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Le lieu de Composants :
un hangar vide… Patience, ça va se remplir…
(12 juin 2002)

"  Remplir les étagères vides avec le fatras étalé au milieu de la pièce ", voilà résumée la tâche que doit accomplir un intérimaire, isolé pendant une semaine dans un entrepôt et chargé de ranger des composants mécaniques. Répétition des gestes, des pensées, et des jours : le travail, le repas dans la gamelle, le retour chez soi par le même bus, le même train, les brefs instants de vie de famille, le sommeil harassé… On travaille, pareil à ces milliers d’intérimaires qui se louent ici un mois, là quinze jours, éléments d’une mécanique, composants d’un ensemble qui le plus souvent les dépasse. 
Comme dans son précédent roman, Thierry Beinstingel plonge le lecteur au cœur du monde du travail dans ce qu’il a de déshumanisant et d’absurde, créant une sorte de poétique sociale, où les vérins à vis coulissante et filetages trapézoïdaux, les crémaillères à denture droite triple rang finissent par former un recueil, lignes lumineuses de tout ce temps perdu au travail. "
(4ème de couverture - 26/06/2002)

SPComposants3.jpg (63221 octets)

La couverture de composants est très réussie ! La photographie qui orne la couverture donne l’exacte ambiance du récit. Volumes, composition, vacuité… Merci à Yun Sun Limet de chez Fayard pour sa fructueuse recherche. Cette belle  image m’a immédiatement fait penser aux tableaux d’Edward Hopper, ces vertiges bien réalistes du monde, et en particulier à ce Night Shadow, dessin de 1921, sans doute à cause de l’ombre oblique du lampadaire qui répond à la verticalité du poteau de la photographie. (17/07/2002)

hopper1.jpg (26796 octets)

Composants a failli changer de titre, c’était en mars dernier, on l’avait relaté en Notes d’écriture le 20/03/2002, hésitation d’une dizaine de jours mais combien inconfortable !

" Je suis en plein dans les corrections de mon livre qui doit sortir pour septembre. Parmi ces rectificatifs, erreurs de style, compléments, élisions, chasse aux répétitions et autres, mon éditeur se demande si le titre que j’ai choisi ne serait pas un peu trop abstrait, enfin, bref me demande de réfléchir à un nouveau titre. Ce que j’accepte d’autant plus aisément et avec enthousiasme car je suis persuadé que l’écriture est paradoxalement un travail d’équipe et l’auteur, le nez dans le guidon, n’a certainement pas le recul nécessaire pour apprécier toutes les conséquences de ce qu’il écrit. Donc, voilà pour le principe. Et après tout, un titre ce n’est que quelques mots sur une couverture, souvent quelques-uns contenus entre les pages et qu’il faut accepter de remettre en cause aussi facilement que ceux du texte. C’est ce que l’on se dit, comme cela gaillardement, avec toutefois une inquiétude diffuse, à priori inexplicable…Un titre, ce n’est que quelques mots… On va en trouver un autre… Voyons… Réfléchissons... Ah ! Ben ça ne vient pas facilement…"

Quand Eric Chevillard (Du Hérisson) donne un épigramme à Composants :

" Quelle expérience de conscience c’est d’ordonner le monde à sa guise durablement en le nommant. Nous en détenons les composants, les matières premières, les éléments, précipités dans les mots qui les désignent et de la sorte manipulables facilement. Il revient à l’écrivain de varier les combinaisons. S’il ne le fait pas, qui s’en chargera ? ".
(31/07/2002 – déjà paru en Notes d’écriture, le 17/04/2002)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Composants
à paraître en septembre, Fayard
et chaque semaine un élément nouveau jusqu'à parution

Comment ça vient l’idée d’un livre ?

C’est juste des catalogues récupérés par un collègue de travail lors de la visite d’une usine. On les feuillette et tout de suite passe une alchimie subtile, un interêt diffus. Bien sûr, on n’a pas conscience que le livre est déjà en marche… Ce devait être en avril 2001. Après, on se souvient vaguement qu’on ne voulait en faire qu’une nouvelle. On a du être débordé quelque part, comme recouvert par une vague inattendue et un peu plus forte.
(19/06/2002)

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A travers quelques notes de ce site, on relève des traces de Composants dés juin 2001 jusqu'à la joie d'octobre : ne vous y fiez pas, un labeur rapide mais dense.
(02/07/2002)

 

SP, Service de Presse, d’abord on remarque le mur de bouquins (au centre) qu’on va devoir signer. Impatience de découvrir le bébé et voilà qu’il en arrive 150 ! Bien sûr, on en a isolé un, le cœur battant, le premier qu’on touche (en bas à droite).Arrivé à 10h, c’est la journée à signer ces livres (quand le mur est épuisé, on en remet) face au mur gris, égayé du tableau en haut à droite mais fixé trop haut pour qu’il puisse nous distraire. La main à gauche appartient à Anne Vaudoyer de chez Fayard et qui prépare tout cela avec un grand professionnalisme. Le coude à droite m’appartient. La photo est de F Bon qui avait sa pile de Rolling Stones, une biographie sur la table d’en face et combien c’était important de partager ce moment ensemble ! (10/07/2002)

 

 

 

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" ...  On demande conseils à des amis, d’autres écrivains… Et qui vous répondent avec raison qu’un titre est une chose vraiment personnelle, qu’il faut sentir… Oui, qu’il faut sentir… Du coup, on comprend mieux la façon dont le premier titre était venu, assez rapidement comme pour les précédents, disons, avant la moitié de l’écriture, comme si on éprouvait le besoin de nommer la chose encore informe que l’on modelait. Et là, sans titre, comment nommer le machin qu’on est en train de revoir, corriger, compléter ? Que quelques mots à changer pourtant… On tente quelques propositions, à moitié satisfait, et l’éditeur, lui aussi est à moitié satisfait et l’on découvre que, finalement, le titre d’un livre est une chose entière, indéfectible, inoxydable, un nez en plein milieu de la figure de votre bouquin. Et plus on cherche, moins on trouve, le temps passe, l’inconfort aussi.Etre en deux titres n’est pas chose facile : dans le ménage de printemps de mon bouquin, j’ai retiré le toit, j’ai peur qu’il pleuve dedans, que les mots se délayent. Et comment vais-je faire pour vous inciter à acheter mon bouquin " XXX " qui paraîtra à la rentrée littéraire ? " (24/07/2002)