depuis septembre 2000
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Carnet de voyage, Bolivie
et Chili
Du 20 octobre au 4 novembre 2018
La Paz :
Lorsqu'on arrive à La Paz, capitale de la Bolivie,
il faut s'attendre à avoir le souffle court : l'aéroport est situé sur les hauteurs de
la ville, à El Alto, à 4000 m d'altitude. Les longs courriers internationaux ne peuvent
pas s'y poser, question de portance autant que de piste d'atterrissage exiguë. A Santa
Cruz, capitale économique située à 1000 km de là, il faut prendre des vols intérieurs
pour s'y rendre. Souffle court, donc, souffle coupé à l'arrivée devant la beauté de la
ville.
Le meilleur moyen pour visiter cette capitale de 2 millions et demi d'habitants, pour s'en
faire une idée précise, est de la surplomber à l'aide du réseau de téléphériques
particulièrement utile pour faciliter le kilomètre de dénivelé qui englobe la cité.
Rares sont les rues horizontales, les immeubles modernes voisinent avec une architecture
d'inspiration espagnole qu'ils reflètent dans leurs vitres.
Premiers contacts avec la population bolivienne,
éternellement affairée, entassée dans des taxis hors d'âge, femmes à chapeaux melon
et ballot colorés jetés par dessus l'épaule.
A chaque coin de rue cependant, tout rappelle
l'altitude, le cur qui s'emballe à la moindre côte, la ville qui montre ses
escarpements et célèbre les montagnes qui la cernent à plus de 6000 m. A côté, notre
Mont-Blanc fait figure de colline. Tout incite à l'aventure, il est temps de continuer
notre chemin...
Le lac Titicaca :
Je connaissais déjà cet immense lac, le plus haut
du monde, à travers ses rives péruviennes.
L'approche par la Bolivie est très différente. Je gardais le souvenir d'une arrivée
douce, grands champs de quinoa et de pommes de terres, baignés de rivages placides. Ici,
il faut gravir la montagne, basculer au delà d'une cordillère et se laisser descendre
vers la passe de Tiquina où notre véhicule s'engage sur un bac pour sa première
destination, Copacabana, ville plus tranquille que sa consur brésilienne, où nous
pouvons admirer le coucher de soleil en haut d'un "pain de sucre", plus modeste.
Le marché de Copacabana donne l'occasion de quelques clichés
touristiques, mais la tranquillité des îles du Soleil et de la Lune s'apprécie après
trente minutes de traversée depuis les chemins de crête jusqu'au fond des villages.
Le Condoriri :
Nous reprenons le chemin des montagnes. Le village de Puni, dans la cordillère Royale
nous fournit un refuge sommaire pour la seule soirée de pluie du séjour, mais au milieu
des lamas ! Le lendemain, magnifique randonnée jusqu'au camp de base du Condoriri,
majestueux sommet glaciaire de 5600 m, nous sommes juste 900 m plus bas...
En route vers le Chili :
Un bus de nuit nous a conduit au sud de la Bolivie, à Uyuni, que nous visiterons mieux
plus tard. Trois 4X4 (Toyota oblige...) nous attendent avec une joyeuse équipe de
chauffeurs et cuisinières. Premier arrêt vers un étonnant cimetière ferroviaire, qui
atteste de l'importance de ce transport, notamment pour les minerais, hélas tombé en
désuétude et occasion pour notre petite troupe de montrer son adresse à l'escalade. Le
Sud-Lipez qui nous conduit au Chili est formé de canyons, de roches volcaniques. Nous
atteindrons avant la frontière le point culminant du séjour.
Nous voici au Chili. Après une descente de 2500 m
pour rejoindre la plaine de San Pedro de Atacama, retrouver la "civilisation"
est difficile. Au menu, coucher de soleil... au milieu de plusieurs centaines de touristes
(c'est beau quand même...). Le lendemain, un chemin (balisé) nous permet d'admirer les
premiers flamands roses. Retour à 4000 m pour admirer des lagunes : le ciel est
incroyablement pur, nous sommes au niveau du tropique du Capricorne.
Lever à l'aube pour observer les geysers volcaniques du Tatio avec une piscine
encombrée... De vieilles voitures semblent s'être données le mot pour s'échouer dans
les derniers villages chiliens (avec même une étonnante Simca1000, qui fût ma première
voiture...euh, il y quarante ans...). Dernières observations de la faune et retour vers
la Bolivie (avec plaisir, tant ce pays nous paraît plus authentique).
La Bolivie à nouveau : laguna bianca,
verde, colorada...:
Les vallées glaciaires qui tournent autour du volcan Licancabur (5916m) sont riches en
lagunes multicolores. Les paysages sont fantastiques ! Une piscine d'eau chaude nous
accueille après une nuit sommaire dans un refuge situé à la frontière. Les solfatares
de Mañana, ses bouillonnements, ses boues liquides aux couleurs incroyables vous
transportent au milieu d'une planète exotique.
Retour cependant à la dure réalité : on est isolé et lorsqu'un des véhicules soumis
à rude épreuve est en panne (ici le circuit de freins), il n'y a pas d'autres solution
que de réparer sur place.
La laguna colorada doit sa couleur rouge à des micro-organismes. Avec les flamands roses
qui ont élu domicile sur ses bords, le spectacle est garanti. Plus douces mais toutes
aussi magnifiques sont les images des lamas qui cohabitent avec ces oiseaux : le lendemain
matin, après une nuit austère et ventée dans un refuge, la brume se lève lentement sur
le lac...
Uyuni, royaume de sel :
D'autres merveilles aussi incroyables nous attendent : après avoir admiré les rochers
sculptés par l'érosion et d'autres lagunes bleue turquoise ou jaune poussin, après
avoir débusqué de placides viscaches, sortes de lièvres à queue d'écureuil, après
avoir encore admiré la nonchalance des flamands, nous traversons à nouveau de grands
espaces dignes des plus grands westerns pour atteindre le royaume du sel.
Le salar d'Uyuni, grande comme deux fois la Corse, est le plus grand lac salé du
monde. l'impression de marcher sur la mer est étonnante (en fait, une croute de sel
gorgée d'eau). Les 4X4 s'en donnent à cur joie. Le paysage est épuré ; des
"îles", comme celle de Incahuasi sont couvertes d'une végétation surprenante.
Le volcan Tunupa :
Le volcan Tunupa (5400 m) domine le salar d'Uyuni : c'est la
randonnée que nous avons choisie comme point d'orgue à ce voyage. La pente est rude :
700 m de dénivelé sur 5 km... Mais la vue est évidement magnifique sur la mer de sel.
Nous sommes presque à l'altitude du Mont Blanc (et en T shirt...). Le volcan expose ses
coulées de manganèse, de cuivre et de souffre autour des pentes de son cratère.
Dernières impressions... :
Le voyage se termine. Les dernières impressions que l'on garde figurent souvent dans les
photos un peu râtées, prises à la va-vite, dans les véhicules, à des coins de rues,
dans l'intérieur d'appartements : florilège de clichés, mais qui traduisent l'esprit de
ce voyage.
(12/11/2018)
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