| |
Webcam 2012
Mercredi 12/12/12, Annecy :
Annecy, Bistro des Tilleuls, Keith Richards en fond et
remerciements infinis à Elisabeth, René et Jean-Georges (et Histoire d'en parler)
(21/12/2012)
Dimanche 2 décembre 2012, maison, entre 10h04 et 10h09 :
(12/12/12)
Du mercredi 21 au dimanche 25 novembre 2012, Petites Fugues en
Franche-Comté :
à la bibliothèque de Pusey, avec mon effigie en tee-shirt,
à Pontalier, en lycée pro ou à Besançon, en lycée général avec retour
aux mots sauvages en saynètes,
à la mairie de Blamont, sous le portrait de Marianne et dans le cadre
magnifique de Baume-les-messieurs,
à la médiathèqueCoteaux de la Haute Seille de Voiteur, au lycée Belin
de Vesoul ou celui du Grand Chênois de Montbéliard, à La Rodia de Besançon, c'était
cinq jours de bonheur et quatre nuits d'hôtel.
(28/11/2012)
Samedi 17 et dimanche18 novembre 2012, Toulon, arsenal du livre :
(21/11/2012)
Vendredi 9 novembre 2012, de Paris à Brive en Orient Express :
(14/11/2012)
Mardi 30 octobre 2012, Charleville, "Au travailleur" :
Pour saluer Rimbaud, la couverture d'Ils désertent et dire
au-revoir au Goncourt.
(31/10/2012)
Samedi 20 octobre 2012, bois de Haute-Marne, cèpes :
( 24/10/2012)
Vendredi 21 septembre, Chaumont :
Cest
le lundi matin, vous êtes chez Déco rêve. Cest écrit sur la façade en bleu
terni par les années, écrit une fois pour toute depuis vingt ans au-dessus des trois
vitrines. A gauche, les rideaux exposés en plis savamment déployés, que le
propriétaire change quand le soleil a fait passer les couleurs. Au milieu, les papiers
peints en rouleaux mi-déroulés, que le propriétaire vous commande trois fois par an. A
droite, au plus près de la rue, quelques meubles disparates, une chaise paillée, une
commode en pin, que le propriétaire na jamais remplacés. Le propriétaire : un
type devenu bedonnant, calvitie qui sélargit à chacune de vos visites, mais qui
semble toujours vêtu du même pull-over sans manches à mailles bleu marine au-dessus de
ses chemises boutonnées jusquau col. Il vous reçoit avec empressement, comme si
cette visite allait changer le cours morne de sa boutique Déco rêve dans laquelle
nentrent plus que quelques habitués, des retraités pour qui le rêve
sétiole en décoration pastels, en petits changements étriqués, ici un meuble à
chaussures pour remplacer celui qui sest écroulé de vieillesse, là un rideau pour
calfeutrer un courant dair, là encore une tapisserie à refaire que les griffes
dun chat, maintenant perclu de rhumatismes, ont autrefois transpercée. Il vous
appelle par votre prénom à force, mais continue de vous vouvoyer. Vous avez été le
témoin de son installation, de tous les rêves quil réalisait alors à travers la
boutique de déco, tant désirée par son épouse, une petite blonde à permanente qui
naura tenu le magasin que trois ans, avant que la maladie ne lemporte. Il
prononce ce dernier mot dans un sanglot et cest à chacune de vos visites le même
chagrin quil vous ressert. Non, ils nont pas eu denfants. Oui, il
continue pour elle : elle aurait été si contente !
Devant un motif traditionnel, rehaussé
de rouge profond, vous évoquez les forêts du Harz, les futaies où se cachent des cerfs
si vieux quils ont peine à relever la tête à cause du poids de leurs cors. Devant
un imprimé moderne comme il en fleurissait tant dans les années soixante-dix, vous
faites allusion aux ambiances décontractées des bars de Hambourg ou de Hanovre,
directement inspirés de ceux de San Francisco. On vous croit sur parole. On ne demande
quà croire de belles histoires, pourvu quelles soient racontées sans
hésitation et avec conviction. Et, de lassurance, vous en avez eu dès le début,
vous en avez toujours. Vous parlez vite et aisément, vous avez gardé de votre père qui
fut instituteur à Bône en Algérie un français irréprochable, comme si les colonies
navaient servi quà conserver sous écrin les traditions du subjonctif, les
tournures alambiquées et toute la rhétorique des phrases à double, triple ou quadruple
détente, propositions principales suivies de propositions relatives, toute une mécanique
mise en branle autour de compléments circonstanciels, de lieu, de temps ou de moyen, tout
un aréopage de mots parfaitement huilés, servant à ajuster au mieux une pensée claire
et transparente. En plus, des phrases servies avec une voix assez basse, tannée par la
cigarette, étrangement désunie sur deux tons, comme ces cordes doubles
dinstruments dont lune est accordée un poil plus bas que lautre afin de
doter le son dune résonance, dun écho particulier. Lacteur Michel
Piccoli possède une de ces voix. Vous y ajoutez un peu de chaleur.
Motif de moulins à café et de fruits.
Vous commencez : Cest pour une cuisine. On le voit au premier coup dil.
Et cest pour cela que les Allemands auront toujours une longueur davance. Avec
eux, pas dhésitation, droit au but. Un papier pour chaque pièce. On en a des
choses à apprendre deux, pas vrai ? Front soucieux acquiesce, se détend. Vous
allez parler comme cela pendant une heure, avec votre belle voix à double ton. Il vous
écoutera, sanimera au fur et à mesure de la conversation, comme sil
retrouvait un rôle, une raison dêtre, un motif de continuer ici encore un peu, il
la promis à sa femme sur son lit de mort. Continuer, maintenir, poursuivre,
prolonger, perpétuer. Vous persévérez tous deux, lui pour sa femme, vous par habitude.
A la fin, vous sortez un bon de commande. Il vous prendra de quoi tapisser des salons, des
salles à manger, des chambres, des couloirs, des cuisines (sans oublier plusieurs
centaines dimpressions de moulins à café et de fruits). Il vous serrera
chaleureusement la main. Vous demandera de revenir dans trois ou six mois avec insistance.
Il en aura besoin, dit-il. Vous sortez de Déco rêve en vous demandant comme
dhabitude ce que deviennent les stocks dinvendus quil vous achète.
(Ils désertent, chapitre 7, p. 43 à 49) |
Vous sortez vos
échantillons et cest le même cérémonial. On vous attend pour ça. Vous êtes
connu pour ce que le chef aux bras poilus appelle vos «conneries ». Cest une idée
qui vous est venue au tout début, vous aviez juste vingt ans. Votre patron dalors,
c'est-à-dire lunique autre employé, vous avait engagé pour aller vendre ces
papiers peints fabriqués en Allemagne et dont il était devenu le distributeur exclusif
en France. Mais les échantillons étaient vite devenus encombrants. Vous transportiez
dans un vieux break Ford Taunus (votre première voiture, en fait celle du patron,
quil vous prêtait en semaine) des monceaux de rouleaux qui ne pensaient quà
se dérouler à la première occasion, quil fallait trier devant les clients, bref
tout un micmac pas très professionnel. Un jour où il vous avait fallu enrouler de
nouveau les papiers répandus sur le plancher de la Taunus, votre client vous avait
suggéré de relier des échantillons « comme un livre ». Vous aviez tout apporté à un
artisan et vous aviez récupéré quelques jours plus tard trois volumes de vos
échantillons reliés en cuir pleine fleur. Par la suite, après les civilités
dusage, les premiers mots à vos clients étaient : Vous connaissez lhistoire
du papier peint ? Non ? Ça tombe bien, jai les uvres complètes
Vous
sortiez deux ou trois volumes. Il sensuivait un silence. Et dailleurs,
aujourdhui encore, lorsque vous étalez sur la table lun de ces luxueux tomes,
le même silence sinstalle. Cette fascination devant lobjet, la couverture de
cuir bistre, tabac, havane ou châtaigne, suivant léclairage, vous étonnera
toujours, comme si une sorte de secret allait jaillir de ces carrés de feuilles
somptueusement reliées. Vous profitez de la stupéfaction : souvent, selon votre
interlocuteur, vous adaptez votre discours en égrenant les échantillons.
Donc le type bedonnant à calvitie et
pull-over sans manche bleu marine vous accueille, on est lundi matin et, comme chaque
fois, il vous explique que le lundi est jour de fermeture, beaucoup plus pratique pour lui
de vous recevoir sans être obligé de servir des clients. Et vous, comme chaque fois,
vous vous demandez qui peut bien encore pénétrer chez ce Déco rêve à façade
écaillée, loin de tout, au beau milieu dun axe passager qui relie la vieille ville
et les quartiers neufs. Comme chaque fois, vous êtes au comptoir, il pousse le
téléphone afin de vous faire déballer vos volumes et, au moment où il aperçoit la
couverture de cuir pleine fleur (de couleur bistre,
tabac, havane ou châtaigne), il vous propose de passer dans son bureau. Nous serons plus
à laise. Le bureau nest pas plus grand, simplement vide, garni dune
simple desserte métallique pour modeste employé, sur laquelle vous posez le premier
livre, et cest alors quil vous propose : Vous voulez un café ? Vous refusez.
Vous refusez toujours, non pas parce que vous naimez pas le café, mais parce que
vous avez pris lhabitude de refuser tout ce qui vous paraissait aller à
lencontre de la rigueur allemande que vous représentez. Dailleurs, vous
commencez de suite le grand jeu, vous êtes là pour ça, votre interlocuteur attend et
prend un air pénétré, sourcils froncés, plis du front sous la tonsure, un air presque
douloureux. Vous ouvrez le livre au hasard.
|
(25/09/2012)
Dimanche 2 septembre 2012, La Ferté Vidame :
Sur les traces du Duc de Saint-Simon
(05/09/2012)
Du 22 juillet au 13 août 2012, Sicile, neuvième voyage :
Lézarder : verbe intransitif, faire le lézard, paresser au soleil (Petit
Robert).
(22/08/2012)
Jeudi 21 juin 2012, été et fête de la musique, Paris :
Après-midi à Beaubourg : pour admirer l'exposition Gerhard Richter,
Sonia Delaunay en hommage à Cendrars, le ciel d'orage et le parapluie de Jean Hélion.
(27/06/2012)
Vendredi 15 juin 2012, maison :
L'apparition du livre paru en 2010 : Retour aux mots sauvages, en
poche à partir de fin aôut.
(20/06/2012)
Jeudi 30 mai 2012, maison :
L'apparition du livre à paraître.
(13/06/2012)
Lundi 30 avril 2012, fleurs de mai :
(01/05/2012)
Dimanche 22 avril 2012, premier tour des présidentielles :
En allant voter : départ sous parapluie bleu blanc rouge, ciel menaçant,
magnifique, tôle ondulée du canal, impasse, usine, cinéma, mots d'amour, slogans de
peur et retour par le bien nommé pont des soupirs, dix photos, autant que de candidats.
(25/04/2012)
Vendredi 13 avril 2012, maison, cerisiers en fleurs :
(18/04/2012)
Du 07 au 09 avril 2012, Colmar, triangles :
(11/04/2012)
Du 17 au 25 mars 2012, Paris, banlieue sud, est,
Saint-Marcellin :
La ville, et ce que l'on voit souvent à travers les rideaux, ce sont les toits.
La ville que j' apprivoise, et pour m'aider, j'ai la chance d'un ciel bleu métallique qui
la tranche net.
La ville, qu'on prend le temps de découvrir, circulation, toits, immeubles (cachée au
milieu, il y a la demeure de Paul Léautaud).
La ville, découpée par l'ombre en petits cubes, en jardins qui s'éveillent, je la
regarde comme si c'était la première fois.
La ville que j'apprivoise est en banlieue sud, mais c'est à l'est que je vais.
La ville de Romainville et son ancienne bibliothèque garde une allure de bains-douches
(clichés Anne Savelli)
La ville, et l'ombre qui la borde c'est le Vercors : Saint-Marcellin et son salon du
livre dont le thème ne pouvait être que "résistances".
(26/03/2012)
Du 18 au 26 février 2012, portes et fenètres du Sultanat d'Oman
:
Voir aussi le Carnet de voyage
(14/03/2012)
Samedi 31 décembre 2011, Saint-Florent le Vieil :
Au hasard d'un déplacement à Ancenis, hommage en page spéciale à Julien Gracq, carnets du petit chemin
(04/01/2012)
|