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Notes de lecture

 

Le cheval d’orgueil, de Pierre-Jakez Hélias, Pocket.
Emblématique de la Bretagne, ce récit, intitulé également Mémoires d’un breton du pays bigoudin, a été publié en 1975. A cette époque, il rencontre un grand succès. Au milieu des années soixante-dix, en effet, le régionalisme est devenu plus revendicatif, c’est l’époque du Front de libération de la Bretagne, de l’introduction des langues régionales. Des groupes et des artistes comme Alan Stivell et Tri-Yann dépoussièrent le folklore local (à la même époque d’ailleurs, dans ma campagne profonde, j’acquiers une guitare « folk », je vais dans des fêtes de villages où s’agitent mollement des chevelus munis de sabots et de chemises de grands-pères).
Le cheval d’orgueil aujourd’hui est débarrassé de toute cette mode de retour à la terre qui prévalait alors. Lire ces Mémoires d’un breton du pays bigoudin, tandis que Rennes est devenue une succursale de bobos parisiens, est aussi étrange qu’observer les mœurs des martiens de la Guerre des mondes d’H. G. Wells. Ce monde, oui, a irrémédiablement disparu. Cependant, une nostalgie demeure à la lecture de cette vie lente d’alors, rythmée par des certitudes d’un autre âge, des évènements et des guerres qui ont achevé d’emporter dans l’oubli ces existences paysannes. Lire Le cheval d’orgueil, c’est comme lorsque je me promène dans le village de Bouxières (une de mes balades favorites en ce moment). Je ne manque jamais de plonger ma main dans le lavoir pour sentir la fuite du temps sous la fraicheur de l’eau.
(13/01/2025)