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Notes d'écriture

 

Rien à retirer de cette note d’écriture du 13/05/2020 : mon feuilleton Sur Ivan Oroc est resté dans l’état. Pour coller parfaitement au confinement, le premier chapitre a été rédigé le lundi 16 mars 2020, relayé chaque jour par un nouvel écrit jusqu’au 54 ème et dernier texte, terminé le dimanche 10 mai, la veille de la reprise d’activité.
« Relater l'expérience du confinement a été un grand moment de créativité pour beaucoup d'acteurs culturels (comme on dit). Il faut dire que la situation inédite de ce retrait forcé, ainsi que le temps libre dégagé des obligations habituelles (14 rendez-vous annulés pour moi) ouvraient bien des perspectives.
Beaucoup d'écrivains auront opté pour un journal de confinement, voire un journal de non-confinement pour relater la vie de ceux qui ont continué à œuvrer (dans L'Huma). Pour ma part, il me semblait un peu stérile de narrer combien on tourne en rond dans un appartement ou une maison, avec comme seule fenêtre Internet ou les réseaux sociaux. Et en même temps, cette expérience nouvelle m'apparaissait terriblement romanesque et digne d'être détournée dans une fiction qui se bâtirait au jour le jour.
Aussi, lorsqu'à émergé l'idée au sein du sympathique collectif de l'aiR Nu auquel je contribue, de constituer une rubrique pour évoquer le confinement, j'ai commencé à écrire Sur Ivan Oroc, en remarquant que c'était le palindrome de " coronavirus ". Au début, je n'étais pas sûr de suivre une cadence rapide de publication, j'imaginais plutôt quelques épisodes hebdomadaires, mais très vite le changement de tempo que le confinement a provoqué m'a fait opter, presque sans m'en apercevoir, pour une publication journalière, à la fois sur mon site (le texte) et sur l'aiR Nu (l'audio) où je me suis évertué à lire l'épisode du jour.
A ma grande surprise, je me suis ainsi très rapidement pris au jeu et, à la fin, je n'ai loupé que deux jours au tout début, le temps de prendre mes marques. A remarquer aussi que les contributeurs de cette rubrique de l'aiR Nu Ce qui nous empêche ont pareillement été très prolixes : à ce jour, on compte 106 articles postés, que je prenais beaucoup de plaisir à découvrir au fil des parutions : félicitations à Guy Bennett, Piero Cohen-Hadria, Anne Savelli, Joachim Séné pour ces belles lectures.
Sur Ivan Oroc, donc, compte cinquante-quatre chapitres, un par jour, qui mettent en scène le personnage d'Ivan Oroc. En réalité, il y en a plus, car Joachim Séné a intercalé quelques épisodes à rebours sur les rêves d'Ivan Oroc, merci beaucoup de ta contribution (et merci aussi aux autres pour leurs allusions ponctuelles). Le rituel de réalisation était toujours le même. J'écrivais généralement le matin, je complétais et enregistrais l'après-midi. Et comme il s'agissait du confinement obligé à la maison, le tout avait lieu dans mon bureau habituel où une horloge rythme généralement le temps. Aussi, lors du premier enregistrement, j'ai eu l'idée d'intégrer son tic-tac, histoire de marquer justement cette période inconnue qui s'ouvrait devant nous. J'y ai ajouté le défi de la photographier sous tous les angles et de poster une vue chaque jour, pour révéler ce qui se cache derrière le décor. Évidemment, à force, j'aimais lorsqu'elle sonnait en plein milieu de l'enregistrement et j'avoue avoir souvent guetté le moment adéquat pour qu'elle ajoute sa voix.
Le tout (écriture et enregistrement) prenait environ deux heures. Mes co-confinés (en tout nous étions cinq au maximum) évitaient de faire du bruit au moment de l'enregistrement, mais ça n'a aucune importance, au contraire j'aime parfois réécouter ces épisodes juste pour distinguer l'éclat de voix du bébé qui s'amuse, le bruit de la tondeuse du voisin ou même une fois le vrombissement d'une mouche qui tournait autour du micro. Les enregistrements ont été faits rapidement et rarement recommencés, aussi les bafouillages et les erreurs de lecture sont nombreux. Il y a aussi toute une partie au début un peu cacochyme avec des chapitres courts n'excédant pas quatre minutes, ils correspondent au manque de souffle que la maladie a provoqué (en fait j'ai tout testé pendant cette période, texte et audio, confinement et virus, tant qu'à faire). Mais malgré ces hésitations, je préfère la partie audio plutôt que la partie écrite. Le texte est aussi imparfait. Il y a des fautes, des répétitions, des phrases mal tournées, il s'agit d'un premier jet pourrait-on dire.
En réalité, il y a beaucoup de similitudes avec la rédaction d'un vrai roman. D'abord l'aspect et la distance : s'il était publié, il approcherait 180 à 200 pages. Ensuite la manière dont je me suis pris au jeu de l'écriture qui ressemble véritablement à ce que je fais d'habitude, cette sorte d'excitation de romancier qui pousse à avancer, qui vous fait y penser la nuit pour envisager la suite. Peut-être que ce qui me plait dans le roman, d'une manière générale, c'est de donner vie à un personnage. Au fil des jours, Ivan Oroc a ainsi pris corps.
En revanche, il y a des différences toutefois à écrire une fiction au jour le jour sans savoir ce qu'il adviendra du personnage. La publication en feuilleton exclut tout recommencement. Il faut faire avec les incohérences narratives et avancer coûte que coûte, avec des épisodes de qualité inégale. J'ai vraiment conçu chaque jour un nouveau chapitre. Parfois je glissais les premières phrases du suivant le soir après l'enregistrement, juste histoire d'y penser un peu et que s'accomplisse cette espèce de travail à l'intérieur du cerveau à l'insu de soi-même. Lorsque a fin a approché, j'ai juste envisagé des possibilités pour les quatre derniers chapitres et que bien sûr je n'ai pas vraiment respecté.
Au final, je suis vraiment content de Sur Ivan Oroc. J'ai véritablement l'impression d'avoir écrit un nouveau roman en deux mois. Qui sait ? Il sera peut-être publié dans dix ans pour marquer l'anniversaire de cet évènement planétaire ? »
(13/05/2020, note reprise le 13/03/2025)

 

Paris. Je dis toujours, je vais à Paris, mais parfois (de plus en plus), je reste dans l’appartement proche qui nous accueille régulièrement depuis 2008. Il a l’avantage d’être pratique, muni d’un parking, et à une poignées de minutes du RER, ce qui nous permet d’être au centre de la capitale en moins d’une demi-heure. J’aime son ambiance d’étudiant (il a servi à notre progéniture alors en études ici). Nous l’avons ainsi conservé. L’endroit est tranquille, la vue imprenable (par la fenêtre de la cuisine, je devine la maison de Léautaud). Le centre-ville est vite atteint au bout d’une rue en pente. Magasins cossus, une ambiance de villégiature presque. Le parc (immense et renommé) est à proximité. Nous l’avons arpenté sur 12 km dans une belle après-midi de février. De retour, j’ai écrit un peu, car le lieu incite à le faire.
Et puis le lendemain, c’était Paris pour de bon. J’avais rendez-vous avec mon éditeur et la directrice en charge des cessions, histoire de faire le point. Je ne les avais pas revus depuis longtemps (en fait depuis exactement 2 ans jour pour jour, lors de la première projection de L’homme debout aux 7 Parnassiens). Entre temps, la maison avait connu quelques avatars (voir note d’écriture du 15/03/2024). Bref, le temps que tout cela se tasse, que l’assurance d’une véritable liberté d’édition soit réaffirmée, nous avons pu avancer sur le principe de l’édition pour septembre de mon texte au nom de code J. Si la chose semble actée, une nouvelle lourdeur administrative inhérente au groupe semble compliquer quelque peu les arcanes décisionnaires. C’est drôle qu’un groupe privé, de surcroit libéral, se dote d’une pesanteur soviétique. Mais bon, il reste du temps avant septembre (ou plutôt juin, car le livre doit être finalisé pour l’été), nous avons l’habitude de travailler depuis un quart de siècle ensemble, mon éditeur et moi, ça devrait être suffisant et promettre de nouveaux échanges pendant ce printemps. En parlant d’échanges, belle discussion avec la directrice des droits sur les ateliers d’écriture que j’anime. Je suis reparti avec une superbe édition poche de Je me souviens de Georges Perec, outil indispensable à l’animation d’ateliers.
(25/02/2025)

 

J’ai été invité pour présenter mon roman Yougoslave à Bédarieux, à côté de Béziers pour le Festival Objectif Suds, qui, cette année, avait pour thème les Balkans. Comme d’habitude on annonçait pour cette huitième édition des arts diversifiés en rapport avec le thème : musique, arts plastiques, littérature, contes, cinéma.
Je n’ai pas l’habitude d’aller dans cette partie de la France. Sur le trajet, soleil et douceur, par la fenêtre du train, des étangs et des flamants roses. Je suis accueilli à la gare par Christine, cheville ouvrière de l’association, qui m’hébergera dans sa maison d’hôte. Elle a eu une vie singulière, l’Afrique pendant de nombreuses années, puis un retour précipité en France avant d’entamer une nouvelle vie tournée vers les autres.
La salle se remplit pour la rencontre : pas moins de cinquante personnes à l’Espace d’art contemporain. Je suis très bien interviewé par Pierre Barthes, ancien attaché culturel en ambassade. J’ai pu exprimer tout ce qui me tenait à cœur au sujet de Yougoslave, qui demeure le livre le plus affectif que j’ai écrit.
(17/02/2025)

 

C’est la deuxième fois que je participe à la dictée organisée par le Rotary. La première avait eu lieu en 2023 et, cette année, j’ai été sollicité à nouveau pour jouer à mon « Bernard Pivot » et ainsi, lire et animer cette épreuve d’orthographe. Le texte était identique pour tous les clubs Rotary de France. Il s’agissait d’un extrait de Jean Chalosse, moutonnier des Landes, écrit par Roger Boussinot et paru en 1976. Cette littérature s’inscrivait alors dans la vague de retour à la terre qui avait été à la mode au milieu des années 70. C’est de la même veine que Le cheval d’orgueil de Pierre-Jakez Hélias, relaté récemment en Notes de lecture.
Avant la dictée, j’ai donné quelques éléments sur Roger Boussinot, car réduire ce texte d’une page à un simple exercice, est insultant pour l’auteur. Roger Boussinot, donc, était un historien libertaire. Il a participé à des ouvrages comme spécialiste du cinéma et son parcours prolifique, diversifié, ressemble à celui de Michel Ragon. Comme lui, il fait partie de cette génération d’hommes intègres. Investi dans la vie politique, Roger Boussinot fut maire de Pondaurat (33) et candidat aux aux élections régionales sous l'étiquette écologiste aux côtés de Noël Mamère.
Pour en revenir à la dictée, elle était scindée en trois niveaux (écoles primaires, collèges, lycées et individuels). Le Rotary avait investi la mairie de ma ville et il a fallu pousser les tables pour accueillir les 70 participants (heureusement que j’avais un micro).
Les primaires avaient droit à un seul paragraphe de cinq lignes et c’est tant mieux, car j’ai eu la joie d’accueillir des tous jeunes, issu de CE1, et autant dire qu’il a vraiment fallu dicter lentement pour ces débutants en écriture. J’ai enchainé par un autre paragraphe pour les collégiens (qui donc avaient dix lignes au total). La fin de la dictée que j’ai présentée comme un petit marathon s’est prolongée par 19 autres lignes.
J’ai pris un grand plaisir à dicter le texte. Ce n’est pas forcément évident, il faut guetter les participants, ceux qui sont perdus, ceux qui n’ont pas compris. La ponctuation aide beaucoup à se repérer et il me fallait sans cesse dire et redire les groupes de mots et récapituler les phrases. En fait c’est comme relire soi-même le texte que l’on vient d’écrire, afin de vérifier que la langue coule sainement. Le style de Roger Boussinot est agréable mais je me demande si, de nos jours, on oserait encore utiliser les quelques subjonctifs qui émaillent le texte. Car il faut bien des pièges pour vérifier notre savoir orthographique ! Outre les mots compliqués (phalanstère, ensemencement, gemmage), c’est généralement les accords verbaux qui sont les plus difficiles à appréhender. Le texte étant long (il a bien fallu une heure de dictée), j’ai émaillé mon propos de quelques plaisanteries, par exemple sur les crampes que procurent les stylos que nous n’avons plus l’habitude d’utiliser.
Après, les copies ont été ramassées et corrigées par des membres du Rotary. Pendant ce temps, j’ai indiqué quelques pièges de la dictée. Au final, une personne a remporté la timbale en ne faisant aucune faute, ce qui est rare. Il faut dire qu’elle fait partie de l’association haut-marnaise des écrivains.
(30/01/2025)

 

J’ai fait ce rêve dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 janvier, probablement plutôt le matin : c’est à l’instant du réveil que les images m’apparaissent le plus nettement.
Images ou ambiances d’ailleurs : j’ai rêvé que deux gamins, deux amis (l’un d’eux était peut-être moi) se défiaient à la course à pied. La course à pied est un songe récurrent que je fais régulièrement, toujours bénéfique et dynamique. Lorsque je m’en rappelle, je garde toujours une sensation de joie et d’inusable endurance dont l’impression persiste très longtemps (endorphines ? effet de l’accoutumance après 15 ans de courses ?).
Mais cette fois, dans la semi-conscience du petit matin, l’idée d’un roman mettant en jeu ces deux personnages m’est apparue avec clarté.
Depuis quelques semaines déjà, dans l’attente du récit J à paraître (peu de nouvelles, mais c’est pour septembre 2025), les tentatives d’écriture, que j’avais mises en place à la suite de ce texte terminé depuis plus d’un an, me tenaient mollement. J’avais prévu une suite à J, en reprenant l’histoire d’un des personnages, mais les difficultés éditoriales avaient usé mon inspiration. Dans le courant de l’année précédente, j’avais également commencé un roman au nom de code TT (note d’écriture du 22/03/2024), dont l’élaboration s’est révélée sporadique.
Dans la quiétude des vacances guadeloupéennes, j’ai eu tout le temps de penser à ces tentatives laborieuses. Et si je n’avais plus envie de ces histoires ? S’il me fallait trouver un autre sujet ? En même temps, je pensais à cet impératif qui nous assigne, nous autres, pauvres plumitifs, à trouver une inspiration de remplacement, comme si notre vie en dépendait (en fait, oui, elle en dépend, même si on se déclare capable d’arrêter d’écrire du jour au lendemain).
Sont-ce ces interrogations qui m’ont fait commencer ce récit issu d’un rêve ?
Probablement, toujours est-il que j’ai commencé le jour même à creuser ce sillon, à affiner les personnages, l’intrigue, la trame dans les jours qui ont suivi, et à jeter les premiers mots (l’équivalent de 15 pages tout de même en une semaine) de ce qui pourrait bien passer du rêve d’un roman à un roman de rêve.
Nom de code (car il est important de le nommer) : LVC.
(21/01/2025)

 

L’année dernière, c’est pareillement dans cette même rubrique dévolue aux travaux d’écriture que j’ai fait le bilan de mes entrainements de courses à pied. Le manque d’actualité liée à l’activité littéraire – le manque d’inspiration aussi – me font réitérer cet inventaire de mes footing.
Car il s’agit de footing plutôt que de courses à pied désormais, un trottinement régulier toutefois : 830 km en 2024. J’avais espéré atteindre 1000 km mais le dernier semestre a été plus relâché, une prise d’antibiotiques m’a empêché de courir pendant un mois pour ne pas risquer un accident de tendon. Car la mécanique est vieillissante et c’est normal. Désormais, je me contente d’un parcours de 7 à 10 km, sauf lorsque je me suis entraîné pour les 20 km de Bruxelles du 26 mai 2024 (voir Webcam du 09/06/2024).
Malgré la perte de vitesse (2 kmh de moins que mes années « de forme »), le plaisir demeure intact, mué en une joie de pouvoir toujours fouler le bitume en petites foulées au mitan de la soixantaine. 830 km donc, ça fait tout de même une moyenne de 16 km par semaine, j’ai ainsi retrouvé ma distance d’entrainement qui prévalait encore en 2019, avant la Covid. Le fichu Coronavirus aura ainsi cassé bien des rythmes pendant plusieurs années. En 2024, j’ai ajouté à la course à pied 285 km de balades et 115 km de vélo, le tout dûment répertorié dans mon fichier Excel. Cela fait un total de 1230 km, soit l’exacte distance qui sépare ma ville et Rome.
J’en espère autant pour 2025, même s’il me paraît présomptueux désormais de m’inscrire à un vingt kilomètres ou à un semi-marathon, je souhaite avoir la joie de participer encore à un dix kilomètres, distance facile et peu fatigante. Et bien-sûr, ce sera toujours avec mes fidèles Fivefingers, qui ont été cette année mes uniques chaussures de running. Elles totalisent près de 900 km et sont usées au trois quart, mais une paire nouvelle attend déjà de les supplanter : preuve que le désir de « la vie courante » est toujours présent.
(13/01/2025)