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Père patrie
Août 2025, Fayard

Roman du
roman :
L'illustration
de Folon
Échos -
presse
Roman du
roman :
Le roman du roman, cest la manière dont on croit que le
livre sest écrit à linsu de notre plein gré, comme dirait lautre. Car
toute écriture est romanesque par essence, y compris dans son élaboration. On se raconte
ainsi des histoires, qui nont peut-être rien à voir avec ce qui sest passé
au moment de linspiration et des mots couchés sur le papier, mais ces impressions
tiennent lieu de vérité, elle senkystent et fabriquent un récit qui fait dire
plus tard, dun air docte : cest comme cela que jai écrit ce roman.
Dans Feuilles de route, on trouve ainsi des traces de Père Patrie, nommé
comme dhabitude suivant un nom de code (ici J) dès septembre 2022. Des notes
éparses ont suivi, qui montrent (ou pas) lavancement du projet, ses léthargies et
ses accélérations.
Jai lhabitude de nommer le livre en cours
décriture via un nom de code (ce fut DT pour Dernier
travail, VPAR pour Vie prolongée dArthur Rimbaud, Y pour Yougoslave, pour
ne citer queux). Généralement, ce nom provient des initiales du titre que je donne
au nouveau projet. Parfois, ce titre ne tient pas la route, ne fait pas lunanimité,
mais souvent au final mon éditeur adopte cet intitulé : ce fût le cas pour Dernier
travail. Cette manière de donner un nom de code facilite la recherche dans mes
notes décriture, lorsque jentreprends, à la parution, de retracer
lhistoire de lélaboration du livre (ce que jappelle « le roman du
roman »).
Jai entrepris un nouveau livre. En fait, je venais de terminer DT ou
plutôt celui-ci était en voie dachèvement lorsque lidée dun nouveau
roman ma traversé lesprit. Je me rappelle des circonstances : de bon
matin jécoutais dans ma salle de bain France Culture et une universitaire évoquait
quelques règles qui régissaient le monde antique. Les murs quelle évoquait
mont poursuivi suffisamment pour que jélabore une histoire, dans ma tête
dabord. A cette époque, au printemps dernier, mes journées étaient très
remplies, activités associatives, ateliers décriture, bref, lheure
nétait pas à commencer une écriture au long cours. En revanche, jai
évoqué lidée à mon éditrice, mais nous étions dans la préparation de la
parution de DT et elle ma écouté dune oreille distraite. Et
puis, je me sentais vaguement coupable de vouloir commencer un nouvel opus, comme si une
sorte de maladie honteuse me taraudait, semblable à un champignon qui repousse
inlassablement. A proposer ainsi régulièrement un roman tous les deux ans et même moins
(16 en 22 ans, ça fait un tous les 17 mois), jai limpression dêtre
atteint dune manie des mots, dun TOC de la phrase, dune hystérie du
paragraphe et, en cette époque actuelle, où nos irrépressibles et plus profonds désirs
sont examinés à la loupe, jen conçois presque un malaise.
Je ne sais plus quand jai jeté les premières phrases de ce nouveau projet, mais je
suis quasiment certain quelles constituent lincipit et le début actuel. Ce
devait être en juin ou plus probablement en juillet, quelques heures volées à la
bousculade des jours dalors, juste le temps damorcer un récit, décrire
2 chapitres et à peine 10 pages. En revanche, mes souvenirs sont plus précis en ce qui
concerne la suite que je prévoyais : écrire en vacances en août dans la maison des
Pouilles que nous avions réservée avec nos amis. Et je tenais aussi à leur présenter
ce nouveau projet. Mais là encore, lidée est imprécise (elle le demeure toujours)
et mempêche dêtre convaincu lorsque jen parle.
A lheure actuelle, le projet ne dépasse pas 40 pages rédigées. Mais
lhistoire que jai inventée mobsède, jy pense presque chaque
nuit, comme une sorte de rêve, une envie que jaimerais voir se concrétiser et
cest pourquoi jai limpression que ce livre à peine ébauché ira au
bout. Son nom de code est J. Linitiale du titre est récente et
date de quelques jours à peine. Javais ébauché lhistoire avec un autre
libellé mais qui ne ma pas satisfait. Là, le récit se charpente, se muscle,
surtout dans ma tête, même si je mefforce de le concrétiser. Est-ce que mon
cerveau en garde une empreinte ? Je rêve dune échographie où je pourrais à
loisir mesbaudir sur ce ftus décriture, examiner sa vivacité, repérer
sa colonne vertébrale, estimer la respiration de ses futures pages.
(note décriture du 30/09/2022)
Mais déjà, un autre livre sannonce, se déploie tranquillement dans mon
esprit dabord, et sur la page lorsque jen ai le temps (très peu en ce
moment) : nom de code « J », suivant lhabitude prise pour nommer la
chose qui sélabore. Nommer bien-sûr, sert surtout à démarrer déjà la mémoire
balbutiante du nouveau livre.
(note décriture du 25/11/2022)
Souvent, on se réveille aussi à la fin dun cycle de
sommeil, et on se laisse porter par une insomnie tranquille en attendant dêtre à
nouveau dans les bras de Morphée. Cest à ce moment précis, dans cette attente
sereine, que jessaie de penser au roman en cours (J en ce moment). Je me remémore
le dernier chapitre écrit et je tente de continuer lintrigue. Ça ne fonctionne pas
à tous les coups, mais lorsque jy arrive, je suis capable les jours suivants de
coucher sur le papier tout ce que jai imaginé. Et là, plus question de témoignage
ou dexpérience personnelle à transcrire, ce que je relate est une fiction rêvée,
ou un rêve de roman, ce qui décuple encore ma sensibilité pour la fabrique de
limaginaire.
Ainsi, mes romans sont inventions. Toutefois, comme pour les rêves que je fais, ils ont
lapparence du plausible, de la logique, les lieux et descriptions sont essentiels.
En fait, écrire un roman, cest mettre au clair des illusions, des reflets de nuit,
des éclats de lune.
(note décriture du 01/02/2023)
Reste ma propre écriture et le roman J à
terminer, avant septembre jespère.
(Note décriture du 07/07/2023)
Comme dhabitude, le manuscrit en cours est affublé
dun nom de code, correspondant plus ou moins au titre qui sera retenu par
léditeur. Par exemple, jai ainsi commis VPAR (Vie
prolongée dArthur Rimbaud) en 2016, Y (Yougoslave) en
2020 ou encore DT (Dernier travail) en 2022. Le nouveau
sappelle J et le titre sera dévoilé au moment où lédition
sera annoncée.
En attendant, jai terminé le premier jet, comme on dit. Je tenais à ce quil
soit fini juste avant de partir en Colombie. Ce fut chose faite lundi 24 juillet et
jai décollé pour lAmérique Latine deux jours plus tard. Jai emporté
une version PDF sur lIpad, mais javoue que je nai pas beaucoup avancé
dans la relecture. Il y a mieux à faire en voyage et notre programme était dense.
Ceci dit, jai du temps devant moi : mon éditeur le prévoit au mieux en
septembre 2024 et je voudrais vraiment (une fois nest pas coutume) reprendre en
détail ce que jai écrit.
Jai commencé à écrire J pendant mes vacances dans les Pouilles,
dans un « trullo », vers Martina Franca en août 2022. Il ma donc fallu
un an pour le finir. Cest assez lent. Je garde de la rédaction une impression de
longueur avec parfois de longues semaines sans rédiger une seule ligne. Mais en même
temps, pas dangoisse de la page blanche. Il me semble que jai su assez tôt
comment je voulais my prendre et je suis resté fidèle à cette ligne de conduite.
Le texte est construit en deux parties que je désirais égales en longueur. Cest ce
qui sest passé.
Les derniers jours, il est vrai, jappréhendais un peu de terminer cette histoire,
dont la fin est bousculée, mais justement, limprévisibilité de celle-ci
(suspense
) ma obligé à détailler plus en profondeur ce dénouement, mes
soirées ont donc été denses pour terminer le livre. Je suis assez content du résultat,
du moins au point de vue de la longueur (la qualité du texte demeure pour moi un
mystère impossible à appréhender) : la première partie compte 25 chapitres et la
deuxième 26, chacune comptant à peu près 150 pages. 300 pages au total donc, ce qui me
paraît une bonne taille pour un roman (Dernier travail compte 255 pages).
Il est peu probable que lensemble change de façon notable. Jai déjà entrevu
des corrections, des précisions. Je vais my mettre tranquillement et cest
peut-être lesprit qui a prévalu dans toute cette écriture : je garderai le
souvenir dun livre rédigé sans histoire, ce qui est un comble pour un
romancier !
(note décriture du 23/08/2023)
Les retouches de J datent déjà de 2 mois. Je nai jamais été fan des
relectures du premier jet, ou plutôt les scories et diverses rectifications du texte tout
juste terminé sépuisent au fur et à mesure dans les enregistrements successifs du
format numérique. Je nécris pas à la plume. Depuis mes toutes premiers essais, le
traitement de texte sest imposé à moi, je trouve cela pratique, simple, je ne suis
pas un fétichiste de lécriture cursive et mindiffèrent les postures de
lécrivain penché sur sa table « de peine » (dixit Bergounioux). Avec un peu de
méthode, je suis arrivé à perdre peu denregistrements avec lordi et je
nai pas la hantise de la feuille égarée. Donc, lorsque le texte est terminé, je
nai pas pour habitude de laisser reposer le machin en question, je lenvoie
aussitôt à mon éditeur. Jusquici, jai eu la chance dune édition
rapide, avec peu de corrections vraiment importantes. Aussi généralement quelques mois
séparent la remise du texte et sa publication.
Pour J, alors que le texte était fini en juillet, le contact avec mon éditeur ma
fait entrevoir une publication au plus tôt pour la rentrée littéraire de septembre
2024. Du coup, rien ne pressait vraiment et je me suis attelé à une relecture
attentionnée, plusieurs passes, chapitres, paragraphes et mots tamisés un à un. Mais
cest plutôt lexpression de « retouches » qui me vient à lesprit, je
vois J comme un tissu dont il faudrait reprendre quelques imperfections, parfaire une
boutonnière, bâtir, coudre, assembler (mon arrière-grand-père paternel était
tailleur, quelques onces de cette hérédité ont dû parvenir jusquà moi).
Par exemple les dialogues : je nai jamais été un puriste de la ponctuation, mais
force est de constater quun dialogue sinsère dans un texte à grands renforts
de « deux points, ouvrez les guillemets », de réparties annoncées par des «
répond-il », « dit-il », « continue-t-il », de répliques introduites par de grands
tirets (attention, pas nimporte lequel, pas celui sous le « 6 », mais le tiret
cadratin, spécifique et plus long). Toute cette organisation sinsère dans la
normalité dun texte et aide le lecteur à la reconnaissance de ces conciliabules.
Jusquici, cette fastidieuse démarcation mennuyait, ou plutôt jétais
partisan (je le suis toujours dans une certaine mesure) de laisser lapparition des
dialogues dans le texte sans véritables règles, sur le même plan que les descriptions,
les réflexions intérieures, tout ce qui constitue « le bruit de fond » du livre en
projet. Mais ici, sans dévoiler le sujet de J, toute lhistoire de ce roman tend
vers une confrontation finale, théâtrale, dans laquelle lessentiel est constitué
dune joute verbale, ripostes, polémiques, bref de dialogues. Il me fallait donc
revoir la structure quasi-physique du texte, retoucher à la broderie de J.
(note décriture du 23/11/2023)
Côté écriture, jai continué dans les trous mon roman J.
Je lai terminé en juillet, corrigé en septembre, distribué en novembre avant de
le lâcher à mon éditeur en titre la semaine dernière. Raconté comme cela, ça fait un
peu dilettante, mais cest tout le contraire, tout est mûrement réfléchi. Il
pourrait y avoir une suite à J. Je pourrais aussi commencer un nouvelle histoire
généalogique au vu de recherches récentes partagées avec mes cousins, nos familles
sont des romans, comme chacun sait.
(note décriture du 21/12/2023)
Lorsque jai terminé à la fin de lété mon nouveau récit au nom de
code J, jai pris le temps de le parfaire et jai fait ensuite
le tour des officines des lettres jusquà fin 2023. Ces initiatives sont demeurées
sans succès, et ma propre maison dédition, qui attendait ce nouvel opus, ne me
donne pas de réponse, car elle est aujourdhui dans lembarras le plus noir.
En effet, fin novembre, Bolloré a officiellement pris le contrôle dHachette
et de ses 46 maisons dédition, dont Fayard. On aurait pu penser que les lignes
éditoriales continueraient, jusque-là, relativement libres (hormis laffaire
Sarko-De Closets). Or, Bolloré, qui ne cache pas ses sympathies pour
lextrême-droite sest mis en tête de propulser Lise Boëll, éditrice de
Zemmour, à la tête de Mazarine, une filiale de Fayard, dans la perspective de publier,
sous la prestigieuse étiquette, Jordan Bardella. Or, Isabelle Saporta refuse de céder un
accord de licence permettant lutilisation de la marque de la maison. La PDG vient
dêtre licenciée il y a quelques jours, plongeant ainsi « ma » maison
dans lincertitude de son avenir. Il est à craindre quavec la parution des
livres des bistrotiers du FN, le Fayard Nouveau soit arrivé.
(note décriture du 15/03/2024)
Tout dabord, le nouveau roman au nom de code J verra
le jour pour la rentrée de septembre. Ce qui veut dire que le printemps sera dévolu aux
derniers aspects du livre, corrections, ultimes ajouts, couverture, quatrième de
couverture, présentation aux libraires, aux représentants de mon éditeur, service de
presse... Il paraîtra toujours chez Fayard, sous la direction de Jean-François Dauven,
avec qui je travaille depuis plus de vingt ans. De quoi faire oublier les remous récents
dans lesquels ma maison dédition a été plongée
(note décriture du 06/12/2024)
Javais rendez-vous avec mon éditeur et la directrice en charge des cessions,
histoire de faire le point. Je ne les avais pas revus depuis longtemps (en fait depuis
exactement 2 ans jour pour jour, lors de la première projection de Lhomme debout
aux 7 Parnassiens). Entre temps, la maison avait connu quelques avatars. Bref, le temps
que tout cela se tasse, que lassurance dune véritable liberté
dédition soit réaffirmée, nous avons pu avancer sur le principe de
lédition pour septembre de mon texte au nom de code J. Si la chose semble actée,
une nouvelle lourdeur administrative inhérente au groupe semble compliquer quelque peu
les arcanes décisionnaires. Cest drôle quun groupe privé, de surcroit
libéral, se dote dune pesanteur soviétique. Mais bon, il reste du temps avant
septembre (ou plutôt juin, car le livre doit être finalisé pour lété), nous
avons lhabitude de travailler depuis un quart de siècle ensemble, mon éditeur et
moi, ça devrait être suffisant et promettre de nouveaux échanges pendant ce printemps.
(note décriture du 25/02/2025)
Mon éditeur ma appelé et, pour la deuxième fois, je
me trouvais en Italie.
La première, cétait lété dernier, fin juillet 2024 (le 22 exactement) et
jarpentais, une fois de plus, le très beau musée de Naples, dans lequel des
vestiges émouvants de Pompéi et dHerculanum sont réunis. Dans la déambulation
des salles, il mavait annoncé sa volonté de publier J. Nous avions discuté
daméliorations du texte et il mavait judicieusement suggéré de déplacer
trois paragraphes. Je lai fait à mon retour et le résultat était nettement mieux,
un peu comme lorsquon déplace des pièces peu sûres dun puzzle et quon
saperçoit quelles semboitent pile-poil.
La seconde fois, cétait la semaine dernière, nous étions en Ligurie pour
randonner aux Cinque Terre Mais lendroit où je me trouvais au moment de
lappel (le mercredi 9 avril) était moins agréable que les salles du musée de
Naples ou les sentiers ensoleillés des jours précédents aux vues imprenables. Nous
étions revenus à lappartement de Levanto assez tôt, chassé par la pluie qui
avait conclu notre dernière après-midi. Cétait toujours cependant à propos du
roman J, dont la parution est prévue pour septembre. Mon éditeur mannonçait
lenvoi des corrections proposées, après relecture. Évidemment, nous avons
lhabitude de travailler rapidement et je lui ai promis un retour pour le début de
la semaine prochaine, après être revenu chez moi. Apparemment, les corrections sont
mineures et cela devrait aller assez vite. Il ma parlé également dun projet
de jaquette que jai attendu avec impatience.
Jétais à Cannes deux jours après, je me promenais sur la Croisette juste en face
du Carlton, lorsque jai reçu les corrections à valider et le projet de jaquette.
Magnifique ! (je parle de la jaquette et non de la Croisette ni du Carlton). Jai
renvoyé aussitôt un mail enthousiaste à mon éditeur, agrémenté dune photo de
la plage.
Quant aux corrections, je my suis mis dès mon retour et jy ai consacré la
journée entière du lundi. Cest toujours pour moi un moment important, celui de me
replonger dans le texte, de découvrir comme un lecteur neuf, un texte que jai
pourtant écrit, mais dans la pagination quil arborera au format final. Ça change
mon point de vue, je me sens vraiment à ce moment-là auteur ou écrivain de ce nouveau
livre. Depuis 25 ans, à chaque parution, cette expérience me rend heureux et ravi
ravi dans de sens du rapt, quelque chose qui vous prend, vous déplace, un ravissement à
la manière de Marguerite Duras (Le ravissement de Lol V. Stein).
(note décriture du 18/04/2025)
Père patrie, donc, cest le moment de
dévoiler le titre de ce roman au nom de code J que jai évoqué dans ces
notes décriture depuis presque trois ans. Le service de presse a eu lieu, le livre
va commencer à circuler et il rejoindra la cohorte des parutions de la rentrée
littéraire de septembre, ou plus précisément en ce qui concerne Fayard, à compter du
13 août prochain.
Difficile de prévoir ce que sera le destin de mon livre, à vrai dire, je men moque
un peu, je nai jamais eu dattente particulière concernant ceux que jai
publié (comme cela, je ne suis jamais déçu). Il sajoute aux autres volumes
(cest le dix-septième). Je lai posé en haut de la pile de mes parutions,
haute de 38 centimètres désormais, petite tour - voir photo en haut de cette page -, qui
tremble un peu lorsque je tape à lordinateur à la manière dun flic aux
prises avec un rapport denquête.
Bien-sûr, comme pour les autres, jajoute une page spécifique à mes Feuilles de
route, avec un peu de making-off, la quatrième de couv et autres éléments, car
tout-de-même, il convient que jen parle un peu. Martin Winckler écrit quune
(bonne) histoire peut se résumer en une phrase. Pour « mon » Père patrie,
je peux dire que cest lhistoire dun vieil homme aux prises avec son fils
qui est président de la république.
La quatrième de couverture, concoctée avec mon éditeur, est plus diserte :
« Dans un pays de lEst, à lombre du grand frère russe, un vieil homme
vit cloîtré, surveillé par des soldats. De temps à autre on lexhibe à la foule
ou à la presse dans son uniforme recouvert de médailles. Cest Joska, le
« père de la patrie », le héros dune guerre lointaine et à moitié
oubliée. Mais cest aussi le père de Tibor, président du pays depuis vingt-cinq
ans, et qui compte le rester jusquà son dernier souffle. Tibor instrumentalise la
gloire guerrière de son père à des fins politiques. Il lui ment aussi sur létat
désastreux du pays. Jusquà ce que Joska finisse par découvrir que son fils est
habité dune authentique folie meurtrière. Qui aura la force de sy
opposer ? ».
Cest drôle de lire ainsi le pitch de ce récit que jai agencé en mots,
paragraphes, 50 chapitres et 255 pages. Jai limpression que ces
« combinaisons, arrangements, permutations » (comme disait Claude Simon) avec
la langue séloignent ou seffacent avec la parution, comme si la cuisine de
lécriture était terminée, casseroles rangées et vaisselle faite. Reste plus
quà déguster le gâteau.
(06/06/2025)
L'illustration de
Folon

Cette illustration, qui colle parfaitement à l'histoire que je raconte, a
été créée par Jean-Michel Folon en
1988 pour illustrer la Déclaration universelle des droits de l'homme. Elle évoque
particulièrement l'article 5 : "Nul ne sera soumis à
la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants." A
noter que les cinq livres de la rentrée littéraire Fayard d'automne 2025 sont tous
parés d'une illustration de cet immense artiste belge.
Échos - presse
un peu vide pour l'instant...
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