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Septembre 2022, Fayard

Histoire
de l'histoire
Échos -
presse
Histoire
de l'histoire :
Rapide, l'histoire de l'histoire : juste trois notes d'écriture
témoignent du work in progress
Le retour à l'écriture était prévu,
espéré même. Depuis presque vingt ans que je viens ici, je ne compte plus les moments
d'inspiration ou de travail, les pages rédigées, reprises, relues, thèse, romans, dans
ce hors-temps et hors-lieu que constituent les vacances. Les souvenirs de ces instants
sont nombreux et toujours agréables, comme tout ce qui préside à un acte créatif
abouti. Bizarrement, ici ça marche. Est-ce le lieu, le soleil, l'écriture sur les
terrasses, le changement de rythme des jours ?
Cette année, cependant, je craignais que ce miracle annuel ne puisse opérer. L'esprit
préoccupé en permanence, les insomnies qui vont avec, tout cela est mon lot quotidien
depuis quelques mois. Côté écriture, là aussi, l'imprévu a été mon lot même en
vacances. La réédition de mon premier roman La réserve, pour laquelle je pensais
avoir encore un peu de temps, a été avancée pour la rentrée de septembre. La
correctrice m'a donc associé à toutes les épreuves qui devaient être rendues pour
début août et j'ai dû aussi solliciter plus rapidement l'ami graphiste de la première
édition que je souhaitais reprendre pour l'illustration de couverture : béni soit
Internet et le travail à distance...
Malgré tout, magie des lieux, le nouveau roman que je prévoyais pour mon éditeur
habituel et que je n'avais pas encore commencé s'est manifesté là-bas, sur la terrasse
habituelle et ombragée où je déballe mon ordinateur portable. Il est évidement trop
tôt pour en parler, mais enfin, j'ai trouvé les éléments habituels qui me sont
indispensables pour continuer : le titre, l'obligatoire épigraphe, et la mention de
début de ce tapuscrit « Viagrande, le 19/07/2021 - » avec le petit tiret qui
n'attend que le lieu et la date de fin (probablement à la maison vers janvier février
2022).
Déjà presque 40 pages, à suivre...
(Note d'écriture du 18/08/2021)
Jusquà très récemment, jai
craint de ne pas y arriver. Lidée avait germé dans ma tête, poussée par mon
éditrice qui aurait bien aimé que je retrouve le thème du travail dans mon écriture.
Même si je nai jamais eu limpression de changer radicalement
dinspiration : ainsi les métiers de Rimbaud dans VPAR, les activités
laborieuses des protagonistes de Yougoslave, voire celles des 3 héros de Il se
pourrait quun jour je disparaisse sans trace, ou encore Journal de la
canicule, mes derniers livres parlent aussi de boulot, job, besogne. Mais il manquait
probablement la dimension sociologique directe, bref, létiquette
« décrivain du travail » quon ma collé dessus depuis mes
débuts en écriture. Cela ne me gène pas, le thème du labeur est récurrent chez moi,
une source dinspiration et que ce soit RMS, Central, Ils désertent, Composants,
CV roman, tous ont été reconnus comme tels.
Seulement, encore faut-il un sujet. Or, en réfléchissant à la manière dont se sont
déroulées mes dernières années de labeur, je me suis aperçu que je ne les avais
jamais évoquées. Et quelques anecdotes me sont revenues, des souvenirs suffisamment
intrigants, interrogatifs pour ne pas les abandonner. Le livre promis a ainsi commencé à
me creuser les méninges, sous forme dun roman bien-sûr.
Jai donc commencé DT (son nom de code) le 19 juillet dernier en Sicile et
jai rédigé les premières pages, dans ce lieu et cette période qui ont toujours
été propices à linspiration. Le livre étant promis pour la rentrée
dautomne 2022, Je pensais mastreindre à une écriture régulière mais sans
plus. Le livre que jentrevoyais (que jentrevois toujours), na rien à
voir avec le précédent roman fleuve Yougoslave, cest donc sereinement que
jimaginais avoir devant moi un boulevard assez large décriture. Hélas, la
grande bousculade familiale, associative, diversifiée qui sest mise en place à
partir de septembre, a eu raison de cette perspective. Je nai pas pu aligner un seul
mot, tant mon emploi du temps a été compressé. Cest peu de dire que je
navais pas une heure à moi. Mon temps se comptait en minutes clairsemées et
volées au chaos. Jai eu un vague répit dà peine un mois avant que Noël ne
me rappelle la quinzaine désordonnée qui mattendait.
Bref, je me suis retrouvé la semaine dernière avec lobligation davancer
coûte que coûte si je veux respecter la publication actée en septembre prochain. La
parution dun livre en cette période impose dalerter les représentants de
léditeur, deffectuer le service de presse pour les journalistes largement
avant lété. Et il faut corriger le livre, choisir la couverture, les
argumentaires, fabriquer le bouquin
Pour toutes ces raisons, mon éditrice a réduit
mes prétentions dun mois, tandis que je proposais de remettre le bouquin terminé
fin mars. Me voici ainsi dans lobligation de terminer le tout en six semaines et,
comme le livre nest avancé que de moitié (au mieux), cest peu de dire que je
dois me coller à la « table de peine » (selon lexpression de
Saint-Bergounioux) pour réaliser au minimum 30 pages par semaines. Malgré tout, cela
avance (guère le choix) et je devrais pouvoir y arriver à cette perspective éditoriale
prévue pour lautomne 2022.
Car, ce quil y a de formidable et de très enthousiasmant, cest la manière
dont la machine de guerre éditoriale se met en marche : celui avec qui
je travaille depuis quinze ans ma appelé dans la foulée, lexcellent
photographe aussi, tout se met en place, simbrique dans laventure
éditoriale nouvelle.
(Note d'écriture du 18/01/2022)
Fin de DT, cest-à-dire
fin de lécriture en cours que jai répertoriée sous ce nom de code. Nom de
code qui naura peut-être aucun rapport avec le titre final, puisque cest sous
un autre nom que sachemine ce roman. Parution prévue pour septembre, nouvelles
photos avec linénarrable Richard Dumas, contacts serrés avec Fayard, tout cela se
précise pour mon plus grand bonheur et excitation.
Il y a peu, je ny croyais pas trop, javais pris un retard conséquent :
commencé le lundi 19 juillet en Sicile, les évènements et la bousculade imprévue dès
mon retour de vacances ne mont pas permis davancer au rythme tranquille et
serein que je prévoyais. Je me suis retrouvé après les fêtes de fin dannée,
exténué, et, en ayant levé la tête du guidon, je me suis aperçu que jétais à
moins de la moitié de la rédaction du livre début janvier, soit léquivalent
seulement dune centaine de pages.
Ainsi, le projet de renouer avec un roman du travail, élaboré et validé avec mon
éditrice risquait fort dêtre compromis pour la parution initialement prévue de
septembre, sachant que la rentrée littéraire dautomne impose une préparation bien
en amont des vacances dété. Jai bien essayé de négocier une remise du
manuscrit le plus tard possible, mais il ma fallu me rendre à
lévidence et ne pas aller au-delà de février. Il me restait ainsi moins de
deux mois pour terminer la chose, soit encore 150 pages à inventer et rédiger pour
obtenir la longueur classique dun roman. Ce qui imposait environ à
mastreindre à écrire au minimum 30 pages par semaine. Pour Yougoslave, il
est vrai que javais fourni leffort régulier dun minimum de 20 pages par
semaine pendant 20 mois. Cette fois-ci encore, jy suis arrivé plus tôt que prévu
et jai ainsi rendu ma copie vendredi 11 février, soit un mois pour écrire les 150
pages qui me restaient.
Je négale cependant pas René Fallet (dont je lis en ce moment le Journal de 5
à 7 tout juste paru), qui, pour sa part, avait commencé Paris au mois
daoût un 11 février (1964), mais qui lavait terminé le 5 mars, soit 23
jours pour écrire un roman de taille classique, donc à raison de dix à quinze pages par
jour sans trêve !
(Note d'écriture du 22/02/2022)
Échos - presse
10 juin 2022, article dans Vu de la place Victor Hugo, le blog de
Maurice-Ruben Hayoun
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