Webcam 2016

Retour au 18 mars 2010 : Alep,autrefois et aujourd'hui.

"Le mari, chauffeur de minibus avec lequel Pierre avait pris l'habitude de travailler, emmenant ensemble des groupes de touristes acheter l'incontournable savon d'Alep, avait à brûle-pourpoint décidé de les emmener visiter sa famille. Tous, après avoir grimpé les marches nues d'un escalier de ciment, s'étaient tassés dans les fauteuils et le canapé d'un salon quasi vide à l'exception des sièges et d'une table en teck minuscule sur laquelle la petite épouse souriante et si jeune avait déposé en équilibre un de ces lourds plateaux argentés qu'on trouve dans les souks, et sur lequel elle avait déposé des tasses de verre polychromes et décorées d'anneaux concentriques et pailletés, les avait remplies d'un thé odorant de couleur caramel."

                                     18 mars 2010                                                                                 aujourd'hui

"Bien sûr, les enfants avaient été adorables selon les touristes, leurs yeux noirs et curieux passant de l'un à l'autre des invités, montrant leurs jouets, pistolets en plastique, petites voitures en fer, s'étonnant devant cette langue étrange qu'ils ne comprenaient pas, un anglais hésitant partagé de part et d'autre, y compris de leur maman qui avait expliqué qu'elle voulait devenir beautician (esthéticienne) avec son visage charmant. Son mari, tassé dans un fauteuil, avec ses chemises blanches et ses pantalons de tergal infroissable, passerait la nuit ici, ils en étaient convenus, plutôt que de dormir sur une natte dans le minibus comme il avait pris l'habitude de faire sur le parking des hôtels qui les hébergeaient."

                                     18 mars 2010                                                                                 aujourd'hui

"Ça avait été le dernier voyage à Alep. Après le début des événements, lorsqu'il était retourné dans ce pays, il avait appelé le chauffeur, mais personne n'avait répondu. Il pensait à cela, dans la petite église qui contenait avec peine tout ce que le village avait drainé de voisins venus accompagner la famille pour un dernier hommage, comme on dit, et c'était malheur de voir cette jeunesse disparue par accident, on n'en avait déjà pas de trop ici, disait le curé. Probablement avait-il commencé à se souvenir d'Alep à cause de monseigneur l'évêque, que lui avait présenté un jour un Libanais fervent et empressé, couvrant de baisers la bague qu'un vieil homme lui tendait au bout d'une main fatiguée."

                                     18 mars 2010                                                                                 aujourd'hui

"Le pli avait été pris, à chaque cargaison de touristes il passait voir monseigneur, croisant dans les innombrables ruelles et placettes des bonnes sœurs et des imams, des hommes et des femmes vêtus à l'occidentale ou à l'arabe, portant des croix ou des chapelets, cohabitant au sein d'une foule toujours compacte et indifférente, tandis qu'au-dessus d'elle des clochers et des minarets presque emmêlés attendaient que s'installe la tombée de la nuit pour découper de leur multitude de formes le ciel immuablement violet. Alep, comme Damas, semblait s'accommoder de cette ferveur dans l'harmonie. Pourtant, lors du dernier voyage, combien monseigneur paraissait inquiet, ça lui revenait maintenant. Alep, donc, dont il venait de voir un reportage à la télévision de l'hôtel, le souk dévasté, les bombardements, les débris, la citadelle occupée par l'armée, la ville scindée dans son malheur."
(Faux nègres, p. 294-297) - Pour accompagner, No bravery, de James Blunt

(05/12/2016)

lundi 7 novembre, Créteil et vendredi 18 novembre 2016, Rosendael : Instants handball s'expose.

A Créteil, 6 toiles et textes sous chapiteau à l'occasion de la pose de la première pierre pour la future maison du handball
(inauguration du bâtiment le 7 juillet 2018, paraît-il...)




A la mairie de Rosendael, 23 peintures sont visibles du 19 au 24 novembre, le livre est également en vente sur place au profit du club de handball USDK de Dunkerque.

(21/11/2016)

Dimanche 23 octobre 2016 : maison, recette aux champignons.

Ingrédients :
- une poule des bois (ou fraise de veau ou panse de vache) (très rare, recette à faire tous les cinq ou six ans)
- huile d'olive (de Sicile) ail (de Sicile), sel (de mer), poivre (noir).
- servir immédiatement, sans chichi, avec de la crème fraiche et un Chablis 1er cru.

(31/10/2016)

Octobre 2016 : Montmorency, Langres, Chateauroux, Saint-Etienne, Charleville.

Un automne de libraires de salons et de rencontres.

(24/10/2016)

Toulouse, 1978 : premiers émois photographiques.

 


(03/10/2016)

17 et 18 septembre 2016 : week end rimbalien à Roche, Charleville, Charbogne.

(20/09/2016)

4 septembre 2016 : Bruxelles, fête de la BD.

(12/09/2016)

29 août 2016 : Bayard-sur-Marne, il y a un an, jour pour jour.

(29/08/2016)

Du 15 juillet au 7 août 2016 : Sicile, détails de vacances.

En bonus, page spéciale marché de Catane.

(09/08/2016)

Mardi, mercredi 28 et 29 juin 2016, Cerisy-la-Salle.

Les rencontres culturelles de Paul Desjardins, débutées à l'abbaye de Pontigny en Bourgogne en 1910, se poursuivent depuis 1952 à Cerisy en Normandie dans une ambiance château.



Personnellement, j'avais une très belle chambre, j'ai déambulé partout, ouvert toutes les portes, et examiné les bibliothèques à tous les étages (il y a vingt mille livres, paraît il) ; j'y ai trouvé Zola dont c'était le thème du colloque pour lequel Aurélie Barjonet et Jean-Sébastien Macke avaient eu la gentillesse de m'inviter.





Dans ce lieu chargé de 700 manifestations, les vivants magnifiques s'exposent aux murs, les fantômes prestigieux courent encore. Dans les couloirs, Claude Simon poursuit Jacques Derrida. André Gide, encore éveillé en 1923, évoque le trésor réservé de la poésie, mais s'assoupit définitivement en 1937 devant la difficulté d'un colloque "Vocation sociale de l'art dans les époques de trouble mental et de désespoir".

Quant à moi, je parcours tout seul et gaiement les salons, de la cave au grenier, ose des autoportraits dans des miroirs avec un air docte, déniche d'autres fantômes avec un air doux, avant de repartir pour de nouvelles aventures.



(04/07/2016)

Jeudi 23 juin 2016, Paris : François à la patate.

En vrac, studio du chemin vert, photos d’outils, de bocaux pour évoquer Central, Composants, avec l’ami François qui a vraiment la patate.

(27/06/2016)

Du 7 au 10 juin 2016 : semaine à Zuydcoote, Bray-dunes, Dunkerque, Hardellot.

Plages désertes, vieux films, vieux bolides et mille enfants au handball pour la plus grande cour de récré de France.

(21/06/2016)

24, 25 et 31 mai 2016 : Paris, Lyon, Bordeaux, service de presse, promotion.

A peine quelques clichés, la petite salle borgne dévolue au service de de la rue Montparnasse où j'ai croisé un autre passionné du poète, Alain Badiou. Et puis Lyon dans la même journée pour rencontrer des libraires, le temps de poser le sac dans la chambre d'hôtel, avec ce premier exemplaire emmené de Vie prolongée d'Arthur Rimbaud, qui sera le mien désormais (c'est un rite, le premier que je touche, je l'emporte, sentimentalisme et superstition). La semaine suivante, Bordeaux, des libraires toujours, juste regarder la cour borgne par la fenêtre de l'hôtel. J'oubliais, le matin, j'ai vu El Khomri à la remise des prix du concours « Ecrire le travail » pour lequel j'étais dans le jury, le lieu était la fameuse salle des accords de Grenelle, tout un symbole.  Les semaines suivantes, ce sera Reims, Boulogne, Lille, Dunkerque, Paris, Nantes, Cerisy, travail littéraire et nourricier mélangé.

(06/06/2016)

Du 12 au 16 mai 2016 : Berlin.

Voir aussi Berlin, carnet de voyage

(23/05/2016)

28 avril 2016 : Ussy-sur-Marne, sur les traces de Beckett.

Je m'y suis rendu pour la première fois il y a onze ans (voir notes d'Etonnements des 3/04/2005 et 16/10/2010). Le hasard a voulu que j'y passe pas très loin en voiture, avec mon appareil photo et les colzas en fleurs dont les champs ressemblent aux peintures de son ami, Henry Hayden (note de lecture du 26/02/2003).

"Je ne sais pas quand nous rentrerons. Pas envie de bouger. Temps merveilleux. Aucune nouvelle de personne. Travail néant."
Lettre de Samuel Beckett à Ussy, le 14 avril 1952

(17/05/2016)