jetée et, à ce moment, j'ai
eu une sorte de flash, très frappant. Le vent du quatrième élément se mit en colère,
le phare lançait des signaux importants, très confus.
Et d'un seul coup, la terre m'a parlé, le soleil m'appelait et, à ce moment
précis, le soleil radieux se montrait, caché derrière les nuages; J'ai eu une seule
envie : me baigner ! Dans l'eau, je me suis imaginé surfant sur la houle et rockant sur
la vague. |
Marcelle
J'ai eu le plaisir d'accueillir Marcelle au cours de cette
séance. Marcelle a commenté un tableau de Renoir (L'arbre près de la Ferme). Je n'ai
pas trouvé de reproduction de ce tableau mais je vous joint ce qu'il a évoqué pour
elle. Petite remarque : Renoir à peint ce tableau en 1909, Marcelle, qui est centenaire,
avait déjà trois ans...
Ce tableau me rappelle la foret de Chaux dans le Jura, qui est
immense. Elle est pourvue de plusieurs colonnes qui datent de Napoléon et qui aboutissent
à plusieurs points de vue vers les villages voisins. Cette forêt est vraiment immense et
je m'y perdrais. Elle possède une carrière de pierre. Ce sont de gros galets ronds
qui servent à bâtir des bordures de jardins. Il y a une fontaine qui coule jour et nuit
avec de l'eau très fraîche. On n'a jamais pu définir d'où venait cette eau. Elle coule
parmi le feuillage. L'eau est toujours impeccable et transparente. C'est une eau très
comestible. Ce qui me rappelle cette source, c'est le chemin que Renoir a peint dans son
tableau. |
Marcelle
|
Dixième séance, mercredi 14 juin 2006 :
Les inusables exercices de style de Raymond Queneau se complètent encore:
Noëlle
rien compris
De cette histoire d'autobus, je n'ai pas compris
grand chose. Je ne sais pas, je ne ne sens pas cette histoire. J'ai rien compris. Le gars
qui prend l'autobus, je ne sais pas où il va. Et quand il reviendra. Celui ci se promène
loin et reviendra bien fatigué.
Anthony
Col en quai
Cette nuit, je me baladais dans le car Paris-Argenteuil,
il était de couleur verte. Un grand monsieur était assis sur une chaise et paraissait un
peu idiot : son chapeau était géant avec des lanières disposés sur celui-ci, le col
ressemblait à la mer bleue. Tout de suite, il renonça et s'exclama pour dénoncer une
personne avec un chapeau lui ressemblant. Il se mit en colère et protesta, d'une voix
rauque et grinçante, il l'empêcha de descendre du bus. Et dés qu'il eut peur, il courut
vers une fontaine d'eau paisible avec des bancs entourés d'arbres verts, s'y mit debout
et se tut.
Deux minutes plus tard, il vit et conversa devant un quai rouge. Il fut avec son
camarade et lui expliqua que le col de manchette dépassait.
Mounir
Respect !
Celui qui a une allure de racaille. Son regard était
méchant. Sa place dans le bus était devant l'entrée. Parfois il y avait des personnes
plus âgées qui rentraient dans le bus mais lui ne cédait pas sa place. Il était même
égoïste avec les plus âgés, bref, un vrai petit con.
Marcelle (qui
a écrit son texte toute seule de sa main centenaire et sans lunettes !)
Cent couleurs
Sur la plate forme d'un autobus violet, il
y avait un jeune homme assez coloré de façon ridicule, un cou indigo. Avec toutes ces
couleurs, il avait aussi une cordelière de chapeau. Vraiment, toutes les fois que des
personnes descendaient, elles le lui reprochaient. Lui même se précipita vers une
place jaune, un peu plus tard, il s'assit sur une place orangée. C'est vraiment une
histoire colorée qui se termine par un bouton rouge manquant à son pardessus.
Emmanuelle
Celui qui bé bé bégaye
Il faisait chaud ce jour-là dans l'autobus bus bus. Un
homme assez corpulent lent lent, portant tant tant un chapeau peau peau melon lon lon avec
une tres tres tresse était debout bout bout devant vant vant l'ouh ouh ouh vert vert
l'ouverture des po port portes. Chaque que que fois qu'une personne sonne sonne mon mon
montait, il se faisait bous bous bousculer. A la fin, il s'é ner ner, s'énerve et va
s'assoir soir soir à un autre endroit droit droit. Deux heures plus tard, je le vois en
con con compagnie d'un ami mi mi qui lui con con conseille de mettree un bouton ton ton à
son par par pardessus dessus dessus.
Raphaël
L'emmerdeur emmerdé
Je me précipitais pour ne pas louper mon bus. L'autocar était bondé de
personnes. L'air était irrespirable. En poussant les voyageurs je parvins à trouver un
petit espace. Ce faisant, je fis tomber le chapeau mexicain d'un voyageur. Alors retentit
une voix énervée dans le bus, d'une langue que je ne comprenais pas. Je répondis tout
de même, sèchement, qu'il m'emmerdait. Plus tard, je descendis du car devant la gare. Le
chef de gare s'approcha de moi pour me conseiller de recoudre le bouton de mon pardessus.
Pascale
L'jousé à la ville
Cré bon diou, à midi, l'soulo tapait comme un forgeron
sur le croto. V'la l'jousé qui prend l'autobus. Qu'il était bondé ce foutu d'bus !
Serrés comme des sardines qu'y z'étaient. Et l'aut', avec son cou d'girafe, un
couvr'chef sorti du grenier d'la grand-mère, qui commence à gueuler parce qu'un pécore
l'a soi-disant un peu bousculé. Dis-donc, l'monsieur, faut pas l'toucher, dès fois qu'on
l'salisse ! Bref, le v'la qui va s'assoir, piquant la place d'une dame. Pas bien polis,
les bourgeois.
L'jousé devant la gare Saint Lazare, et qui c'est qui voit ? L'aut' gueulard de
l'autobus qu'est là, à parler chiffon avec son copain, mets un bouton ici ou plutôt
là, pire que des donzelles ! Y sont fous ces gens d'la ville.
Marie-Thérèse
Surprise
Mais l'autobus est arrivé, mais je suis monté dedans. Mais j'ai vu un citoyen qui
m'a saisi l'oeil. Mais j'ai vu sa tresse qu'il avait autour de son chapeau, mais il s'est
mis à pester contre son voisin. Mais il lui a marché sur les pieds. Mais il est allé
s'assoir. Mais plus tard je l'ai vu cour de Rome. Mais il était avec un copain. Mais ce
copian lui disait de faire mettre un bouton à son pardessus.
Onzième séance, mercredi 28 juin 2006 :
Sur l'exemple des métiers imaginaires d'André Hardellet:
Pascale
Le dessineur de sourires
Contrairement au Père Noël, au Père Fouettard, à Saint
Nicolas, au lapin de Pâques qui ont du boulot un seul jour par an, il est un métier où
il y a beaucoup à faire.
Ce quidam parcourt les villes, les rues, les maisons du matin au soir et cherche
d'ailleurs des apprentis si le cur vous en dit... Ce n'est pas un métier difficile
mais il faut être appliqué et agir vite.
Du matin au soir, donc, il rencontre les gens mais il n'est pas qu'un simple
rencontreur de gens, non. Il les visite aussi la nuit mais il n'est pas seulement
qu'un créateur de rêves, non non.
Il n'a pas besoin de beaucoup de matériel, son entreprise ne demande pas un gros
investissement. Son seul nécessaire est un gros crayon à bouche.
Et, chaque fois qu'il croise une personne triste ou grognon, il s'arme de son beau
crayon à bouche et, profitant d'un instant d'inattention, il dessine un sourire, un très
beau sourire d'une oreille à l'autre et qui plaira à tous ceux qui le regarderont.
Attention, grognons, ne baissez pas votre garde ! Il vous guette, vous traque, vous
attend, tapi dans un coin. Pour cela, soyez rassuré, il ne vous demandera rien. Enfin,
si... Juste une petite chose : faites lui votre plus beau sourire.
Anthony
L'inventeur de spiritualité
Les fleurs sont les roses de ma pensée car mon
enfleurissement est mon enrichissement d'esprit et de conscience.
Ma rose est une beauté car l'amour m'a donné cette puissance du verbe.
Ma muguettée pense une dalitia en grande jonquille d'esprit de jaunisse.
Mon hostie est une rosacée d'amour en esprit de sérénissimes pensées.
Ma fleur préférée est ma vitalité de spiritualité, car elle est ouverte, elle
est née, elle naquit de la sainteté.
Ma femme, je la compare à une fleurissancée, qui est une astrée et qui me fait
penser à une éclose de ma pensée.
Mon travail est un pétale de fleur décrivant le corps de l'ail violacée.
Ma culture pense à la récolte de la fleuristerie car, avec Dieu, je sais tout et
que la rose de mon amour est ma petite nièce, représentée comme le petit bébé et qui
travaillera dans mon atelier.
Par la force de mon être, je n'ai de toute chose que la sagesse de la
spiritualité.
Car mon ange, comme je te le dis, je suis un fumeur d'enrosement de fleuriste dans
lequel sort ma pétalité.
Alain
J'aimerais, oui, j'aimerais tant inventer un
métier qui nous permette de s'exprimer, de créer et chanter.
Pourquoi, oui, pourquoi tant de chances te permettent à ton âge d'écrire, de
lire, marcher, courir dans les forêts et observer la beauté de la terre.
Pourquoi ? Je vais te confier mon secret, je suis un artiste mais pas d'un art
triste, je souris à la vie malgré mes souffrances.
Et tout cela, je le dois à ma femme, même séparé d'elle depuis longtemps, en
toute amitié, je garde mon inspiration.
J'aimerais, oui, j'aimerais tant inventer un métier.
Lequel ? Me le confieras-tu ?
Ne t'inquiète pas mon frère, mon inspiration est éternelle comme le regard que
je porte au ciel.
Et je suis persuadé, mon frère, que je trouverai une expression manuelle,
intellectuelle, individuelle, où encore, loin de toute timidité et intimité, un métier
rempli de joie et d'émoi.
Oui, mon ami, je te crois. Parle-moi encore de toi, tu es si riche d'inspiration
que je me souviens de ton roman en son jeune temps.
Encore, encore, encore mon frère. Les pieds sur terre, la tête dans les nuages,
malgré ton âge, comme dit ta mère. Oublie ton passé, vis au moment présent et pense
à l'avenir.
Oui, mon ami, je te suis dans tes pensées et je trouverai un travail où je
pourrai donner le meilleur de moi-même. Fais-moi confiance. Qui cherche, trouve. J'ai
encore de la chance et beaucoup de courage.
Et la femme est l'avenir de l'homme comme l'écrit Aragon et le chante Jean Ferrat.
Qu'en penses tu ? Et bien, tu vois, mon ami, que tu trouves encore de l'inspiration
pour écrire, lire et penser à l'avenir.
Oui, tu dis vrai mais l'essentiel est de ne jamais baisser la tête, ouvrir les
yeux, et rien ne m'arrêtera dans ma création.
Je te salue. Je reviendrai te voir un soir et tu me liras un roman, une poésie ou
encore une création de ton imagination.
Marie-Thérèse
Le déformeur de corps
Tu es un grand magicien avec des couteaux et des chaînes. Tu déformes et reformes
le corps du mannequin. Tu fais payer quatre sous comme tarif pour les enfants.
Un enfant a été désigné. Puis, avec peur, il monte sur scène. Le magicien le
fait rentrer dans une boîte, la ferme, laisse dépasser la tête et il fait semblant de
le découper. Il refait un geste avec les couteaux et reforme le corps de l'enfant. Et
l'enfant ressort tout content. Et le magicien lui donne une place gratuite pour un autre
spectacle.
Mounir
Le mélancolique
La vie a fait de moi Mounir le mélancolique mais j'ai pas à me plaindre car
certains ont fini alcooliques.
La mélancolie hante tous les curs blessés et délaissés.
La mélancolie fait oublier ses soucis avec la fumée.
Les mélancoliques veulent l'évasion de leurs amertumes.
Les mélancoliques ont souvent un air triste.
Rares sont les filles qui les soutiennent et les protègent de leurs peurs.
La mélancolie sait faire perturber le travail.
C'est de nous noyer dans l'enfer qui fait détoner son mal-être.
Le mélancolique sait que ce n'est qu'in passage et c'est pour cela qu'il apprend
à être sage.
Mais pour certains la mélancolie leur a offert une rage pire que l'orage.
Tout ça enfin pour dire que le mélancolique voudrait que Dieu rectifie son sort.
Gaëlle
Le poseur de sourires
Quand les gens ne sont pas heureux, il est
toujours là le poseur de sourires pour
mettre un peu de gaieté sur le
visage de tout le monde, même les
fleurs peuvent en bénéficier. Cela remet
du baume au cur. Cela ravit
tout le monde. Des sourires,
il les collectionne dans une grande
boîte à magie qu'il accumule à chaque
éclat de rire du monde entier. Cela veut
dire qu'il en a à revendre des sourires,
et par milliers. Il faut juste attendre son
tour.
Emmanuelle
L'ange de l'amour
Il existe un ange qui a un métier bien à lui. Il consiste à réunir les
personnes qui s'aiment mais qui sont trop timides pour se le dire où qui ne le savent
pas. Cupidon, c'est son nom, les épie toute la journée et dès qu'il flaire deux
personnes amoureuses, il sort une flèche ventouse en forme de cur et leur en
décoche chacun une, puis il s'éclipse, se met à l'écart et les regarde pendant un
instant. Au bout de dix minutes, les deux personnes s'aperçoivent de la présence l'une
de l'autre. Ils commencent à bavarder : tiens, on s'est déjà vu quelque part ? C'est
marrant ça... Puis ils vont dans un café, prennent une boisson, se rendent compte
qu'ils s'aiment, s'embrassent, se raccompagnent chez eux, prennent un dernier café, puis
se donnent rendez-vous. Puis un jour, ils se marient, fondent une famille et vivent
heureux le restant de leurs vies.
Voici en quoi consiste la lourde tâche de cet ange de Dieu. Quand il a fini avec
deux personnes, il recommence avec deux autres. Dans une journée, Cupidon réunit
ensemble une vingtaine de couples et quand il rentre au Paradis, il est content de sa
besogne et recommence le lendemain.
Voilà comment naît l'amour avec un grand A
Raphaël
Le suiveur de nuages
La journée commence très tôt le matin. La première chose qu'il fait est
d'ouvrir la fenêtre de la cuisine, prendre ses jumelles pour scruter le ciel.
Souvent, il n'a pas le temps de terminer son petit déjeuner qu'un nuage apparaît.
Le suiveur enfile rapidement ses chaussures Adidas, prend son sac à dos et sa gourde
d'eau.
Et le voilà parti, fixant le nuage tout en courant. Car le nuage n'attend pas. Il
ne suit pas les autoroutes ou les routes nationales. Le suiveur de nuages traverse parfois
les champs ou les forêts.
Mais c'est ce qu'il aime, le suiveur de nuages. Il apprécie la liberté du nuage
qui va là où il veut, qui aime voyager, visite des pays.
Parfois le nuage est capricieux : il revient en arrière où il accélère avec les
bourrasques de vent. Le métier de suiveur n'est pas toujours facile mais il trouve
toujours une personne pour l'encourager ou lui offrir le repas.
Il y a même des fois où le nuage se met en colère, rejoint d'autre nuages et se
déchaîne par de vifs éclairs.
Mais le suiveur de nuages continue de suivre son nuage : il aime être la tête
dans les nuages.
Marie
Le changeur d'odeurs
Sylvain ne supportait pas l'odeur de son immeuble, faite de moisissures, de
renfermé de tabac refroidi, de sueur et de vin, mélangée à des relents têtus des
canalisations, des refoulements d'égouts et de pisse de chat. Il décida un jour de
prendre les choses en main, et un beau matin, armé d'un grand sac renfermant une
multitude d'éprouvettes, partit dans la campagne. Il s'arrêtait souvent, ouvrait un
petit flacon, le laissait se remplir jusqu'à ras bord de l'air ambiant, le refermait. Il
marcha tout le jour, traversant des champs, s'enfonçant dans les forêts, échouant en
bord de mer où il remplit avec délices plusieurs tubes.
Sa récolte achevée, il revint dans la cité, ouvrit les flacons dans les entrées
d'immeubles, les ascenseurs, les cages d'escaliers, avec une seringue, changea l'odeur de
chaque appartement par une injection directe dans la serrure.
Les gens reniflaient nez en l'air, étonnés de sentir tantôt la brise marine,
tantôt les champignons mêlés à la fougère, tantôt la lavande de plein champ ou la
forêt de pins. Ils s'emplissaient de cet air neuf, les yeux clos, à s'en faire péter
les poumons. La barre des immeubles avait disparu, tous en pensée se roulaient dans les
champs de coquelicots, de bleuets, de marguerites, couraient dans les sous-bois ou bien en
haut des dunes, s'éclaboussaient d'embruns. Un temps ils furent heureux.
Douzième séance, mercredi 5 juillet 2006 :
Poésie du monde entier: en suivant l'exotisme minimal des haikus japonais...
Raphaël
Passant sous le lampadaire
la fourmi s'écarta
la lune s'éclaira
Le pigeon suit son envol
un grondement surgit
et la terre trembla
Télévision
le joueur de foot tombe
à travers l'écran plat
Dans la cuisine
la lumière fut
et le lapin disparut
Le soleil s'élève
le rideau est transpercé
et l'oeil s'ouvre
Les voitures sur l'autoroute
boisson rafraîchissante
tombe en panne sêche
Christophe Colomb débarqua
en Amérique
Et la colombe s'en alla
Coup de tonnerre
un éclair s'allume
j'appuie sans résultat sur l'interrupteur
Emmanuelle
Nuit étoilée
piscine éclairée
la lune se reflète dans l'eau
Explosion de couleur
nature qui s'éveille,
voici le printemps
Coup de tonnerre
lumière aveuglante
je me réveille en sursaut
Saint Glin Glin
la semaine des quatre jeudis
tant de phrases pour dire jamais
Métro bondé
gens entassés
etouffement
Eau savonneuse
bulle de savon
voici un joli jeu
Pelouse rasée
pieds la foulant
ils sont rafraîchis
Une vasque d'eau
un chat qui passe
des oiseaux s'envolent
Statue au moin
une personne passe
pardon Madame
Réveil embrumé
tatonnement dans le noir
Aïe je me cogne
Une rose
un puceron
une coccinelle la mande
Fenêtre du train
je regarde les vaches
et les vaches nous regardent
Coup de soleil
picotement dans le dos
voici la biafine qui m'apaise
Mouton qui bêlent
concentration
enervement
Soleil qui tape
chaleur atroce
plouf dans la piscine
Un homme aux cheveux blancs
une femme aux cheveux noirs
deux opposés qui se rencontrent
Une toile cirée
un vase fleuri
une abeille butine la nappe
Nouvelles chaussures
course à pied
il part comme une fusée
Matin d'école
mamans calinantes
enfants pleurants
Un ver de terre
un oiseau le mange
le chat mange l'oiseau
Musique à fond
cris des voisins
le silence revient
Une chenille
un peu d'attente
et c'est un papillon
Pascale
Le tour de France
des bleus aux genoux
et au coeur
Un éclair dans la nuit
Papillon dans les yeux
tambour dans le coeur
Lever de soleil
tenue noire à col blanc
mouvements gracieux
Atelier d'écriture
feuilles blanches
tempète du cerveau
Jour de fête
robe blanche
envolée de riz
Heure de prière
les hirondelles passent
Le chien aboie
Coup de vent
poussière dans l'oeil
souvenirs oubliés
Atelier d'écriture
Les moutons bêlent
C'est chouette le silence
Mounir
Une fois la liberté
la vie sourit
au destin
Il veut marcher
sur une route
rassasié d'or
Certains à l'ombre
voudront vivre
à l'air libre
Le soleil éclaire ma vision
la lune la nuit
je la scrute, pensant au lendemain
L'amour va mieux aux meilleurs
certains ne l'ont pas vécu
se trouvent seuls ailleurs
Liberté fascine pour la paix
Liberté eut le meilleur prix
quand elle m'apprit le bonheur
que j'ai bien pris
Alain
Adieu
mes cieux
aimés d'âmes
Aux yeux
messieurs
qu'aiment les femmes
au feu
mon coeur
de flammes
Emoi
avec toi
tout n'est que joie
Ces quelques mots
pour te dire
d'où vient le vent
Poésie encore : en suivant les couleurs d'André Hardellet...
Couleur de Loire sur fond de sable
lui-même
Couleur des hanches de la source
Couleur du midi sur la mousse
Couleur de loisir au
soleil
Couleur de Touraine sur le ciel
Couleur du sommeil des châteaux
Couleur d'Epinal sur les fées
Couleur d'ardoises à l'horizon
Couleur d'aube à la Désirade
Couleur de bon vent sur une rade
Couleur des îles sur une orange
Couleur d'un plongeon de sirène
Couleur du sourire de l'ange
Couleur du lierre dans l'adieu
Couleur d'enfance sur l'amour
Couleur de la robe du jour
couleur du beau temps dans tes yeux.
(André Hardellet, La cité Mongole)
Noëlle
Couleur du temps
Couleur de l'eau
Couleur des chants d'oiseaux
Couleurs des peintres en travaux
Couleurs des animaux
Couleurs de la moisson en aôut et des foins
Mounir
Couleur de joie dans le coeur efface la douleur
Couleur de peau différente a une histoire de toutes les couleurs
Couleur des yeux bleus comme couleur des cieux bleus
Couleur ou pas de couleur pour souffrir, mourir ou aimer
Couleur d'un drapeau blanc afin que la terre fasse la paix
Couleur d'un noir ou d'un arabe ou d'un français, pour moi il n'y a pas de
différence
Couleur enfin d'un arc en ciel avec le beau temps qui revient
Couleur transparente d'une mère pour son fils banni en pleurs
Pascale
(on peut combiner différemment les couleurs)
Couleur de l'amour
sur ton coeur
Couleur de baiser
sur ma bouche
Couleur du temps
qui passe
Couleur de l'ennui
qui jacasse
Couleur de la pie
qui m'agace
Couleur du vent
qui caresse
Couleur de ta main
qui m'agresse
Couleur du bruit
qui s'enfuit
Couleur du feu
sur ma joue
Couleur des bleus
sur mon cou
Couleur du collier d'or
Couleur d'hier et d'aujourd'hui
Couleur de demain encore
Couleur du bonheur à deux
Couleur du ciel dans tes yeux.
Alain
Couleur vert nature
Couleur bleu du ciel
Couleur rose des fleurs
Couleur de mes peintures
Couleur de mes sculptures
Couleur de l'espérance
Couleur de l'enfance
Couleur de mes souvenirs
Couleur de tes yeux bleus
Couleur de tes cheveux
Couleur du soleil levant
Couleur de l'automne
Couleur du ciel étoilé
Couleur du clair de lune
Couleur des étoiles filantes
Couleur de l'arc en ciel
Couleur de l'orage foudroyant.
Raphaël
Couleur de forêt de l'Alaska
Couleur de moineau dans l'assiette de fleurs
Couleur de rose dans le vent
Couleur du cassis dans le kir
Couleur de l'étoile de la mer
Couleur de l'ombre contre le mur
Couleur de papillon sur la fleur
Bernadette
Un jour, en allant en vacances.
Dans mon pays, le Jura, j'ai admiré les arbres en fleurs autour de nous car les
montagnes étaient très belles.
J'ai admiré la verdure des arbres et des champs de blé de couleur argenté.
En plus il y avait des arbres couverts de bons fruits.
J'aimais entendre en me réveillant des oiseaux autour de nous surtout en été.
Emmanuelle
Couleur d'un rêve fabuleux
Couleur de la pluie qui tombe
Couleur du vent qui souffle
Couleur de buée sur les vitres
Couleur du temps qui passe
Couleur des saisons qui défilent
Couleur du tic tac de l'horloge
Couleur de musique qui chantent
Couleur d'une lampe claire éteinte dans la nuit
Couleur d'un microbe
Couleur d'un coup de foudre
Couleur d'un tremblement de terre
Couleur du noyau terrestre
Couleur des mots
Couleur de la télé éteinte
Couleur des mois de l'année
Couleur de la fumée de cigarette
Couleur du brouillard
Treizième séance, jeudi 20 juillet 2006 :
Ecrire un sonnet en collectif !
(Alain, Emmanuelle, Raphaël, Maryse, Anthony, Bernadette, Noëlle, Céline)
- Maison de l'au-delà, belle nuit sera là,
Oui, tiens, écoute-moi bien, ma chérie, ma bien aimée,
Bâteaux de papier comme une belle rosée
Ont fait un petit lit de fleurs et de lilas.
Bien sûr, j'ai envie de voyager avec toi,
Car tu es à mes yeux ma blonde préférée,
Ah ! Que tu es belle, ma muse, ma poupée
Je t'offrirai un joli petit chihuahua.
- Causes toujours, mon joli, ce ne sont que paroles
Tes ailes blanches sont comme des auréoles :
Elles ne sont que le reflêt de ton côté macho
Et tu peux repartir sur ta grosse moto
- Puisque c'est comme ça, je retourne en Amérique
Et tu ne verras point ta Venise romantique.
Quatorzième séance, jeudi 24 août 2006 :
Comme Jules Verne ou H G Wells, un peu de SF...
Vincent
La planète louche
Un jour que je me promenais dans la rue qui me menait au parc pour que je fasse mon
footing, je vis brusquement une Simca 1000 qui se posa sur le toit de la maison du
gardien. Après, une personne sortit de celle-ci et me dit : pourriez-vous me dire où je
suis ? Je dis à la personne au regard louche : vous êtes sur la planète Terre. Comment
? me dit elle, mon véhicule extraplanétaire Simca 1000 s'est posé chez des étrangers
à notre planète Chelou ? Eh oui ! dis je à la personne qui était habillée en gris
clair avec un casque de futuriste.
La personne me dit qu'il lui faudrait 1000 litres de jus de betteraves pour
repartir. Ah, cela tombe bien : je suis agriculteur ! Suivez moi ! Je lui remplis son
réservoir et en 3à secondes elle repartit vers la planète Chelou.
Saadia
Les extraterrestres
Pourquoi extraterrestres ? Pour ne pas dire qu'ils ne vivent pas sur terre où
que l'on ne connaît pas, où que l'on ne voit pas ?
L'extraterrestre, c'est d'abord pour moi l'extraordinaire, l'inconnu et peut-être
même l'invisible.
Nous, êtres humains, avons durant plusieurs années cru être les seuls êtres
doués d'une intelligence supérieure alors que beaucoup de choses inexpliquées se soient
produites et depuis toujours : Roswell n'est qu'un exemple connu parmi tant d'autres
certainement cachés. Qui sait vraiment ? le gouvernement, les hommes haut placés et
peut-être même les sectes qui deviennent de plus en plus riches et ont donc accès à
beaucoup de secrets anciens et à venir, des pyramides jusqu'à la génétique. Alors les
extraterrestres sont-ils simplement d'un autre monde, d'une autre planète ou ne sont-ils
pas tout simplement une manipulation de l'homme ? Hitler avait déjà commencé et
aujourd'hui on contrôle presque tout dans le monde.
Je ne saurais dire avec exactitude et preuve à quelqu'un d'autre si quelqu'un
d'autre existe sur cette galaxie ou sur une autre. Si nous provenons d'une simple goutte
d'eau, pourquoi pas d'autres aussi ?
Je terminerai pour dire que je n'ai pas assez d'éléments en ma possession pour y
répondre avec clairvoyance et sagesse.
Il y eu des applaudissements. Tout le monde se leva, la conférence était
terminée. Elle ramassa ses affaires, éteignit la lampe, recoiffa ses quarante antennes
d'un geste délicat et remonta dans son véhicule spatial...
Anthony
Mangin gruyère
Une nuit, dans la verte campagne de la ville de Houston, il y avait une ferme
habitée par une famille d'agriculteurs qui dormaient. Il faisait une nuit étoilée et
remplie d'astres filants. Et, une gigantesque soucoupe apparut en forme de soupière à
pot au feu. Elle était grande, blanche, faite en faïence avec des anses considérables.
ET soudain, elle se posa sur le champ des agriculteurs et s'écrasa en faisant un énorme
trou dans la terre. Bien sûr, elle fumait, et la soucoupe s'ouvrit. Il sortit de
celle-ci, un grand homme en forme de courgette provençale, poivrée et salée, qui
sentait le lardon grillé à la sauce béarnaise. Soudain, les paysans se réveillèrent
en entendant le bruit monstrueux. La fermière se leva et alla voir dehors. A son
étonnement, elle vit l'homme-grande courgette et ainsi elle l'appela.
Il dit : je viens chercher ma mobylette jaune chez vous.
Et la femme répondit : D'où sortez-vous ?
Je viens de la planète Mangin Gruyère, là, il y a des légumes, des fruits.
La femme dit : voulez vous être mon ami ?
Bien sûr, je suis un gentil extraterrestre et je veux ma mobylette.
Eh bien entrez !
Il me faut des énergies afin d'alimenter ma soupière et que je puisse repartir
dans mon pays.
Enfin, il ouvrit sa soupière et elle vers tous les légumes qu'elle avait dans son
frigidaire. Le moteur de la soupière se remit en marche et gronda. Il prit sa mobylette
et quitta le champ. Il lança un message et dit : un jour je vous inviterai sur ma
planète et je vous ferai un joli cadeau. Au revoir et à bientôt !
Pascale
Cette nuit là, une insomnie l'avait laissée éveillée,
et, debout devant la fenêtre du salon, elle regardait son jardin, faiblement éclairé
par une lune obstruée par des nuages. Le vent se levait et faisait bruisser les feuilles
des arbres alentours. La fatigue qui l'accabla, lui brouillait les idées et rendait le
paysage fantasmagorique.
Elle crut voir la terre s'ouvrir, se frotta plusieurs fois les yeux, et, tout à
fait réveillée, se mit à scruter l'extérieur. Le sol semblait se séparer en plein
milieu de l'allée, la fissure se prolongeant dans le potager en direction de la maison.
Elle frissonna, saisit son châle posé sur le divan et décida de sortir. Malgré
l'appréhension qui la saisissait, elle s'approcha doucement de cette gueule béante dans
le potager et ce qu'elle y découvrit la glaça sur place.
La faille, profonde de deux mètres environ, s'étendait sur toute la surface du
jardin. L'épaisseur de la nuit l'empêchait de bien distinguer le fond. Elle
s'allongea donc au bord, scrutant la terre qui semblait briller et s'agiter. Ses yeux
s'habituaient doucement à la pénombre et la stupeur et le doute l'envahissaient. Et
justement; le fond du trou en était envahit, et ça bougeait, ça courait, ça pullulait,
ça piaillait, ça grossissait et elle comprenait ce que ça disait. Mais elle n'y croyait
pas du tout. Elle se pinça à plusieurs reprises, ferma et rouvrit les yeux.
"ça" était toujours là. Elle toussota pour attirer l'attention et là, tout
cessa de bouger. Plus un bruit, plus un mouvement, plus une lumière et doucement le trou
se refermait.
En quelques secondes, "ça" avait disparu et il lui faudrait d'autres
nuits sans sommeil pour découvrir enfin ce qui se tramait au fond du jardin. En
attendant, elle pourrait toujours acheter ses légumes sur le marché puisqu'elle n'avait
pas laissé faire les techniciens de Dame Nature...
Marie-Noëlle
Il m'est arrivé une histoire que j'ai vécu ici pendant
deux ou trois fois de temps. Je l'ai écrite. Je pourrais l'imprimer pour avoir le plaisir
de la lire devant vous. Hélas, les idées me manquent pour la rallonger et il y en à
d'autres à écouter...
Emmanuelle
Océane et les extraterrestres (complément au texte déjà présenté)
Un jour, alors quil faisait nuit, une jeune fille qui se
promenait le long dune rivière, aperçut un objet ovale dans le ciel. Cétait
une soucoupe volante. Elle sapprocha car lengin atterrissait. Puis les
extraterrestres sortirent. Contrairement aux idées reçues, ce nétait pas des
petits hommes verts mais des nains de jardin vivants. Il sarrêtèrent et
sifflèrent un grand coup et alors la soucoupe devint invisible. Puis ils se mirent à
discuter. A son grand étonnement, ils parlaient très bien notre langue (le français).
Ils voulaient ramener un être humain sur leur planète afin détudier son
comportement. Soudain, elle éternua. Les lutins sapprochèrent du buisson derrière
lequel elle sétait cachée. Ils se concertèrent et se dirent que cétait la
personne quil leur fallait pour mener à bien leur projet détude. Ils se
tournèrent vers elle et lui dirent :
- nous allons temmener avec nous sur Neptune afin détudier ton intelligence
et ton comportement.
- cest impossible, je ne suis pas assez intelligente et ma maman, ma interdit
de monter dans le véhicule détrangers !
- Bon, que faisons-nous ? Nous allons lemmener de force !
Ils lhypnotisèrent, firent réapparaître la soucoupe et lemmenèrent dedans.
Lengin décolla et une demi-heure plus tard, ils arrivèrent sur la planète Elle se
réveilla. Ses kidnappeurs nétaient plus là. Ils lavaient laissée toute
seule et de toute manière elle ne pouvait pas senfuir, elle était à des miles de
la planète Terre. Elle sortit et la première chose quelle vit, ce fut une forêt.
Elle décida de visiter la planète et traversa le sous-bois. A la fin de cette
interminable marche, elle commença à apercevoir des maisons. Elle ressemblaient à des
champignons et à chaque habitation, il y avait un chien-loup qui la gardait. Les enfants
s'amusaient dehors avec leurs nourrices. Leur nourriture ne sentait rien car ils n'avaient
pas besoin de la faire chauffer : ils se nourrissaient de cailloux. Puis elle arriva à la
maison du chef qui l'accueilli avec politesse. Il lui donna de la vraie nourriture
odorante, lui posa plein de questions qu'il nota sur un parchemin. Puis, ils firent un
grand festin et lui offrirent une radio qu'elle seule pourrait voir et ainsi elle pourrait
toujours communiquer avec eux. Le chef la fit monter dans une soucoupe particulière qui
était plus rapide et, en deux minutes, elle se retrouva chez elle. Elle retrouva ses
parents qui la serrèrent dans leurs bras car ils étaient morts dinquiétude depuis
sa disparition. Elle ne parla pas de sa rencontre avec ses nouveaux amis ET. Ses parents
appelèrent la police pour dire qu'ils avaient retrouvé leur fille. Tout est bien
qui finit bien.
Raphaël
L'extraterrestre Zubu
Il n'y avait aucun nuage dans le ciel et les étoiles scintillaient de tout leur
éclat. Je regardais tranquillement un macht de foot (PSG - Marseille). J'avais préparé
les pop corns et quelques bouteilles de bière pour les copains.
C'est au moment où Papin allait marquer un but décisif qu'un vacarme
assourdissant eut lieu au-dessus de nos têtes : à ma grande stupéfaction, un trou de
deux mètres, juste devant le canapé était présent et on pouvait distinguer une
soucoupe volante.
Vous pouvez imaginer la terreur qui pouvait nous animer. Nous courions dans tous
les sens, essayant de trouver une issue de secours.
Puis au bout de quelques minutes, une créature sembla apparaître à travers
l'ouverture de la porte. La bête était toute verte. Nous présumons qu'elle vient de
Mars.
Finalement au bout de quelques minutes, je lui proposais de regarder la fin du
match de foot sur le canapé et de manger des chips. Le martien s'appelait Zubu, nous
expliquait que vivre sur sa planète était beaucoup moins agréable que de vivre ici, en
France. Il n'y avait pas de soleil, ni d'arbre, ni d'animaux sur la planète de Zubu : on
ne mangeait que des minéraux.
Je décidai alors de lui offrir un bon repas : foie gras, magret de canard, vin de
Bordeaux. Et zubu et moi devinrent les meilleurs amis de l'univers.
Quinzième séance, jeudi 7 septembre 2006 :
Ecrire d'après photos...
Bernadette
Jeudi 7 septembre de l'année 2006.
D'après ce que je ressens sur cette photo, cela me rappelle beaucoup de souvenirs.
C'est que j'ai appris à repasser le linge. C'était assez fatigant, mais j'ai pu
apprendre à me former car j'ai pensé que cela m'était très utile pour moi et nous
avions très chaud. Nous étions autour d'un gros poêle en fonte, les vieux fers à
repasser étaient posés dessus. Les bonnes monitrices étaient gentilles avec nous. |
|
|
Marie-Thérèse
En train.
Jacques a pris le train pour se rendre à Paris. Arrivé en gare, a marché à pied
dans PAris où il a pris un café, un croissant, visité la galerie La Fayette, acheté
quelques souvenirs, déjeuné, fait un tour de bus rouge, va dans un salon de thé manger
son quatre heures. Est reparti pour rentrer à Dôle. |
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En avion.
Les passagers embarquant dans l'avion mettent leurs ceintures et décollent. Ils
mettent cinq heures pour arriver en Afrique. Arrivés et déchargent les bagages, prennent
un taxi et marchent un moment à pied pour aller à l'hôtel où ils ont réservé
jusqu'à samedi 19 août. Pendant ce temps, ils ont fait le contrôle de l'avion et repart
pour Paris où il décollera le lendemain.
|
Raphaël Le
roi et la reine.
D'habitude, ce salon de coiffure resplendit de couleurs. Là, il est noir et blanc.
Peut-être que ce salon de coiffure à une âme. On ressent de la tristesse.
Deux posters de femme ornent le mur du salon. Elles ont un regard différent. L'une
fixe l'entrée du salon, comme si elle cherchait à lire nos pensées. L'autre, au
contraire, dévoile un regard rêveur, hors du salon.
Au centre de la photo, trônent deux sièges en cuir, surmonté d'une tête en
forme de lavabo. On dirait un roi et une reine posés sur un jeu d'échecs. Peut-être
qu'ils fuient la réflexion et l'intelligence pour se poser dans un salon de détente ;
ils se font masser leurs têtes royales, pour changer. Et le temps s'arrête, le roi et la
reine prennent du plaisir, reprennent des forces qui vont illuminer le salon noir et blanc
en une magnifique couleur arc en ciel.
Le roi et la reine ne sont venu dans ce salon que pour apporter le bonheur à ces
deux femmes. Désormais, elles auront le sourire.
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|
Emmanuelle Il
est 10 heures.
Je descends les 20 marches de mon appartement après avoir verrouillé la porte du
numéro 48 du 2 ème étage, porte gauche.
Je me retrouve au milieu de la foule et je me sens joyeuse et pleine d'espoir.
Je me dirige d'un pas décidé vers la médiathèque de Dôle, ancien hôpital tenu
par des surs.
Aujourd'hui, j'ai décidé d'aller sur le site Internet de Thierry Beinstingel car
je voudrais avoir un aperçu des textes retranscrits que l'on a créé avec lui à
l'atelier d'écriture.
ça y est, je suis sur le site, je lis mes écrits et ceux des autres et je me sens
enivrée de plaisir et de fierté d'avoir mon prénom sur un site.
J'enregistre le tout sur une disquette et je rentre dans mon petit chez moi.
Je m'installe devant mon bureau sur lequel il y a une lampe, mon ordinateur
portable, mon agenda, mes crayons, mes nounours et portes-clefs fétiches.
Je m'installe sur mon siège pivotant, j'allume l'ordinateur, j'insère la
disquette, je lance la recherche.
Les pages apparaissent, je les relis, je les imprime et je les classe par thème
puis je les range dans ma pochette de feuilles plastifiées pour pouvoir les montrer à la
prochaine séance et aussi garder un souvenir de ce merveilleux atelier d'écriture avec
un super écrivain qui nous donne des thèmes qui nous inspirent.
Voilà, ma journée est finie, je peux aller me coucher sereine en attendant
impatiemment de revoir toutes les personnes qui partagent la même passion que moi :
créer des textes ! |
Saadia
Je contemple cette vieille bâtisse représentant un vieil immeuble d'environ trois
étages. Il donne la certitude de l'âge et l'état de celui-ci. C'est un immeuble habité
car il y a encore des rideaux aux fenêtres mais sa vétusté n'est pas du tout cachée.
Elle est même flagrante. Il y a de la moisissure sur les murs qui démontre que le
monument n'a pas été peint depuis longtemps et que l'humidité de cette région a finit
par l'avoir à l'usure.
Des fils électriques sans protection, sans gaines et tenant par de simples clous
pendouillent de par et d'autre des murs.
Des balcons forgés qui durent être joli de leur temps avant l'inquisition du
temps, avant ses ravages, ne laissent plus que des larmes de rouille en temps de pluie.
ça devait être après la guerre une bâtisse charmante. Les gens, après l'heure
du travail, venaient y manger et y dormir et même regarder la télévision et je suis
sûre qu'aujourd'hui encore, pour ne pas complètement oublier ce bon vieux temps, ces
mêmes personnes, sans doute d'un certain âge, continuent à y habiter par nostalgie, par
habitude, par tendresse et même par bonheur qui sait ?
Eh non, tout le monde n'est pas parti et je crois que j'entends retentir RTL d'un
vieux poste de radio par cette petite lucarne au rideau blanc !
Que c'est beau la vie même décrite par une mélodie mélancolique. |
|
|
Anthony
Un soleil lumineux et gai et dominant par sa prairie éclairée par cette ombragée.
J'imagine une terrase blanche avec des brochettes et un barbecue. Il y a des petits
enfants qui jouent à la marelle et, de ce côté-ci, mamie préparait les bocaux dans la
cave avec des prunes à l'intérieur. Il faisait très chaud et le cochon grogna dans la
ferme. Il était déjà gros et assez grassouillet. Il mangeait du beurre de saindoux. |
Mounir
La foi en Dieu le tout puissant. Louange, gloire à Dieu, celui qui détient la toute
puissance, l'omniprésent sur terre, envers toutes ses créatures, l'omniscient de tout
bien ou mal. Ô Dieu, ne m'égare pas de ta bonne voie. Empêche moi de m'induire dans
l'erreur. Accorde moi ta protection et ta clémence. Dieu, moi, j'ai la foi en toi, je
suis croyant mais pas pratiquant et quand j'emploie ce mot là, j'ai peur mais tôt ou
tard, je t'appartiendrai. Moi, je suis épris qu'à toi, donc j'espère un peu de ton aide
pour que tu m'accordes la perfection de la pureté d'âme afin que le mal s'enterre sous
chacun de mes pas. Tu m'as exposé à des épreuves et pour cela il faut que j'accomplisse
mes bons actes. Protège nous et aides nous, car enfin de compte, on est tes belles et
simples créatures. Bref, ce que j'exprime sur cette feuille blanche, je l'exprime
seulement avec mon cur et je sais que tu entends mes pensées dans ma tête. Dieu,
aujourd'hui, si je t'implore, c'est que je ressens le besoin, ce besoin de me venir à
l'aide. Si moi, j'avais un don de subvenir auprès des malades, je succomberais en paix.
Dieu, tu as hanté mon cur depuis des années, chaque jour que toi, Dieu, tu fais,
je pense à la prière qui m'a en détresse, mais t'inquiète, j'y pense. Subviens à
toute personne malade physiquement ou psychiquement mais surtout aux pauvres qui n'ont pas
les moyens de se nourrir et que certains d'entre eux vont trépasse. Bref Dieu, c'est à
toi que je me repens de tous les péchés que j'ai commis, protège nous car on est
d'esprit qu'à toi. |
|
|
Pascale Un,
deux trois : ne sois pas trop gourmande, avec deux, tu as déjà bien à faire. Restons à
deux ; deux photos en noir et blanc, photos souvenirs, photos d'avenir. Toujours est-il
qu'elles ont retenu mon attention. Mais de là à savoir pourquoi, dure analyse.
Attention aux trains, un train peut en cacher un autre, mais parfois un même train
peut être séparé en deux avec l'avant qui prend une direction et l'arrière qui en
prend une autre. Voilà comment je me suis retrouvée à la gare de Mouchard, au lieu de
Besançon, un mercredi en fin d'après-midi. J'étais interne au lycée et j'avais pris la
poudre d'escampette le mercredi après-midi pour aller à Dôle. Malheureusement, mon
erreur de wagon m'a fait rentrer à la nuit à l'internat, après l'heure maximum
autorisée. La malchance ne m'a pas poursuivi puisque mon retard est passé inaperçu.
Bien sûr, avec le recul, cela paraît bien anodin mais pour une gamine de dix-sept ans
qui brave les interdits et qu'un imprévu met dans une position plutôt gênante vis à
vis de l'autorité scolaire, c'était assez flippant. D'autant qu'on ne mesure les
conséquences qu'après. En tout cas, je ne me suis pas fait prendre, alors chapeau !!!
... Chapeau melon, chapeau claque, feutre, berets, canotier, casquette, il est un,
ils sont dix, vingt, tous plus beaux les uns que les autres, alignés, arrangés,
superposés, étiquetés, valorisés, noir, blanc, beige, de couleur unie, voire à
carreaux, certains rehaussés d'un ruban : chapeau bas, messieurs !
La jolie vitrine du chapelier expose les couvre-chefs des messieurs, reconnais-tu
le canotier de Maurice Chevalier, de Charles Trenet, la casquette de Gavroche, le béret
du titi parisien, les chapeaux des incorruptibles ? Qui va poser celui-ci sur sa
tête ?, Un illustre inconnu, un citoyen lambda ou un personnage qui forgera l'histoire et
les médias ? Autant de chapeaux, autant d'hommes, autant d'âmes...
Quelle rencontre, alors chapeau !
|
Noëlle
Jeudi 7 septembre 2006. Jeudi fleuri en rouge, brun, bleu,
noir, blanc. Géraniums, tulipes charmantes.
|
Noëlle Cette
vieille voiture me rappelle mes jeunes voyages en famille, maman, papa, le permis de mon
frère. Les voyages et dîners au bord de l'eau, à la pêche. Quand on faisait cuire les
poissons en rentrant. La voiture restait au garage. |
Noëlle
La couleur de ses joues sont d'une flamme
lumineuse
et le soleil a bruni sa peau sur les bords de la mer,
au port, ensablé. |
|
© Les photos sont de François
Bon
Seizième séance, jeudi 28 septembre 2006 :
Variations sur Raymond Carver...
Emmanuelle
Raymond Carver : cet auteur m'interpelle car il me fait penser à la réalité
des choses dans une vie dérisoire et clownesque. Certaines personnes vont pleurer sur
leur sort et d'autres aller de l'avant.
Avant je faisais partie de la première catégorie. Maintenant je fais partie de la
deuxième et c'est pourquoi je vais écrire deux parties de ma vie.
1ère partie :
Avant, je me levais à 8h30 et me couchais à 20h30. La première chose que je
faisais était d'aller fumer. Je ne prenais pas soin de moi car je ne m'aimais pas
(coiffure désordonnée, toilette bâclée, habits dépareillés ou troués, dents et
oreilles négligés). Je me faisais du mal à moi en me tailladant les veines. Je pleurais
sur mon père que je ne voyais plus et je m'engueulais avec ma mère. Je ne parlais pas.
Bref, j'étais déprimée et triste.
2 ème partie :
Aujourd'hui, je me lève à 7h50, je pars fumer une clope en attendant que mon bain
coule, je choisis mes vêtements, je me lave. Je me parfume, je me coiffe, je prends mon
traitement et je fais ma tâche ménagère puis je commence mon activité. Puis, vient
l'heure du repas. Je fais ma tâche, je fume, je range ma chambre puis je vais à la
cafétéria. Le lundi, mardi, vendredi après-midi, je vais à l'atelier bois et certains
jeudis à l'atelier d'écriture. Je ne vois toujours pas mon père, je m'engueule moins
souvent avec ma mère mais aujourd'hui je peux dire que je m'aime, j'ai des projets, mon
appartement et le CAT de Salins-les-Bains. Bref, aujourd'hui, je suis heureuse !
Alain
Tu as raison
Raymond
dans la vie
lorsque l'on souffre
il faut avoir
beaucoup d'humour
Tu as raison
Raymond
Lorsque le vent souffle
il faut aimer cet air frais
et respirer, respirer, respirer
heureux et libre
heureux de vivre
et écrire un livre
sur la vie
son mystère
sur la terre comme au ciel
Noëlle
J'écris pour ma sur.
Je suis très embêtée de ce que j'ai écrit.
Si seulement c'était la Toussaint.
Je fais ce que je peux pour être gaie mais on ne me croit pas.
L'écriture est belle et quand on n'est pas compris, cela nous aide beaucoup.
Le café que j'ai bu à midi ne m'a pas fait de mal à quatre heures moins dix à
l'écriture.
Ce qui me ferait plaisir c'est de mourir avant l'âge de toute ma famille qui
m'aime encore beaucoup.
Elle m'aide beaucoup.
Saadia
Raymond Carver : il était un observateur. Peut-être trop. Il a oublié de vivre
un peu plus vite ou était-il normal d'être aussi ambigu, dérisoire dans la vie ?
Desproges pour le cancer et beaucoup d'autres, Gainsbourg, Coluche, Le Luron et beaucoup
d'autres encore en vie. Exemple : lorsque je me sens mal pourquoi pleurer, me plaindre ou
autre ? Je vais me mettre à danser et chanter, sauter et oublier.
A propos d'une citation de Raymond Carver ("Ton cur, je le connais
comme ma poche, ne l'oublie pas. C'est une jungle, une forêt noire. Une vraie poubelle,
en un mot. " Intimité, in "Les trois roses jaunes") :
Les femmes lui ont fait beaucoup de mal comme dans une poche que l'on ne
connaît pas.
1) une jungle, c'est fascinant comme notre poche lorsqu oublie ce que l'on a mis
dedans.
2) une forêt noire : l'obscurité et le gâteau, l'un ou l'autre.
3) Une vraie poubelle, on garde tout de même les mauvaises choses, les choses à
jeter.
Une poche ou un cur, un cur ou une poche.
Marie-Thérèse (à la manière de Carver)
Ah, ah, je pars en vacances avec ma famille.
Je prépare les valises mais j'oublie la robe que j'aime et mon maquillage, je le
cherche partout.
Ah, ah, je téléphone à maman, elle ne répond pas.
Bip-bip, mon petit frère se fait mal au doigt.
Ah, ah, une petite poupée s'impose...
Bip-bip, tut-tut, on se retrouve un matin à l'hôpital car tu t'es fait mal au
doigt, on va te le couper !
Il pleure, ses larmes coulent sur sa joue.
Ah, ah, mais non, c'est juste pour rire !
Ultime séance, jeudi 16 Novembre 2006 :
Emmanuelle
Sens ses rayons te réchauffer
Oublie toutes tes pensées
Laisse le éclaircir ton coeur
et tu seras de meilleure humeur
Il t'enivre de sa coleur dorée
Le voici comme un champ de blé
Qu'il est beau ce gros disque
unique pour une seule terre
il réchauffe la planète entière
Beau ce grand astre
rond et faste
il nous impressionne
le voici une idole
le plus énigmatique
et le plus complexe.
J'ai adoré cet atelier d'écriture car ça m'a permis de découvrir plein
d'écrivains différents et de mettre à profit mes capacités que je ne croyais pas si
grandes. Au final ça a donné un joli recueil de tous les textes des participants et
chacun est parti avec. Chaque participant s'est investit dans des séances de deux heures
avec un écrivain super cool et sympa. Le recueil que l'on a fait et que l'on garde
passera dans les mains de notre famille, d'écrivains, de ministres et peut-être même du
Président de la république. Bon, je rêve peut-être un peu mais je suis comme ça, un
peu fleur bleue. Au final nous avons préparé chacun de notre côté nos textes pour les
exposer à la manifestation Lire en fête où j'ai pu lire un poème destiné à
ma mère qui était présente et qui l'a entendu. D'ailleurs quand je l'ai récité mon
émotion était immense, j'avais les larmes aux yeux tellement j'étais émue de le lire.
Bref au final, nous avons passé de nombreuses séances dans la joie et l'amusement et je
penserai toujours aux participants et surtout à Thierry Beinstingel avec nostalgie et
regret de ne plus le voir.
Anthony
Cet après-midi, 16 novembre, nous faisons de
l'écriture-bilan : en effet, ce dont je pense de ces textes est mon inspiration
éveillée qui m'a permis de comprendre l'état d'esprit de mon travail sur la philosophie
de choses et d'autres suite aux évènements de ma vie.
Tel est dit, j'ai bouquiné quelques petits livres, en effet, les Fables de La
Fontaine ont réveillé ma mémoire et mon idée, mon imagination débordante.
Puis j'ai pensé conscientiser ma pensée imaginaire rêveuse en regardant la
télé et toutes ces choses qui m'ont frappées. Surtout au niveau bouddhiste comme j'ai
la sagesse de l'âme philo. Mon état mental m'a permis de découvrir tous les jours ce
qu'est de prier pour l'amour de l'homme.
Une jour si je peux j'écrirai pour les gens des patients hospitalisés donc je
sais que tous les thérapeutes sont des sagesses belles.
Poème :
Si un jour pour toujours un hôpital là où ils seront.
Si le texte se lit, s'écoute, l'écriture se fait.
Et si mon imagination est de nos rêves, l'état d'esprit est ma
spiritualité. Puissant comme moi.
Bon mégalo du thérapeute je suis
Mon prof, Thierry, est un homme gentil, lecteur concentré, charmeur, rigoleur et
joueur de mots. Il a un air doux, bon penseur, un peu taquineur. Bref, Thierry c'est un
prof.
Et si un jour je sors de l'Hôpital, je deviendrai poète et écrivain.
Raphaël
J'ai aimé la chaleureusité des séances d'atelier
d'écriture. Il y avait une bonne ambiance entre les personnes participantes.
L'atelier d'écriture m'a permis d'apprécier les différences entre les gens,
chacun ayant une richesse intérieure, une sensibilité et de l'imagination.
L'atelier écriture m'a intéressé car j'ai découvert des auteurs, leur vies,
leurs passions lors de la première heure de chaque séance. L'écrivain, Thierry a su
nous communiquer sa passion pour la littérature, toujours avec de la simplicité et de la
gentillesse.
L'atelier d'écriture m'a demandé des efforts d'imagination. A chaque séance,
j'avais un peu de mal à trouver des idées ou d'imaginer des histoires mais finalement je
finissais toujours par trouver l'inspiration. J'en étais assez fier.
L'atelier d'écriture m'a aidé, ou a participé à une amélioration de mon état
de santé, notamment en prenant conscience que j'avais des ressources pour réussir des
activités. Cela m'a permis de rebondir dans ma vie. Finalement l'atelier m'a apporté un
peu de confiance en moi et m'a aidé pour reprendre un appartement.
Marie Thérèse
L'atelier d'écriture est pour moi enrichissant,
ça m'a apporté beaucoup de choses. L'écrivain était sympa et très attentif.
J'étais toujours la dernière, je faisais des petites histoires car je n'étais pas au
même niveau que les autres. Et j'ai beaucoup appris. ça m'a apporté d'être ouvert et
appris à me débrouiller dans mes écrits.
Chanson (écrite la nuit précédente et chantée !)
:
Dis moi Thierry
l'année est passée
pourquoi veux-tu nous quitter
de tous les hommes qui sont passés par là
tu est le plus joli
non ne pars pas,
ne pars pas
tu as, tu as toujours de beaux yeux
Ne pars pas non
ne pars pas
tu aurais pu rester un an ou deux.
Dis moi Thierry
toi qui est notre ainé
pourquoi veux-tu retourner à Saint-Dizier
de tous les hommes qui écrivait ici
c'est toi le plus sympathique
ne pars pas, non
ne pars pas
tu as rendu les gens d'ici heureux.
Pascale
Une feuille blanche
le silence, lourd d'abord,
chaque cerveau est mis à rude épreuve,
les stylos hésitent, se cabrent devant l'obstacle.
Soupirs et tremblements...
Puis doucement les mots s'égrène, forment des phrases,
et les phrases des textes,
les muses sont passées par là,
inspirant chacun
et un silence léger caresse les mines
sur le papier,
la feuille blanche se remplit,
les âmes d'écrivain sont ouvertes
et se déversent lentement pour
un ultime partage.
Nous garderons tous un peu de l'autre en nous,
souvenirs d'instants magiques,
suspendant le temps et les souffrances,
rencontre d'un jour,
rencontre de toujours.
Alain
Mon garçon
que représente pour toi
l'atelier d'écriture ?
Ma mère,
L'atelier d'écriture
c'est une aventure
oh, oui ma mère !
L'atelier d'écriture
c'est une parure
qui me remplit d'émoi.
Mon fils bien aimé,
d'où te viennent ces idées
de poèmes
que j'aime
de tout mon coeur
et me remplissent de bonheur ?
Mon garçon,
d'où te vient cette inspiration ?
que d'imagination !
que d'émotion !
Oui, ma mère,
tu comprends pourquoi
tu me dis et m'écris
tu est comme ton père,
tu as la tête en l'air,
et tu me remplis de joie
Mon fils bien aimé,
tu as la parure
d'un artiste
avec toi, rien n'est triste.
Tu me fais penser à un oiseau,
gai rossignol,
gai pinson,
rempli de chansons.
L'atelier d'écriture
me permet de m'exprimer
sur la vie et sa réalité.
Thierry
Recette pour un atelier d'écriture
Ingrédients :
- une demi douzaine de jeunes filles
- une demi douzaine de bonhommes
- une centaine de feuilles
- une poignée de stylos
- de la matière bien grise
Dans un grand grenier, Placer la demi douzaine de jeunes filles, ajoutez-y
les bonhommes, mélangez le tout. Réclamez le silence. Dans le petit tas de gens, prenez
l'écrivain (vous le reconnaîtrez : il a des lunettes). Retirez-lui ses lunettes. A sa
place, distribuez les feuilles et jetez la poignée de stylo au milieu. Réclamez une
deuxième fois le silence ! Laissez l'écrivain tourner le nez en l'air à chercher ses
lunettes. Pendant ce temps-là, donnez une consigne pour écrire, n'importe quoi :
racontez vos vacances, la dernière fois que vous êtes allé au bal, ce que vous feriez
si vous gagniez au Loto... Laisser mariner. Laisser bouillir les cerveaux. A l'aide d'une
écumoire, filtrer la matière grise. Aie ! Ne faites pas attention, ce n'est rien, c'est
encore l'écrivain qui s'est cogné dans le mur. Ah, lui, sans ses lunettes ! Qu'est-ce
qu'il ne ferait pas pour faire l'interessant. Bon, où en étions-nous ? Ah, oui, la
matière grise ! Versez-là dans une petite éprouvette. Répartissez-là sur les
feuilles. Remuez le tout avec la poignée de stylos. Faites chauffer. Et que
constatez-vous, hein ? ça fait des lettres ! ça construit des mots ! ça fait des
phrases, des paragraphes ! ça fait des chapitres, des textes, un livre ! Faites lire le
tout par la demi douzaine de jeunes filles et la demi douzaine de bonhommes. Et que chacun
s'amuse !
A la fin, rendez les lunettes à l'écrivain.
Noëlle
J'aime bien l'atelier d'écriture, il m'aide à m'épanouir. Il m'inspire des
idées. J'aime bien Thierry l'écrivain, il nous inspire des idées qui nous manquent. Je
me souviens d'un peintre qui travaillait très bien et de sa sur qui s'appelait
Marie-Thérèse comme ma voisine à l'écriture. Je suis obligée de les oublier depuis
que je n'ai plus de nouvelles.
Bernadette
J'aime bien écrire, et j'aime bien venir à l'atelier d'écriture parce que je ne
trouve pas le temps long. Je suis venue à Saint Ylie, mais j'aurais dû rester dans mon
pays. C'est la confiance qui me manque. Je pleure souvent. Je me demande comment ça va
finir.
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