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Etonnements La
Réserve, Paysage et portrait en pied-de-poule 1937 Paris -
Guernica Journal de la Canicule |
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Ateliers
d’été à Vitry-le-François sur le thème du patrimoine
du lundi 7 au vendredi 11 juillet 2025
Atelier d’été à Vitry-le-François sur le thème du
patrimoine du lundi 7 au vendredi 11 juillet 2025 : j’y ai déjà participé
l’année passée et je retrouve avec grand plaisir les animateurs habituels, Alizée
et Antoine, qui travaillent avec Edris et Anne à l’association Initiales, et
surtout la musicienne Lisa, qui avait mis en musique les textes.
Nous sommes heureux de nous revoir pour cette semaine et, parmi la quarantaine
d’enfants qui participent, beaucoup sont revenus, ce qui prouve l’attachement à
cet atelier qui dure déjà depuis pas mal d’années.
Cette année, fini les interrogations légitimes qui présidaient à la première édition
que j’ai animée : comment gérer un calendrier soutenu, coordonner des groupes
d’enfants de 7 à 17 ans, les faire écrire dans un contexte de vacances, avec des
niveaux différents et des langues natives parfois lointaines. Au total, ça représente
14 séances de travail réparties sur la semaine et un enjeu : écrire pour chacun
des quatre groupes une chanson, une poésie, mise en rythme et enregistrée avec Lisa, car
le tout sera restitué lors d’une soirée en automne dans les salons d’honneur
de la mairie !
La suite je la raconte dans la page spéciale prévue à cette occasion. En effet, chaque
atelier fait l’objet d’un article spécifique que l’on peut retrouver dans
la page Ateliers d’écriture, au total 25 depuis le tout premier en
2004 !
Mais en attendant, il nous faut travailler.
Le lundi matin, nous nous retrouvons tous, animateurs, accompagnants et participants, à
la chapelle de la batellerie, une petite église construite en 1637 par les mariniers qui
œuvraient sur la Marne. Car le thème de cet atelier dévolu chaque année à un
élément du patrimoine vitryat est lié à l’exploitation des rivières et des
canaux qui ont constitués pendant longtemps une activité économique importante. Vitry,
ainsi que ma ville, Saint-Dizier, située 25 km en amont sur la Marne, représentaient des
carrefours de navigation entre la Manche, via la Seine, la Mer du Nord, via le Rhin, et la
Méditerranée, par le canal de la Marne à la Saône.
Lorsque j’ai appris ce thème patrimonial, j’étais ravi et enthousiaste. En
effet, la Haute-Marne et la Marne, départements créés à la Révolution, nommés ainsi
à l’époque, pour l’importance de la batellerie, ont laissé complètement
tomber ces activités en désuétude. Le canal qui traverse la Haute-Marne est fermé à
la navigation en été, les algues encombrent les écluses. Le tourisme fluvial, mis en
valeur en Bourgogne et dans les autres régions, demeure quasiment ignoré : quel
dommage !
Le mardi matin, nous visiterons également le petit musée ouvert par d’anciens
mariniers, afin que le monde des péniches et des barges ne disparaisse pas complètement.
Les jeunes participants se montrent très intéressés et, d’emblée, je relie les
premières séances d’écriture des 4 groupes à ce thème de la batellerie.
Vocabulaire, jeux d’écriture : pas question de faire écrire individuellement
les participants. Les plus jeunes, CP ou CE1, n’y arriveront pas et les plus âgés
laissent fuser leurs idées en commun. Le paperboard que j’ai apporté sert de
collecte à ces brainstorming. On parle turc, arabe, anglais, portugais également.
Certains viennent d’Albanie, d’Afghanistan, d’Algérie, d’Angola, du
Maroc, d’Ouganda, de Russie, de Tunisie. Melting pot et, en même temps, il faut
individualiser ces rapports humains, appeler chacun par son prénom, que je prendrai soin
à faire figurer dans chacun des textes finaux.
Car, au fil des séances, nous avançons. Je n’utilise pas les vieilles méthodes
éprouvées (Textes à base de « Je me souviens » de Perec, « Il y
a » de Rimbaud et Apollinaire), je laisse libre cours à leurs idées. J’ai
même imaginé, en cas de panne d’inspiration, utiliser l’I.A., mais,
l’intelligence artificielle est heureusement disqualifiée ici, incapable de
reprendre au bond les associations d’idées, les rimes, les rythmes des mots, les
scansions du slam ou du rap.
Au final, quatre textes émergent.
Les plus petits (6-8 ans) imaginent un conte et des péripéties au fil du canal : un
ballon tombe dans l’eau. Cygne, flamand rose, crocodile, gorille,
bernard-l’ermite, requin se disputent la trouvaille avant qu’une princesse mette
tout le monde d’accord.
Les 9-11 ans jouent aux marins et réparent la chapelle dont l’histoire raconte
qu’elle fût détruite en 1953 par un orage.
Les 12-14 ans sont les plus autonomes. Ils réinventent leurs vie façon rap et c’est
un bonheur de les laisser raconter leur histoire commune.
(13/08/2025)