depuis septembre 2000

retour accueil


Actualités

Agenda

Etonnements

Notes d'écriture

Notes de lecture

Webcam

Bio

Biblio

La Réserve, 

Central

Composants

Paysage et portrait en pied-de-poule

1937 Paris - Guernica
    
CV roman

Bestiaire domestique

Retour aux mots sauvages

Ils désertent

Faux nègres

Journal de la Canicule

Vie prolongée d’Arthur
Rimbaud

Sans trace

Yougoslave

Dernier travail

Père patrie

Littérature 
du travail

Ateliers
d'écriture

pages spéciales


Archives

 

 

 


Père patrie

Août 2025, Fayard

PP2025-1.JPEG (46006 octets)

Roman du roman :

L'illustration de Folon

Échos - presse

 

 

Roman du roman :

Le roman du roman, c’est la manière dont on croit que le livre s’est écrit à l’insu de notre plein gré, comme dirait l’autre. Car toute écriture est romanesque par essence, y compris dans son élaboration. On se raconte ainsi des histoires, qui n’ont peut-être rien à voir avec ce qui s’est passé au moment de l’inspiration et des mots couchés sur le papier, mais ces impressions tiennent lieu de vérité, elle s’enkystent et fabriquent un récit qui fait dire plus tard, d’un air docte : c’est comme cela que j’ai écrit ce roman.
Dans Feuilles de route, on trouve ainsi des traces de Père Patrie, nommé comme d’habitude suivant un nom de code (ici J) dès septembre 2022. Des notes éparses ont suivi, qui montrent (ou pas) l’avancement du projet, ses léthargies et ses accélérations.

J’ai l’habitude de nommer le livre en cours d’écriture via un nom de code (ce fut DT pour Dernier travail, VPAR pour Vie prolongée d’Arthur RimbaudY pour Yougoslave, pour ne citer qu’eux). Généralement, ce nom provient des initiales du titre que je donne au nouveau projet. Parfois, ce titre ne tient pas la route, ne fait pas l’unanimité, mais souvent au final mon éditeur adopte cet intitulé : ce fût le cas pour Dernier travail. Cette manière de donner un nom de code facilite la recherche dans mes notes d’écriture, lorsque j‘entreprends, à la parution, de retracer l’histoire de l’élaboration du livre (ce que j’appelle « le roman du roman »).
J’ai entrepris un nouveau livre. En fait, je venais de terminer DT ou plutôt celui-ci était en voie d’achèvement lorsque l’idée d’un nouveau roman m’a traversé l’esprit. Je me rappelle des circonstances : de bon matin j’écoutais dans ma salle de bain France Culture et une universitaire évoquait quelques règles qui régissaient le monde antique. Les mœurs qu’elle évoquait m’ont poursuivi suffisamment pour que j’élabore une histoire, dans ma tête d’abord. A cette époque, au printemps dernier, mes journées étaient très remplies, activités associatives, ateliers d’écriture, bref, l’heure n’était pas à commencer une écriture au long cours. En revanche, j’ai évoqué l’idée à mon éditrice, mais nous étions dans la préparation de la parution de DT et elle m’a écouté d’une oreille distraite. Et puis, je me sentais vaguement coupable de vouloir commencer un nouvel opus, comme si une sorte de maladie honteuse me taraudait, semblable à un champignon qui repousse inlassablement. A proposer ainsi régulièrement un roman tous les deux ans et même moins (16 en 22 ans, ça fait un tous les 17 mois), j’ai l’impression d’être atteint d’une manie des mots, d’un TOC de la phrase, d’une hystérie du paragraphe et, en cette époque actuelle, où nos irrépressibles et plus profonds désirs sont examinés à la loupe, j’en conçois presque un malaise.
Je ne sais plus quand j’ai jeté les premières phrases de ce nouveau projet, mais je suis quasiment certain qu’elles constituent l’incipit et le début actuel. Ce devait être en juin ou plus probablement en juillet, quelques heures volées à la bousculade des jours d’alors, juste le temps d’amorcer un récit, d’écrire 2 chapitres et à peine 10 pages. En revanche, mes souvenirs sont plus précis en ce qui concerne la suite que je prévoyais : écrire en vacances en août dans la maison des Pouilles que nous avions réservée avec nos amis. Et je tenais aussi à leur présenter ce nouveau projet. Mais là encore, l’idée est imprécise (elle le demeure toujours) et m’empêche d’être convaincu lorsque j’en parle.
A l’heure actuelle, le projet ne dépasse pas 40 pages rédigées. Mais l’histoire que j’ai inventée m’obsède, j’y pense presque chaque nuit, comme une sorte de rêve, une envie que j’aimerais voir se concrétiser et c’est pourquoi j’ai l’impression que ce livre à peine ébauché ira au bout. Son nom de code est J. L’initiale du titre est récente et date de quelques jours à peine. J’avais ébauché l’histoire avec un autre libellé mais qui ne m’a pas satisfait. Là, le récit se charpente, se muscle, surtout dans ma tête, même si je m’efforce de le concrétiser. Est-ce que mon cerveau en garde une empreinte ? Je rêve d’une échographie où je pourrais à loisir m’esbaudir sur ce fœtus d’écriture, examiner sa vivacité, repérer sa colonne vertébrale, estimer la respiration de ses futures pages.
(note d’écriture du 30/09/2022)


Mais déjà, un autre livre s’annonce, se déploie tranquillement dans mon esprit d’abord, et sur la page lorsque j’en ai le temps (très peu en ce moment) : nom de code « J », suivant l’habitude prise pour nommer la chose qui s’élabore. Nommer bien-sûr, sert surtout à démarrer déjà la mémoire balbutiante du nouveau livre.
(note d’écriture du 25/11/2022)

Souvent, on se réveille aussi à la fin d’un cycle de sommeil, et on se laisse porter par une insomnie tranquille en attendant d’être à nouveau dans les bras de Morphée. C’est à ce moment précis, dans cette attente sereine, que j’essaie de penser au roman en cours (J en ce moment). Je me remémore le dernier chapitre écrit et je tente de continuer l’intrigue. Ça ne fonctionne pas à tous les coups, mais lorsque j’y arrive, je suis capable les jours suivants de coucher sur le papier tout ce que j’ai imaginé. Et là, plus question de témoignage ou d’expérience personnelle à transcrire, ce que je relate est une fiction rêvée, ou un rêve de roman, ce qui décuple encore ma sensibilité pour la fabrique de l’imaginaire.
Ainsi, mes romans sont inventions. Toutefois, comme pour les rêves que je fais, ils ont l’apparence du plausible, de la logique, les lieux et descriptions sont essentiels. En fait, écrire un roman, c’est mettre au clair des illusions, des reflets de nuit, des éclats de lune.
(note d’écriture du 01/02/2023)

Reste ma propre écriture et le roman à terminer, avant septembre j’espère.
(Note d’écriture du 07/07/2023)

Comme d’habitude, le manuscrit en cours est affublé d’un nom de code, correspondant plus ou moins au titre qui sera retenu par l’éditeur. Par exemple, j’ai ainsi commis VPAR (Vie prolongée d’Arthur Rimbaud) en 2016, (Yougoslave) en 2020 ou encore DT (Dernier travail) en 2022. Le nouveau s’appelle et le titre sera dévoilé au moment où l’édition sera annoncée.
En attendant, j’ai terminé le premier jet, comme on dit. Je tenais à ce qu’il soit fini juste avant de partir en Colombie. Ce fut chose faite lundi 24 juillet et j’ai décollé pour l’Amérique Latine deux jours plus tard. J’ai emporté une version PDF sur l’Ipad, mais j’avoue que je n’ai pas beaucoup avancé dans la relecture. Il y a mieux à faire en voyage et notre programme était dense.
Ceci dit, j’ai du temps devant moi : mon éditeur le prévoit au mieux en septembre 2024 et je voudrais vraiment (une fois n’est pas coutume) reprendre en détail ce que j’ai écrit.
J’ai commencé à écrire J pendant mes vacances dans les Pouilles, dans un « trullo », vers Martina Franca en août 2022. Il m’a donc fallu un an pour le finir. C’est assez lent. Je garde de la rédaction une impression de longueur avec parfois de longues semaines sans rédiger une seule ligne. Mais en même temps, pas d’angoisse de la page blanche. Il me semble que j’ai su assez tôt comment je voulais m’y prendre et je suis resté fidèle à cette ligne de conduite. Le texte est construit en deux parties que je désirais égales en longueur. C’est ce qui s’est passé.
Les derniers jours, il est vrai, j’appréhendais un peu de terminer cette histoire, dont la fin est bousculée, mais justement, l’imprévisibilité de celle-ci (suspense…) m’a obligé à détailler plus en profondeur ce dénouement, mes soirées ont donc été denses pour terminer le livre. Je suis assez content du résultat, du moins au point de vue de la longueur (la qualité du texte demeure pour moi un mystère impossible à appréhender) : la première partie compte 25 chapitres et la deuxième 26, chacune comptant à peu près 150 pages. 300 pages au total donc, ce qui me paraît une bonne taille pour un roman (Dernier travail compte 255 pages).
Il est peu probable que l’ensemble change de façon notable. J’ai déjà entrevu des corrections, des précisions. Je vais m’y mettre tranquillement et c’est peut-être l’esprit qui a prévalu dans toute cette écriture : je garderai le souvenir d’un livre rédigé sans histoire, ce qui est un comble pour un romancier !
(note d’écriture du 23/08/2023)


Les retouches de J datent déjà de 2 mois. Je n’ai jamais été fan des relectures du premier jet, ou plutôt les scories et diverses rectifications du texte tout juste terminé s’épuisent au fur et à mesure dans les enregistrements successifs du format numérique. Je n’écris pas à la plume. Depuis mes toutes premiers essais, le traitement de texte s’est imposé à moi, je trouve cela pratique, simple, je ne suis pas un fétichiste de l’écriture cursive et m’indiffèrent les postures de l’écrivain penché sur sa table « de peine » (dixit Bergounioux). Avec un peu de méthode, je suis arrivé à perdre peu d’enregistrements avec l’ordi et je n’ai pas la hantise de la feuille égarée. Donc, lorsque le texte est terminé, je n’ai pas pour habitude de laisser reposer le machin en question, je l’envoie aussitôt à mon éditeur. Jusqu’ici, j’ai eu la chance d’une édition rapide, avec peu de corrections vraiment importantes. Aussi généralement quelques mois séparent la remise du texte et sa publication.
Pour J, alors que le texte était fini en juillet, le contact avec mon éditeur m’a fait entrevoir une publication au plus tôt pour la rentrée littéraire de septembre 2024. Du coup, rien ne pressait vraiment et je me suis attelé à une relecture attentionnée, plusieurs passes, chapitres, paragraphes et mots tamisés un à un. Mais c’est plutôt l’expression de « retouches » qui me vient à l’esprit, je vois J comme un tissu dont il faudrait reprendre quelques imperfections, parfaire une boutonnière, bâtir, coudre, assembler (mon arrière-grand-père paternel était tailleur, quelques onces de cette hérédité ont dû parvenir jusqu’à moi).
Par exemple les dialogues : je n’ai jamais été un puriste de la ponctuation, mais force est de constater qu’un dialogue s’insère dans un texte à grands renforts de « deux points, ouvrez les guillemets », de réparties annoncées par des « répond-il », « dit-il », « continue-t-il », de répliques introduites par de grands tirets (attention, pas n’importe lequel, pas celui sous le « 6 », mais le tiret cadratin, spécifique et plus long). Toute cette organisation s’insère dans la normalité d’un texte et aide le lecteur à la reconnaissance de ces conciliabules.
Jusqu’ici, cette fastidieuse démarcation m’ennuyait, ou plutôt j’étais partisan (je le suis toujours dans une certaine mesure) de laisser l’apparition des dialogues dans le texte sans véritables règles, sur le même plan que les descriptions, les réflexions intérieures, tout ce qui constitue « le bruit de fond » du livre en projet. Mais ici, sans dévoiler le sujet de J, toute l’histoire de ce roman tend vers une confrontation finale, théâtrale, dans laquelle l’essentiel est constitué d’une joute verbale, ripostes, polémiques, bref de dialogues. Il me fallait donc revoir la structure quasi-physique du texte, retoucher à la broderie de J.
(note d’écriture du 23/11/2023)

Côté écriture, j’ai continué dans les trous mon roman J. Je l’ai terminé en juillet, corrigé en septembre, distribué en novembre avant de le lâcher à mon éditeur en titre la semaine dernière. Raconté comme cela, ça fait un peu dilettante, mais c’est tout le contraire, tout est mûrement réfléchi. Il pourrait y avoir une suite à J. Je pourrais aussi commencer un nouvelle histoire généalogique au vu de recherches récentes partagées avec mes cousins, nos familles sont des romans, comme chacun sait.
(note d’écriture du 21/12/2023)


Lorsque j’ai terminé à la fin de l’été mon nouveau récit au nom de code J, j’ai pris le temps de le parfaire et j’ai fait ensuite le tour des officines des lettres jusqu’à fin 2023. Ces initiatives sont demeurées sans succès, et ma propre maison d’édition, qui attendait ce nouvel opus, ne me donne pas de réponse, car elle est aujourd’hui dans l’embarras le plus noir.
En effet, fin novembre, Bolloré a officiellement pris le contrôle d’Hachette et de ses 46 maisons d’édition, dont Fayard. On aurait pu penser que les lignes éditoriales continueraient, jusque-là, relativement libres (hormis l’affaire Sarko-De Closets). Or, Bolloré, qui ne cache pas ses sympathies pour l’extrême-droite s’est mis en tête de propulser Lise Boëll, éditrice de Zemmour, à la tête de Mazarine, une filiale de Fayard, dans la perspective de publier, sous la prestigieuse étiquette, Jordan Bardella. Or, Isabelle Saporta refuse de céder un accord de licence permettant l’utilisation de la marque de la maison. La PDG vient d’être licenciée il y a quelques jours, plongeant ainsi « ma » maison dans l’incertitude de son avenir. Il est à craindre qu’avec la parution des livres des bistrotiers du FN, le Fayard Nouveau soit arrivé.
(note d’écriture du 15/03/2024)

Tout d’abord, le nouveau roman au nom de code J verra le jour pour la rentrée de septembre. Ce qui veut dire que le printemps sera dévolu aux derniers aspects du livre, corrections, ultimes ajouts, couverture, quatrième de couverture, présentation aux libraires, aux représentants de mon éditeur, service de presse... Il paraîtra toujours chez Fayard, sous la direction de Jean-François Dauven, avec qui je travaille depuis plus de vingt ans. De quoi faire oublier les remous récents dans lesquels ma maison d’édition a été plongée
(note d’écriture du 06/12/2024)


J’avais rendez-vous avec mon éditeur et la directrice en charge des cessions, histoire de faire le point. Je ne les avais pas revus depuis longtemps (en fait depuis exactement 2 ans jour pour jour, lors de la première projection de L’homme debout aux 7 Parnassiens). Entre temps, la maison avait connu quelques avatars. Bref, le temps que tout cela se tasse, que l’assurance d’une véritable liberté d’édition soit réaffirmée, nous avons pu avancer sur le principe de l’édition pour septembre de mon texte au nom de code J. Si la chose semble actée, une nouvelle lourdeur administrative inhérente au groupe semble compliquer quelque peu les arcanes décisionnaires. C’est drôle qu’un groupe privé, de surcroit libéral, se dote d’une pesanteur soviétique. Mais bon, il reste du temps avant septembre (ou plutôt juin, car le livre doit être finalisé pour l’été), nous avons l’habitude de travailler depuis un quart de siècle ensemble, mon éditeur et moi, ça devrait être suffisant et promettre de nouveaux échanges pendant ce printemps.
(note d’écriture du 25/02/2025)

Mon éditeur m’a appelé et, pour la deuxième fois, je me trouvais en Italie.
La première, c’était l’été dernier, fin juillet 2024 (le 22 exactement) et j’arpentais, une fois de plus, le très beau musée de Naples, dans lequel des vestiges émouvants de Pompéi et d’Herculanum sont réunis. Dans la déambulation des salles, il m’avait annoncé sa volonté de publier J. Nous avions discuté d’améliorations du texte et il m’avait judicieusement suggéré de déplacer trois paragraphes. Je l’ai fait à mon retour et le résultat était nettement mieux, un peu comme lorsqu’on déplace des pièces peu sûres d’un puzzle et qu’on s’aperçoit qu’elles s’emboitent pile-poil.
La seconde fois, c’était la semaine dernière, nous étions en Ligurie pour randonner aux Cinque Terre Mais l’endroit où je me trouvais au moment de l’appel (le mercredi 9 avril) était moins agréable que les salles du musée de Naples ou les sentiers ensoleillés des jours précédents aux vues imprenables. Nous étions revenus à l’appartement de Levanto assez tôt, chassé par la pluie qui avait conclu notre dernière après-midi. C’était toujours cependant à propos du roman J, dont la parution est prévue pour septembre. Mon éditeur m’annonçait l’envoi des corrections proposées, après relecture. Évidemment, nous avons l’habitude de travailler rapidement et je lui ai promis un retour pour le début de la semaine prochaine, après être revenu chez moi. Apparemment, les corrections sont mineures et cela devrait aller assez vite. Il m’a parlé également d’un projet de jaquette que j’ai attendu avec impatience.
J’étais à Cannes deux jours après, je me promenais sur la Croisette juste en face du Carlton, lorsque j’ai reçu les corrections à valider et le projet de jaquette. Magnifique ! (je parle de la jaquette et non de la Croisette ni du Carlton). J’ai renvoyé aussitôt un mail enthousiaste à mon éditeur, agrémenté d’une photo de la plage.
Quant aux corrections, je m’y suis mis dès mon retour et j’y ai consacré la journée entière du lundi. C’est toujours pour moi un moment important, celui de me replonger dans le texte, de découvrir comme un lecteur neuf, un texte que j’ai pourtant écrit, mais dans la pagination qu’il arborera au format final. Ça change mon point de vue, je me sens vraiment à ce moment-là auteur ou écrivain de ce nouveau livre. Depuis 25 ans, à chaque parution, cette expérience me rend heureux et ravi – ravi dans de sens du rapt, quelque chose qui vous prend, vous déplace, un ravissement à la manière de Marguerite Duras (Le ravissement de Lol V. Stein).
(note d’écriture du 18/04/2025)

Père patrie, donc, c’est le moment de dévoiler le titre de ce roman au nom de code J que j’ai évoqué dans ces notes d’écriture depuis presque trois ans. Le service de presse a eu lieu, le livre va commencer à circuler et il rejoindra la cohorte des parutions de la rentrée littéraire de septembre, ou plus précisément en ce qui concerne Fayard, à compter du 13 août prochain.
Difficile de prévoir ce que sera le destin de mon livre, à vrai dire, je m’en moque un peu, je n’ai jamais eu d’attente particulière concernant ceux que j’ai publié (comme cela, je ne suis jamais déçu). Il s’ajoute aux autres volumes (c’est le dix-septième). Je l’ai posé en haut de la pile de mes parutions, haute de 38 centimètres désormais, petite tour - voir photo en haut de cette page -, qui tremble un peu lorsque je tape à l’ordinateur à la manière d’un flic aux prises avec un rapport d’enquête.
Bien-sûr, comme pour les autres, j’ajoute une page spécifique à mes Feuilles de route, avec un peu de making-off, la quatrième de couv et autres éléments, car tout-de-même, il convient que j’en parle un peu. Martin Winckler écrit qu’une (bonne) histoire peut se résumer en une phrase. Pour « mon » Père patrie, je peux dire que c’est l’histoire d’un vieil homme aux prises avec son fils qui est président de la république.
La quatrième de couverture, concoctée avec mon éditeur, est plus diserte : « Dans un pays de l’Est, à l’ombre du grand frère russe, un vieil homme vit cloîtré, surveillé par des soldats. De temps à autre on l’exhibe à la foule ou à la presse dans son uniforme recouvert de médailles. C’est Joska, le « père de la patrie », le héros d’une guerre lointaine et à moitié oubliée. Mais c’est aussi le père de Tibor, président du pays depuis vingt-cinq ans, et qui compte le rester jusqu’à son dernier souffle. Tibor instrumentalise la gloire guerrière de son père à des fins politiques. Il lui ment aussi sur l’état désastreux du pays. Jusqu’à ce que Joska finisse par découvrir que son fils est habité d’une authentique folie meurtrière. Qui aura la force de s’y opposer ? ».
C’est drôle de lire ainsi le pitch de ce récit que j’ai agencé en mots, paragraphes, 50 chapitres et 255 pages. J’ai l’impression que ces « combinaisons, arrangements, permutations » (comme disait Claude Simon) avec la langue s’éloignent ou s’effacent avec la parution, comme si la cuisine de l’écriture était terminée, casseroles rangées et vaisselle faite. Reste plus qu’à déguster le gâteau.
(06/06/2025)

 

 

L'illustration de Folon

FolonPerepatrie.jpg (115727 octets)

Cette illustration, qui colle parfaitement à l'histoire que je raconte, a été créée par Jean-Michel Folon en 1988 pour illustrer la Déclaration universelle des droits de l'homme. Elle évoque particulièrement l'article 5 : "Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants." A noter que les cinq livres de la rentrée littéraire Fayard d'automne 2025 sont tous parés d'une illustration de cet immense artiste belge.

 

 

Échos - presse

 

 

un peu vide pour l'instant...