depuis septembre 2000
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Notes de lecture
Journées littéraires de Jaligny-sur-Besbre, 30 ans de
découvertes.
Je ne sais pas pourquoi, je pense toujours à René Fallet à cette époque
de lannée. Peut-être parce quil avait écrit à 19 ans dans Banlieue Sud
Est, son premier roman : « Au ciel de fin janvier montaient comme
étouffées les fumées du quartier avec leurs pauvres gestes de feuilles mortes ».
Mais le fait est que je me suis toujours rendu en hiver à Jaligny-sur-Besbre, en 2006 et en 2018,
par exemple. Cette année, cest en pensée et en livre que je my rends.
En effet, léminent notulographe Philippe Didion, qui connaît mon attachement à
lécrivain bourbonnais, et qui fait partie du prix René Fallet, ma envoyé la
petite brochure éditée à loccasion des 30 ans de cet évènement littéraire, que
lon considère, à tort, modeste. Dailleurs, lors de la parution de Central
en 2000, je navais eu quune seule exigence auprès de mon éditeur, que mon
livre puisse être présenté pour cet honneur qui récompense un premier roman. Hélas,
il navait pas été retenu. Je me suis rattrapé depuis par dautres succès,
dont le fameux prix populiste que jai obtenu en 2012, comme René Fallet, 62 ans
plus tôt, ce qui mavait comblé de bonheur.
Les Journées littéraires, qui se déroulent donc dans la ville de prédilection de
lécrivain, à Jaligny-sur-Besbre, existent depuis plus de 30 ans (33 ans cette
année), elles ont récompensé par exemple, Amélie Nothomb en 1993 ou Valentine Goby 10
ans plus tard, mais le prix René Fallet nest pas le seul à mettre en lumière des
écrivains, il y a le prix spécial Agir (du nom de lassociation "Agir en pays
jalinois", qui préserve la mémoire de René Fallet), le prix du bourbonnais, le
prix Daniel Bayon, autant de manières de faire vivre la littérature de ce centre de la
France.
Parmi les préfaces de tous ces acteurs, il y a bien sûr celle dAgathe Fallet qui
fédère toutes ces énergies. Les témoignages de tous les auteurs qui ont été
concernés par le prix René Fallet prouvent combien persiste lesprit à la fois
frondeur, joyeux et poétique de lauteur de Paris au mois daôut.
(18/01/2023)
SOS Méditerranée,
collectif, Folio
Le sous-titre de ce livre est intitulé « Les écrivains sengagent »,
car cest un collectif de 18 auteurs qui a réalisé ce recueil de textes destiné à
rendre hommage à tous les migrants qui tentent la traversée de la Méditerranée et qui
périssent. Les bénéfices dailleurs de cet opus sont intégralement versés à
lassociation SOS Méditerranée, qui organise des opérations de secours pour venir
en aide à ces personnes.
« Les écrivains sengagent » : on a envie de dire
« Cest la moindre des choses », tant cela paraît évident, mais
peut-être que mon implication dans lassociation Initiales qui uvre
pour lalphabétisation et qui me fait rencontrer depuis plusieurs années des
Afghans ou des sans-papiers MNA (mineurs non accompagnés) me fait trouver cet engagement
normal, comme allant de soi.
Les textes qui composent ce recueil sont tous différents, mais réunis par le même
besoin dhumanité. Jean-Marie Laclavetine réalise une très belle préface,
percutante, et qui donne le ton, lurgence et labsurdité de cette sauvagerie
moderne. Tous les témoignages recueillis, que ce soit ceux de bénévoles
dassociations, de migrants eux-mêmes, racontent la même horreur, celle que les
participants du dernier atelier décriture mavaient également racontée (voir
Le voyage de Shaka, note de lecture du
15/07/2022). Il faut oublier les noms des écrivains qui composent ces textes et ne
retenir que les personnages qui traversent cette histoire éternelle, et maintes fois
recommencée, comme les vagues de cette Méditerranée mortelle.
(04/01/2023)
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