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Webcam 2006

Du mercredi 29 novembre au samedi 2 décembre, Séville, Andalousie :

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Le premier contact avec de sol de Séville a lieu sur la place d'Espagne. Ciel bleu, douceur d'un hiver qui ne s'installe jamais vraiment.

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Les orangers embaument la ville et cachent la Giralda qui complète l'immense cathédrale. Cet ancien minaret projète son ombre sur l'étendue plate de la ville. Mélanges des cultures.

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Les murs arabes bordent l'Alcazar, les façades mauresques se dentèlent au soleil. L'andalousie entière est blanche de lumière et sombre de peau. Mélanges des vies.

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A chaque coin de rue, des rencontres. Partout la fierté du flamenco, la corrida sauvage des arènes, la ville entière érigée en carte postale et qui bouge au rythme des castagnettes et des travaux gigantesques de son futur métro-tramway. Puis, d'un coup, au bout d'un pont dans une ces balades interminables, on se retourne et Séville apparaît au soleil déclinant sur ces rives maternelles du Guadalquivir : on pense aux expéditions du Siècle d'Or, à Christophe Colomb, à Magellan, à ces dernières visions gardées de la terre natale dans l'aventure des mers. Mélange des rêves.

(06/12/2006)

 

 

Retour au 12 octobre : autoportraits des derniers jours, Châlons-sur-Marne :

Je n'ai jamais aimé dire Châlons-en-Champagne, marketing de mauvais aloi pour replacer la triste et morne ville dans un contexte pétillant plus vendeur (dit-on pour ma ville Saint-Dizier-en-Miko ?).
Je préfère la vieille appellation, celle découverte à vingt ans pour le service militaire dans cette région de casernes. J'ignorais à cette époque que j'y travaillerais, et, qui plus est, dans une de ces vastes entreprises où le marketing justement, n'est jamais très loin. C'est de cela qu'il sera question.

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Ce n'est pas mon bureau. C'est un des bureaux vides du troisième étage où je travaille. Le collègue est parti quelques semaines auparavant : chez nous on dit réorganisation, il faut comprendre pas assez de marketing, de vente, de productivité. J'ai choisi une autre voie plutôt que de subir à mon tour ces redéfinitions stratégiques : congé de formation et six mois absent encore une fois pour rejoindre un monde moins vendeur et plus littéraire. C'est en revenant d'une réunion dans les Ardennes où j'avais réussi à combiner ces deux aspects, encore dans l'affection et le bruit neufs de Rimbaud que j'ai pris ces photos.

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Voici un portemanteau, voici la vue de ma fenêtre, pièces d'un puzzle où j'ai du mal à me retrouver, à coller à tout cela...

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Justement coller, c'est ce qu'on nous a demandé de faire lors de la mise en place des numéros des renseignements 118 : histoire de contrer la concurrence, s'assurer que nous partagions le même élan, le même esprit d'entreprise : les petits autocollants étaient à notre disposition dans le hall et à coller sauvagement partout ; ça a marché, il suffit de voir le nombre de ces étiquettes qui vieillissent aux intempéries dans tous les péages aux alentours... J'ai fait pareil (et je le revendique clairement, maintenant parti) moi aussi je les ai collés... mais sur la vitre de l'ascenseur du personnel. J'aurais voulu qu'elle disparaisse complètement, qu'on ne puisse plus voir nos visages puisque c'est un peu ce qu'on nous demande, d'effacer nos propres pensées en vertu d'idéaux commerciaux. Certains ont tentés de les enlever, ça a fait encore plus sale, mais c'est quelle impureté qui transparaît ? Qui est propre ? Ceux qui connaissaient mon geste ne comprenaient pas, ça me paraissait pourtant clair, réfléchi même...

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Peu importe maintenant, je suis parti rejoindre Rimbaud. J'ai descendu une dernière fois l'escalier qui mène au sous-sol, refermé pour longtemps les portes du garage.

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J'ai retrouvé ma voiture dans cette sorte de lieu étrange, bétonné où la peau du boulot vous colle parfois dessus comme une odeur malpropre. Même maintenant, je suis toujours un peu bureau vide, garage sombre, portemanteau, escalier, ascenseur, étiquettes. Je suis encore tout cela, autoportraits des derniers jours dont je ne suis pas toujours fier.

(22/11/2006)

 

Mercredi, jeudi 11 et 12 octobre, Dole-Charleville-Mézières :

J'ai toujours aimé voyager, être "on the road" dans la mystique de Kérouac, que ce soit direction sud pour Lire en fête à Dole, direction nord le lendemain pour le boulot, 900 km de voiture, que retient-on ce ces heures d'autoroute ?

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Des départs matinaux, beauté du soleil qui se lève (pourquoi dit-on qu'il fait toujours moche dans l'Est ?), l'ombre un silo aperçu...

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Puis on longe des travaux sur la route habituelle qui me tient depuis mars. Sur le siège passager, j'ai la musique pour compagnie : en ce moment, c'est guitare, Jimi Hendrix et Electric Ladyland ou Mark Knopfler, le couteau Laguiole en poivrier, c'est pour éplucher les pommes que j'emmène...

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Aux stations d'autoroute, c'est une ambiance de voyage en suspens. Ici celle de Dijon-Spoy, habitude des sandwichs triangulaires avec pain suédois en allant à Dole.

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Et puis la route encore, les camions qui se doublent, rythme étrange de ce temps qui s'écoulent. Le lendemain, mêmes glissières mais la route est déserte. Sous la pluie, les arbres composent un paysage pointiliste à la Seurat (quand je vous disais, climat de l'Est...).

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Sur deux jours on a du mal à s'orienter : hier c'était la glissade vers les pays de montagne et la Méditerranée, aujourd'hui, direction la mer du Nord et les plats pays.
Charleville s'annonce. Bonjour Rimbaud : est-ce toi indiqué dans le mot étoile ?

(25/10/2006)



Retour au dimanche 17 septembre 2006, aéroclub du Robinson, Saint-Dizier :

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A l'occasion la note de lecture sur l'excellent ouvrage d'Alain Vezin consacré au Jaguar, petit intermède consacré à ce que peut représenter de voler pour moi qui suis un indécrottable terrien. J'ai pris ces quelques clichés à l'occasion des journées du patrimoine où l'aéroclub du Robinson fêtait ses soixante-quinze ans d'existence. Quel rapport avec l'écriture ? Beaucoup plus qu'on ne le pense avec déjà la présence d'Antoine de Saint Exupéry qui fréquenta ces lieux. Si le Mirage IV ci-dessus n'y figurait pas, peut-être a t-il connu par contre celui-ci.

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Il est difficile de se représenter ce que peut-être de décoller dans une machine pareille, si spartiate, sentir les roues s'échapper du sol. L'aviation a toujours été pour moi une sorte de magie extraordinaire, tellement proche des horizons que proposent l'écriture. Et le Stearman vert (de 1941, deux ans avant la parution du Petit prince...) qui laisse deviner son moteur Boeing en étoile participe du même rêve, à la fois si concret, palpable et pourtant si irréel dans l'appréhension totale des sensations qu'on doit y éprouver. Problèmes communs entre l'aviateur et l'écrivain : décoller, c'est rejoindre la fiction, mais à l'atterrissage, quel est la part de soit qu'on a laissée en suspension là haut ou dans les mots.

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En savoir plus : www.stdizieraeroretro.com
(11/10/2006)

 

Jeudi 21 septembre 2006, Chaumont :

Je n'ai jamais aimé Chaumont, je ne sais pas pourquoi. Ici, dans le bâtiment du boulot, je photographie ce qui m'a obsédé et inspiré pour CV roman, texte toujours en chantier d'ailleurs...

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" Nous pénétrons donc dans ces pièces obscures ou claires, parfois avant d’y arriver, c’est un véritable jeu de pistes : trouver une place de parking au centre-ville, rester devant une entrée close, un sas blindé, attendre l’hypothétique passage d’un collègue, sortir le téléphone portable, tenter de joindre une connaissance de ce même bâtiment, quelqu’un qui pourrait vous ouvrir de l’intérieur. Enfin, comme par magie, la porte se libère, le plus souvent sur un visage surpris qu’on vienne les visiter dans un endroit voué à l’oubli comme dans cette petite ville.
Voué à l’oubli, c’est le collègue venu à la porte par hasard et qui tourne au coude d’un couloir, passe une porte battante, disparaît dans le ventre du bâtiment laissant les visiteurs seuls sur le palier, perplexes devant la volée d’escaliers pour peu qu’on ait oublié de profiter des quelques secondes de cet accueil fuyant pour se renseigner sur la localisation de la salle de réunion dans l’immeuble. Parfois, une affichette renseigne sur l’étage, constituée d’une feuille de format A4 et collée au mur, perdue au milieu du panneau Interdiction de fumer, des consignes d’incendies, de la liste périmée des secouristes du bâtiment, la plupart partis en retraite, d’ailleurs. "

CV Roman, texte en chantier

... Mais en ressortant, c'est une bonne nouvelle (voir en Note d'écriture) et qui concerne un autre texte qui m'attend : j'appelle mon éditrice, elle me transmet les principales corrections au livre qui s'élabore. Cela prend corps, à commencer dans les deux pages d'annotations que je remplis, mon agenda posé sur les genoux dans la voiture du boulot.

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Il est déjà tard quand je reprends de vieux chemins connus avant de quitter le pays chaumontais : j'avais prévu ce détour, pris l'appareil numérique, je reviendrai sans doute évoquer ici l'aventure familiale, un grand père devenu porcher, les deux maisons qu'il ont habité, à chaque fois à la lisière d'un village, tout ce que j'ai gardé du côté paternel,  en symétrie à Langres s'use pour le côté maternel. Quelques vues en attendant, routes désertes, remises vides au soleil couchant, jardins sans personne mais à chaque vue, une part d'enfance digne de Raymond Carver (en note de lecture cette semaine, tout se boucle...)






Dimanche 17 septembre 2006, Saint-Dizier, journées du patrimoine :

C'est devenu une institution que ces journées dévolues au patrimoine, l'occasion d'y retrouver le côté familial passionné d'aviation et qui fête les soixante quinze ans de leur aéro-club...

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Ici, un Morane-Saulnier 317, parfait état,  belle mécanique du moteur en étoile           entretenu par mon garagiste. Devant, on devine l'empenage vert d'une autre merveille, un Stearman, moteur Boeing neuf cylindres, 450 CV.
On reconnaît de loin leur bruit magnifique, leur silhouette caractéristique. La belle habitude veut que les cousins qui les pilotent, la tête dans les nuages, leur fasse battre des ailes pour nous saluer à la verticale du verger (voir ci-dessous le verger en question...)

Cette année, pour les journées du patrimoine, c'est la mode d'entrer dans les ateliers d'artistes. Ici, la maison du Petit Paris, on en reparlera bientôt, un projet d'écriture arrive à grands pas...

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Alors, justement, je profite de l'occasion pour vous présenter le bureau de l'écrivain. Le désordre apparent, c'est le rangement de l'atelier d'écriture de Dole, qui va bientôt se terminer...

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Eté 2006, partout en Europe :

Louvemont, 1 et 2 juillet : camping, guitare offerte par mon grand-père, il y a  trente-cinq ans, famille et amitié...

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Liverpool, du 14 au 16 juillet, Beatles, docks, sun and people anywhere...

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Sicile, du 30 juillet au 19 Août, le baroque et la mer...

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Les Vosges et le Jura, 26 et 27 août, amis, famille, visite inattendue de Dôle, souvenirs et images d'Epinal concentrées en un seul week-end ...

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Du 25 mars au 3 avril 2006, Maroc :

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Là-bas, on pourrait se contenter de ce printemps bucolique et verdoyant dans les vestiges de Volubilis, la romaine...

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Là-bas, si l'on préfère la ville, on pourrait se mêler chaque soir à la foule touristique de la place Jemaa el Fna à Marrakech...

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Au départ, disons qu'il faudrait s'habituer, villes aperçues de loin, gardant leurs mystères et cela nous arrange bien de conserver les ombres et les lumières de nos cartes postales. Absence de mouvement, du figé... Sommes-nous vraiment parti ? Arrivé ?

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Les villes, oui, nous rappelleraient vaguement un confort européen, agrémentés de palmiers et de mosquées. Nous sommes venus chercher cet exotisme de bon aloi.

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Et puis, un jour, au delà des clichés que nous ferions sur fond d'Atlas enneigé, un déplacement fugitif nous surprendrait...

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La terre ocre et brute des rues, nous commencerions à la remarquer...

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Une caravane de trois ânes chargé de peaux nous rappellerait qu'au delà de nos regards de touristes, tout un peuple vit, pense et s'affaire...

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Alors, il nous faudrait tout reconsidérer, quitter notre regard occidental sans chercher à comprendre, ni admettre, enfin voir et ne plus commenter.

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(12/04/2006)


Samedi 11 mars 2006, Dijon :

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J'adore les hôtels, et tout comme François Bon, Olivier Rolin ou Georges Perec, j'aime y faire allusion. Celui-ci, qui fait partie de ces formules où le sommeil est standardisé et anonyme à souhait : tout y est propre, prévu, l'endroit où accrocher son manteau, la vue sur la zone commerciale toute proche...

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L'endroit m'importe guère, je suis arrivé de bonne heure avec une envie de travailler. Remarquez l'exiguïté spartiate de la table d'écriture qui contraste avec la télé hautement équipée de chaînes multiples. Tout est prévu. Le repas sera vite expédié à la cafétéria voisine. Il y avait peu de monde, espace standardisé, nourriture hygiénique. Puis retour à la nuit tombée à la table de travail. L'ordinateur ne sera pas déballé, histoire de fixer pour la postérité le cliché de l'écrivain travaillant à la plume. Tout est propre, même l'encre n'a pas tâché mes doigts ce soir.

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La nuit tombée, donc, je regarde les lumières de la zone commerciale désertée... L'appellation ZAC, ça fait propre, net. Il doit juste y avoir quelques vigiles et des chiens, c'est prévu sans doute. Comment s'appelle mon hôtel ? "Fasthôtel et, un peu plus loin, l’hôtel Quick, vocabulaire de vies pressées, de VRP, comme si prendre une chambre au prix modeste dans une de ces chaînes économiques devant empêcher de se relaxer. Allez ! On dort vite, un peu de sommeil, le repos, un luxe pas compris dans le prix, on repart..." (Composants).

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Veillé tard donc, le temps de l'écriture mais encore plus profonde est la joie des draps propres, de la lecture et le plaisir de profiter d'une insomnie à quatre heures du matin. J'ai fait celui qui était surpris de ce réveil mais c'était prévu sans doute.

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Au matin, la petite fenêtre était constellée de gouttes : il avait plu toute la nuit, comme prévu par Météo France, entendait-on au journal télévisé. Les véhicules reprenaient leur ronde sur la rocade. J'ai observé longtemps un employé qui nettoyait les vitres du centre commercial pour que notre monde soit plus propre encore.

(15/03/2006)

 

 



Du 11 au 18 février2006, Mer Rouge :

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Un voyage en orient commence souvent comme les mille et une nuits, les premiers paysages à la sortie de l'aéroport laissent deviner un désert aride et des cités magnifiques qui apparaissent comme des promesses...

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Mais ce ne sont que des mirages : la vision entrevue n'est un quartier de Sharm el Sheikh et la ville entière est dévolue au tourisme...

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Ici, nous sommes à la pointe du Sinaï. Rimbaud ne s'était pas arrêté là : la Mer Rouge part en s'évasant entre l'Arabie et Aden, l'Afrique et le Harar mais les bateaux de plongée ne s'éloignent jamais de la côte.

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Ici, l'aventure est encadrée : on admire les poissons multicolores des merveilleux fonds marins mais pour combien de temps encore dans ce tourisme de masse, hôtels magnifiques tous compris, repos avec.

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Ici, on sort peu : dès que la ville s'éloigne c'est le désert, le vent, le sable.

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Ici, on saisit des photos comme de vraies cartes postales.

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En revenant vers l'aéroport, le paysage semble réel pourtant : qu'avons-nous loupé de cette terre lointaine ?

(28/02/2006)

 

Mercredi 30 janvier 2006, Clermont-Ferrand :

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En janvier, les crépuscules s'étalent. Soleil gelé, squelettes des arbres dans l'irréel de la vitesse sur autoroute. Ciel couleur de volcan, normal, on approche de Clermont-Ferrand.

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Le Puy de Dôme surplombe la ville dans un soleil toujours aussi bas. Mais c'est le lendemain, fin d'après-midi, juste une heure pour se promener entre deux activités (voir Notes d'écriture et Etonnements).

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Que verrai-je de Clermont ? La cathédrale qui s'élève dans les façades du centre, premier monument photographie. Et visité aussi : magnifiques fresques peintes des XIIIe et XIVe.

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Et s'enfoncer dans les ruelles de pierres sombres. Un bâtiment d'inspiration britannique avec une énorme horloge : deuxième monument photographié. Et un restaurant, presque chez moi...

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Mais ce sera pour plus tard : il est temps de rejoindre la fac. L'architecture institutionnelle de celle-ci ne dépare pas avec celle de Dijon (Webcam du 11/12/2005) : troisième monument photographié.

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Finalement, que retient-on d'une ville sinon ces monuments, finis, aériens, leurs ombres qui nous dépossèdent. J'ai le regret de ne pas avoir photographié l'usine Michelin aperçue en repartant le lendemain, ni les travaux du tramway dans le sol de lave réveillé, ni la ville qui respirait en descendant à pied de l'autopont.

(01/02/2006)

 

Lundi 16 janvier 2006, maison :

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Cela commence comme une de ces blagues de collégien : comment fait-on pour faire tenir vingt-deux personnes dans une machine à laver ?

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La peau de silicone de ces masques imite à la perfection l'aspect d'un visage.

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Allez, il est temps de les sortir : ce sont des visages de mannequins pour s'exercer à la ranimation. Question d'hygiène, chaque secouriste possède sa propre figure dédiée au bouche à bouche et que l'on passe à la machine à laver ensuite. La formation a eu lieu samedi dernier... (voir cette semaine en Etonnements).

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Une fois sur le séchoir, cette étrange procession fait penser à une installation digne de Marcel Duchamp et des surréalistes.

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Certains s'égouttent encore de quelques larmes...

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Dans l'après-midi, ils prendront sous le soleil des airs de masques grecs. Tragédie ? Comédie ?

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Mais le secourisme, secourir, venir en aide, à sa famille, à son voisin, à un passant ou à un inconnu, tout cela s'apprend. Il nous appartient de choisir le rôle que nous voulons endosser dans notre vaste théâtre.
(18/01/2006)



Vendredi 6 janvier 2006, Langres, Lycée Diderot :

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Je suis rentré à nouveau dans la cour de mon lycée de jeunesse vendredi dernier, ce qui me donne l'occasion de vous le présenter. Les austères bâtiments étaient alors embelli par une fine couche de neige et de givre. Les photos présentées ici ont été prises dans la chaleur de mai 2005.

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Lycée de ma jeunesse : presque trente ans que je n'y avais plus mis les pieds. Rien n'a changé : y enseignent encore quelques professeurs que j'ai eus et sur qui le temps s'est arrêté. De même que les salles de classes sont restées identiques.

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Je reconnais le même mobilier, les mêmes tables, ce qui en dit long sur la solidité du matériel et sur les investissements dévolus à l'Education Nationale... J'ai envie de les toucher à nouveau, je suis sûr de retrouver avec précision  l'épaisseur de leur pied de métal, la tranche des plateaux de stratifié, la pression exacte avec laquelle la pointe du compas s'enfilait dedans et dans l'ennui des cours...

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Il reste aussi beaucoup de tableaux noirs. A croire que le stock de craies demeure inépuisable. Je reconnais mon écriture mais je ne me souviens plus à quelle séance d'atelier de l'année précédente s'adressaient ces verbes. Remarquez la fenêtre à gauche, c'est ici, à quinze ans, que je les ai laissées définitivement ouvertes sur le rêve : et les murs de la classe s’écroulent tranquillement. Et les vitres redeviennent sable l’encre redevient eau les pupitres redeviennent arbres la craie redevient falaise le porte-plume redevient oiseau...

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Par la fenêtre, justement, c'est toujours le même stade de foot. J'habitais pile en face. Aucune excuse pour arriver en retard...

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Mais voici une curiosité qui va vous intéresser : à l'autre extrémité, le bâtiment carré, vestige des fortifications Vauban qui s'érigent partout dans ce quartier nommé Citadelle, cette maison forte, donc, est célèbre. Vous en avez forcément entendu déjà parler maintes fois à la télévision et sur toutes les chaînes. Elle abritait (abrite toujours ?) la station météo de Langres, souvent cité dans le bulletin pour y révéler les températures les plus basses. Nous sommes ici à l'extrémité du Plateau de Langres à plus de 450 m d'altitude.

(11/01/2006)


Samedi 24 décembre, mardi 27 décembre 2005, Mont-de-Marsan, San Sebastian :

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Petit voyage de fin d'année qui commence à Mont-de-Marsan. On est plus habitué à voir les pins des belles propriétés landaises sous des cieux plus cléments. Enfin, le brouillard qui persistait les jours précédents se lève : couleurs avivées, romantiques à souhait mais fugitives, le givre ne restera pas longtemps. Il faut se dépêcher, courir à l'un des angles de la clôture, photographier, revenir, photographier encore. Cela prend du temps, on a oublié les gants. Dans ce cas, mille aiguilles percent la peau, il fait moins sept ce matin...

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Quelques jours plus tard, le temps incite aux balades : nous franchissons la montagne et rejoignons l'océan à San Sebastian en fin d'après-midi au soleil couchant...

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"Le ciel était une panse d'âne gonflée qui pendait très bas menaçante au dessus des têtes."
Luis Sepulveda (Le vieux qui lisait des romans d'amour)

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"Il existe une heure, au déclin du jour et au premier signe de cendre, quand la lumière agite sa queue de poisson, quand l'eau sèche du soir descend des tours, où je pense qu'il faut aller en promenade seul à travers ces rues..."
Pablo Neruda (La rose détachée)

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A travers ce petit début d'Espagne baroque, c'est toute la vivacité hispanique que l'on devine. Poètes et écrivains l'ont restituée au delà des mers, depuis l'immense Amérique Latine, depuis toutes les terres d'exils. Des passionnés et des libraires la font vivre encore : invitations aux voyages, à l'ouverture, à la tolérance... Et tout cela s'offre à vous en n'ayant franchi qu'une seule frontière...

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Mais s'il a bien fallu enjamber à nouveau les Pyrénées pour revenir dans le froid, "Grand merci, violons, pour ce jour à quatre cordes. Pure est la sonorité du ciel, la voie bleue de l'air." (La rose détachée)
(04/01/2006)