Père patrie, donc, cest le moment de dévoiler le
titre de ce roman au nom de code J que jai évoqué dans ces notes
décriture depuis presque trois ans. Le service de presse a eu lieu, le livre va
commencer à circuler et il rejoindra la cohorte des parutions de la rentrée littéraire
de septembre, ou plus précisément en ce qui concerne Fayard, à compter du 13 août
prochain.
Difficile de prévoir ce que sera le destin de mon livre, à vrai dire, je men moque
un peu, je nai jamais eu dattente particulière concernant ceux que jai
publié (comme cela, je ne suis jamais déçu). Il sajoute aux autres volumes
(cest le dix-septième). Je lai posé en haut de la pile de mes parutions,
haute de 38 centimètres désormais, petite tour
qui tremble un peu lorsque je tape à lordinateur à la manière dun flic aux
prises avec un rapport denquête.
Bien-sûr, comme pour les autres, jajoute une page spécifique à mes Feuilles de route, avec un peu de
making-off et autres éléments, car tout-de-même, il convient que jen parle un
peu. Martin Winckler (en note de lecture cette semaine avec La maladie de Sachs)
écrit quune (bonne) histoire peut se résumer en une phrase. Pour
« mon » Père patrie, je peux dire que cest lhistoire
dun vieil homme aux prises avec son fils qui est président de la république.
La quatrième de couverture, concoctée avec mon éditeur, est plus diserte :
« Dans un pays de lEst, à lombre du grand frère russe, un vieil homme
vit cloîtré, surveillé par des soldats. De temps à autre on lexhibe à la foule
ou à la presse dans son uniforme recouvert de médailles. Cest Joska, le
« père de la patrie », le héros dune guerre lointaine et à moitié
oubliée. Mais cest aussi le père de Tibor, président du pays depuis vingt-cinq
ans, et qui compte le rester jusquà son dernier souffle. Tibor instrumentalise la
gloire guerrière de son père à des fins politiques. Il lui ment aussi sur létat
désastreux du pays. Jusquà ce que Joska finisse par découvrir que son fils est
habité dune authentique folie meurtrière. Qui aura la force de sy
opposer ? ».
Cest drôle de lire ainsi le pitch de ce récit que jai agencé en mots,
paragraphes, 50 chapitres et 255 pages. Jai limpression que ces
« combinaisons, arrangements, permutations » (comme disait Claude Simon) avec
la langue séloignent ou seffacent avec la parution, comme si la cuisine de
lécriture était terminée, casseroles rangées et vaisselle faite. Reste plus
quà déguster le gâteau.
(06/06/2025)
Jai participé dimanche 18 mai au Mai des livres à
Aulnay-lAître, petit village de la Marne entre Vitry-le-François et
Châlons-en-Champagne. Cela fait plusieurs années que cette manifestation existe. On y
trouve des brocanteurs proposant des livres doccasion, des artisans locaux et des
écrivains, dont Armand Gautron, qui organise cette fête.
Cette année, Armand y a célébré ses 30 ans décriture. Je le connais depuis une
bonne dizaine dannées. Nous avons participé ensemble à un recueil collectif Le
retour du loup (note de lecture du
22/10/2014). Armand a financé son tout premier livre Un son de cloches, en
vendant sa moto en 1995. Trente ans plus tard, il aligne une quarantaine de titres,
beaucoup de polars, comme la série du détective privé Antoine Landrini, qui a de
nombreux afficionados. Il montre ainsi quon peut vivre de sa plume sur une
longue période en séditant soi-même. Car ses lecteurs
sont des fidèles, qui échappent comme lui à des standards éditoriaux.
Tandis quil vendait à tour de bras ses livres, je prenais le soleil de ce beau
dimanche en regardant passer mollement devant mon stand le public de
lecteurs-échappés-des standards-éditoriaux et qui ignoraient superbement ma prose. Mais
je me sentais parfaitement bien au milieu de tout ce monde. Jai discuté à droite
et à gauche, retrouvé des connaissances. Jai acquis La saison des bijoux, dÉric
Holder auprès une bibliothèque qui se séparait de surplus (livre que jai
échangé 15 jours plus tard avec Être un écrivain, de
Jean Rouaud en Notes de lecture cette semaine -, limportant étant
que les livres circulent).
Tout cela se passe chez moi, cest du local, de la province, région, territoire,
campagne en déclin (rayez les mentions inutiles ou trop évidentes). Cela se passe à
proximité comme les deux dernières séances dateliers évoquées la semaine
précédente. Ici, la culture, comme les oiseaux, se niche au creux de lieux divers.
Ainsi, dix jours plus tard, me voici à la médiathèque de Joinville (province, région,
territoire, campagne
) à attendre une classe de troisième partie en vélo me
rencontrer de leur collège René Rollin à Chevillon jusquici, soit une dizaine de
kilomètres le long dun canal bucolique (comme celui qui illustre justement le livre
de Benoit Coquard Ceux qui restent faire sa vie dans les campagnes en
déclin, note décriture du
11/07/2020).
A la médiathèque, je retrouve Isabelle qui me gratifie dun « ça fait
longtemps » et, en effet, elle travaille ici depuis 1992, me dit-elle, toujours
parée de ses longs cheveux noirs. Je lavais rencontrée en 2001, lors dun
salon organisé par les Écrivains de Haute-Marne (actualités du 21/06/2001 il reste même deux photos et je
crois me souvenir quIsabelle était déguisée en gente dame du temps jadis). Tout
cela, en effet, date dun temps immémorial, le 11 septembre était pour bientôt, on
payait encore en francs, les réseaux sociaux nexistaient pas et les influenceurs
nétaient pas encore nés.
Justement, lorsque les collégiens sportifs posent leurs vélos pour venir me rencontrer,
je leur demande lannée de leur naissance et hop ! je sors de ma pile de
livres, celui publié lannée en question. Ce sont des classes de troisième, ils
ont 15 ou 16 ans, nous sommes alors en 2009 (Bestiaire domestique) ou en 2010 (Retour
aux mots sauvages). Nous discutons beaucoup. En bons élèves et parce que la
préparation a été bien faite, ils ont rédigés des questions, mais heureusement, ils
ne tardent pas à sen échapper et proposent, comme souvent lorsquon sort du
cadre, de belles réflexions. Lun préfère la philosophie Nietzche et Camus. Une
autre partage ses lectures avec son père.
Je repars avec un petit regret toutefois, si javais appris avant leur venue en
vélo, je les aurais bien accompagnés le long du canal.
(30/05/2025)
Cette semaine, jai assuré les deux dernières séances des ateliers de ce
printemps.
Pour deux ateliers sur les quatre prévus, cest terminé et jai déjà rendu
les textes pour le Festival de lécrit, ceux réalisés dans la médiathèque des Islettes et ceux écrits
par les détenus de la Maison
darrêt de Bar-le-Duc. Au total, il y aura eu 19 participants pour ces deux
entités, ce qui est un excellent résultat pour ces endroits à lécart de la
culture et souvent délaissés.
Pour les deux ateliers restants, javais affaire à un public de collégiens.
Dabord le collège Jean
Moulin de St-Memmie ma accueilli pour un projet prévu avec Fabienne M, une
professeure de français. Cest la M.E.L. (Maison des écrivains et de la
littérature) qui ma sollicité en automne dernier pour mener à bien cet atelier
issu du programme déducation artistique mené depuis plusieurs années Par
nature, des ateliers littéraires avec le vivant. Depuis janvier, jai ainsi
travaillé avec 27 élèves de sixième.
Ce lundi 19 mai, cétait ainsi notre dernière séance de travail, mais pas notre
dernière rencontre puis quune restitution est prévue vendredi 13 juin, en
présence des élèves bien-sûr, de leurs parents, des professeurs qui ont participé au
projet avec un grand enthousiasme. La direction de léducation nationale sera bien
entendu présente, avec la presse et des membres des clubs Lions locaux qui se sont
associés à notre beau projet.
En effet, en accord avec le thème particulier de la défense des océans, qui émerge
cette année, nous avions choisi dimaginer un conte retraçant le trajet dun
chewing-gum de lavaloir deau de pluie située devant le collège jusquà
la mer. Et cette idée mavait fait penser à un autre projet soutenu par
lorganisation internationale Lions concernant lécologie : la dotation de
plaques de fonte marquée dune inscription « Ici commence la mer » et
que les clubs Lions fournissent afin quelles soient scellées devant les grilles
deau de pluie pour sensibiliser les habitants à ne pas jeter nimporte quoi
nimporte où. Accord enthousiaste des autorités Lions ! Ainsi, nous doublerons
le 13 juin la restitution de notre atelier décriture par linauguration
dune telle plaque devant le collège Jean Moulin.
Enfin, ce mercredi, toujours dans la Marne, mais à Vitry-le-François, je suis allé au collège Les Indes voir des
deux classes de 5ème SEGPA que javais déjà rencontré à la médiathèque Albert
Camus. Avec Jean-Christophe B, leur professeur de français, nous nous sommes ainsi
associés au projet collectif de la ville qui rend hommage ce printemps à Jane Birkin. En
sinspirant de la désopilante chanson « la gadoue » que lartiste a
chanté avec Les Négresses vertes, les élèves ont construit des poèmes sur le thème
de la pluie (drôle, en cette période de sécheresse depuis 3 mois), qui seront affichés
dans la très belle médiathèque dès vendredi et pour plusieurs semaines. A noter que
jaccompagnerai les deux classes le 11 juin prochain dans leur visite de
lexposition.
Ainsi se terminent les quatre ateliers de printemps. Ils ont représenté pour moi une
belle somme de travail, mais vraiment, aucun nuage et une très belle réussite pour
chacun deux.
Le prochain atelier aura lieu toujours à Vitry-le-François, cinq jours consécutifs sur
le thème du patrimoine début juillet !
(23/05/2025)
« Celui qui rentre un 14 mai à 15h30 dans une pharmacie », cette phrase
sert de motif récurrent au texte que jai composé en 2005 : Langres suse. Je lai
relu, il y a peu : un site Facebook langrois lavait recensé. Dans les
commentaires, jai même reconnu des personnes que javais fréquentées dans ma
jeunesse.
Celui, donc « qui rentre un 14 mai à 15h30 dans une pharmacie », cest
moi et cétait en 2005, cela fait vingt ans exactement aujourdhui.
Savoir ce que je faisais dans ma ville natale un 14 mai 2005 ma échappé. A cette
époque, je préparais avec Vincent et Françoise, profs de français récemment nommés
dans cette ville, des ateliers décriture et je suppose que cette échappée
langroise y était en rapport. La pharmacie, oui, je men souviens, plus trop des
médicaments que jy avais retirés, mais je sais que ça devait correspondre à
cette époque difficile qui me taraudait à lépoque depuis quelques mois. Toujours
est-il, quen sortant de la pharmacie et je revois parfaitement la scène
, jétais tombé sur ce copain denfance, Marc, devenu directeur de
lécole de musique (cest lui qui mavait appris la guitare, nous avions
tous les deux 12 ou 13 ans et je suis très fier davoir été le premier à susciter
sa vocation pédagogique).
Mais Langres suse est plus que le prolongement de cette anecdote, de
« celui qui un 14 mai » tombe en sortant de la pharmacie sur un copain
denfance. Le titre contient à la fois des souvenirs, mais aussi la manière dont
ils vous échappent, dont ils susent.
Ce texte jen avais besoin. Il ma détourné pendant trois mois des mises à
jour de FdR, régulières depuis le début, 4 ans et demi auparavant. Je my
suis attelé, outre les souvenirs, jy ai mêlé mes lectures, mes centres
dintérêt. Ce fut une récréation, mais aussi un cheminement indispensable pour
effacer la période difficile dans laquelle je mengluais alors.
A postériori, on analyse toujours froidement les raisons de ces mois pénibles et
inconstants. Je voulais devenir autonome dans lécriture, entreprendre des ateliers
décriture, commencer des études de Lettres, les bouquins que je prévoyais
étaient en panne, jétais déboussolé dans ma vie personnelle. Tout finalement
sest mis en place. Aujourdhui, je ne peux que constater que jai terminé
mes études par un doctorat, que jai publié une dizaine de livres depuis cette
époque et que je prends grand plaisir à animer des ateliers.
Mais le principal nest pas là. Le revirement sest fait dans ma tête lorsque
jai compris que seule la vérité dune vie sans artifice était essentielle
pour moi. Je viens de regarder Perfect days de Wim Wenders : lhistoire dun
type qui travaille à l'entretien des toilettes publiques de Tokyo et qui se satisfait de
son quotidien. Cest exactement cela, je voulais vivre le plus banalement possible,
en restant toujours en prise avec lordinaire des jours.
Lorsque je regarde les vingt ans écoulés, alors oui : perfect days, jours parfaits,
heureux. Bien-sûr, en vingt ans, il y a eu les drames habituels dune longue
période, disparitions de proches, mon beau-père, mon père, et même le fameux Marc,
celui rencontré le 14 mai 2005. Mais la réalité de ce jour, de ce 14 mai 2025, est
celle-ci : je fais partie des gens heureux.
(14 mai 2025)
Jai passé deux jours en prison, à la maison
darrêt de Bar-le-Duc. Jy étais déjà allé lannée dernière à la même
époque pour un atelier décriture. Jai tenu à renouveler
lexpérience, car il me paraît important que lévasion par lécriture
puisse être proposée à ceux qui sont privés de liberté. Et surtout, cest,
paradoxalement, un lieu de belles rencontres, comme le sont tous les endroits voués à
loubli de nos sociétés : Ehpad, centres daccueil, foyer
dhandicapés, structures sociales
etc. Un jour on ma demandé si ça
mintéresserait danimer des ateliers décriture de prestige, type
Gallimard : jai répondu en fanfaronnant que faire écrire des gens qui
ont déjà un accès approfondi à la culture présente moins dintérêt pour moi
(cest en partie faux car jai pris grand plaisir à animer latelier de
haute volée que jai proposé à la médiathèque de Reims en automne dernier et qui
sadressait à des habitués de la chose écrite).
Pour en revenir à la maison darrêt de Bar-le-Duc, contrairement à lannée
passée, lorganisation est plus restreinte, probablement par manque de moyens, et
les conditions daccueil des personnels extérieures se sont durcies, mexplique
le directeur du service de probation (SPIP). Cela se traduira par linterdiction
dutiliser mon appareil photo (pour photographier les textes afin de les recopier le
soir) car aucun écrit ne doit sortir du cadre de la prison sans avoir reçu laval
de ladministration. Je déposerai chaque soir le résultat de nos cogitations
verbales dans le casier de courrier du SPIP.
Je nai pas été accompagné non plus par des bénévoles dune association
daide aux détenus qui gèrent la bibliothèques, comme lannée passée, ni
par un agent de probation (lan dernier, ils étaient deux dont une stagiaire).
Jai ainsi été livré à moi-même, libre derrer dans la prison aux larges
murs pluri-centenaires, enfin libre
Le plus dur était de repérer mon chemin, rien
ne ressemble plus à une porte verrouillée quune autre porte verrouillée. Mais à
chaque fois, comme par magie (celle des caméras), un surveillant venait mouvrir.
Jai ainsi été enfermé dans une salle de cours au deuxième étage (celle
réservée aux arts plastiques), avec six participants.
Et là, après la traditionnelle poignée de main que je tiens à donner à chacun, une
autre magie, celle des rencontres improbables a opéré : pendant les deux jours,
jamais je ne me suis senti plus en sécurité quici
La suite et le détail de cet atelier sont à retrouver en page spéciale, car, boulot
oblige, la veille de mon escapade en prison, une heure après être revenu de Baden-Baden
(en Étonnements), je suis retourné aux Islettes le mardi après-midi pour la troisième
et dernière séance de latelier décriture (là aussi, cette séance est à
retrouver en page spécifique).
La semaine aura été ainsi bousculée et je ne peux pas raconter en détail dans cette
rubrique ces expériences gratifiantes et enthousiasmantes, ça me prendrait des pages et
des pages. Dautant plus quun atelier en chasse un autre : jai dû
planifier quelques détails pour celui qui commencera la semaine prochaine, le 30 avril,
avec deux classes de SEGPA à Vitry-le-François sur le thème de Jane Birkin que la
municipalité honore en ce printemps.
Et puis, parce quun bonheur narrive jamais seul, je prépare
darrache-pied latelier
d'écriture proposé par la M.E.L. au collège Jean Moulin de Saint-Memmie où
jai réussi à y adjoindre un autre projet qui lui donnera une dimension plus riche.
A suivre
(03/05/2025)
Mon éditeur ma appelé et, pour la deuxième fois, je me
trouvais en Italie.
La première, cétait lété dernier, fin juillet 2024 (le 22 exactement) et
jarpentais, une fois de plus, le très beau musée de Naples, dans lequel des
vestiges émouvants de Pompéi et dHerculanum sont réunis. Dans la déambulation
des salles, il mavait annoncé sa volonté de publier J. Nous avions
discuté daméliorations du texte et il mavait judicieusement suggéré de
déplacer trois paragraphes. Je lai fait à mon retour et le résultat était
nettement mieux, un peu comme lorsquon déplace des pièces peu sûres dun
puzzle et quon saperçoit quelles semboitent pile-poil.
La seconde fois, cétait la semaine dernière, nous étions en Ligurie pour
randonner aux Cinque Terre (voir en Étonnements et en Webcam). Mais lendroit où je
me trouvais au moment de lappel (le mercredi 9 avril) était moins agréable que les
salles du musée de Naples ou les sentiers ensoleillés des jours précédents aux vues
imprenables. Nous étions revenus à lappartement de Levanto assez tôt, chassé par
la pluie qui avait conclu notre dernière après-midi. Cétait toujours cependant à
propos du roman J, dont la parution est prévue pour septembre. Mon éditeur
mannonçait lenvoi des corrections proposées, après relecture. Évidemment,
nous avons lhabitude de travailler rapidement et je lui ai promis un retour pour le
début de la semaine prochaine, après être revenu chez moi. Apparemment, les corrections
sont mineures et cela devrait aller assez vite. Il ma parlé également dun
projet de jaquette que jai attendu avec impatience.
Jétais à Cannes deux jours après, je me promenais sur la Croisette juste en face
du Carlton, lorsque jai reçu les corrections à valider et le projet de jaquette.
Magnifique ! (je parle de la jaquette et non de la Croisette ni du Carlton).
Jai renvoyé aussitôt un mail enthousiaste à mon éditeur, agrémenté dune
photo de la plage.
Quant aux corrections, je my suis mis dès mon retour et jy ai consacré la
journée entière du lundi. Cest toujours pour moi un moment important, celui de me
replonger dans le texte, de découvrir comme un lecteur neuf, un texte que jai
pourtant écrit, mais dans la pagination quil arborera au format final. Ça change
mon point de vue, je me sens vraiment à ce moment-là auteur ou écrivain de ce nouveau
livre. Depuis 25 ans, à chaque parution, cette expérience me rend heureux et ravi
ravi dans de sens du rapt, quelque chose qui vous prend, vous déplace, un
ravissement à la manière de Marguerite Duras (Le ravissement de Lol V. Stein).
Jattends maintenant les secondes épreuves, puis tous les rendez-vous prochains
que jespère nombreux et qui prépareront la rentrée littéraire de
septembre.
(18/04/2025)
Les ateliers de printemps reprennent. Les dates sont
programmées et cinq sessions différentes sétalent jusquen juillet (voir Agenda). Il manque encore une semaine datelier
dété à prévoir dans ma ville, à la suite de celle de Vitry-le-François (comme
lannée passée), si toutefois lopération est reconduite.
Pour linstant, je dois conclure quatre ateliers dici fin mai, et cest
beaucoup en peu de temps. Car il faut imaginer, mettre en place, résoudre la logistique,
organiser les rendez-vous, la progression, la restitution pour chacun deux, sans
compter lénergie que je mets à animer chaque séance, à compiler les textes,
activité très chronophage, et à anticiper la suite.
Certains me sont déjà habituels, comme les deux que je vais suivre dans le cadre du
Festival annuel de lécrit (cest la 29ème édition). Je retrouve, en effet,
comme en 2023, la modeste mais très active bibliothèque des Islettes pour trois
séances. La première séance, qui vient davoir lieu, avec un public nombreux et
varié, est déjà relatée en page
spéciale (et en page Ateliers
décriture).
Je vais également visiter de nouveau, comme lannée passée, la Maison
darrêt de Bar-le-Duc pour deux jours. Lexpérience décriture avec des
détenus en attente de jugement est toujours marquante, il y a beaucoup de tensions
psychologiques, sociales, éducatives à dépasser, cest éprouvant et on nen
ressort pas indemne.
Cette année, des expériences nouvelles me sont proposées.
La Maison des écrivains et de la littérature (la MEL) à laquelle je suis adhérent,
ma invité à participer à laction déducation artistique « Par
nature, des ateliers littéraires avec le vivant », qui réunit 100 auteurs et
autrices dans 100 établissements scolaires. Jinterviens au collège Jean Moulin de
Sainte-Memmie avec une classe de sixième. Jai déjà réalisé une première
rencontre (voir également une autre
page spécifique), et deux autres sont programmées. Un conte est en cours
délaboration et nous navons pas le droit à lerreur, car on envisage
avec la professeure de français une belle restitution en juin avec un partenaire
inattendu qui suit un projet similaire (je suis très fier de lavoir convaincu). A
suivre donc...
Enfin, un petit atelier de 2 séances sest élaboré dernièrement lors dune
rencontre avec la médiathèque de Vitry-le-François qui recherchait un auteur pour deux
classes de SEGPA. La ville célébrant Jane Birkin, nous allons travailler à la
réécriture dune de ses chansons.
Tout cela est vivifiant, la créativité dont il faut faire preuve, la réactivité
également. Je noublie pas de mentionner le recueil de latelier de Reims, suivi en automne
dernier, qui sera présenté courant juin. Bref, il reste encore beaucoup de dates à
programmer dici lété, dautant plus que les grandes manuvres
éditoriales concernant la parution de mon roman au nom de code J, désormais
contractualisée pour septembre, vont commencer : réunion des représentants, tour
de France des libraires
etc. Jespère arriver à tout concilier (et dire
quon me croit en retraite
)
(04/04/2025)
La restitution du concours francophone Dis-moi
dix mots a eu lieu à Vitry-le-François, jeudi dernier. Grand succès, qui
augmente chaque année. Et, comme chaque année, jai fait partie du jury, ce qui
nest pas une mince affaire, car il faut choisir les lauréats parmi des centaines de
textes concoctés à partir des 10 mots retenus. Jai profité dun long trajet
en train en février pour aller à Argelès et Bédarieux (voir cette même rubrique le
17/02/2025) afin de lire lensemble des propositions. Tâche pas facile, car les
écrits sont tous beaux et on ne peut primer que 10 à 20 % des textes. Mais en même
temps, cétait une superbe mise en abyme que de traverser notre pays de la Champagne
à lOccitanie, en passant par lIle de France et lOrléanais, aux langues
autrefois disparates et désormais unifiée par le français depuis lédit de
Villers-Cotterêts.
La belle cérémonie de Vitry-le-François (ville qui nous accueille si bien) était à la
hauteur de lenjeu et de luniversalité des pages proposées (jai lu des
écrits du monde entier, notamment ceux dune classes francophones en Floride qui a
participé massivement). Comme lannée dernière, Vincent et Céline Bardin ont
assuré une magnifique mise en voix et en musique dune trentaine de textes de
lauréats. La remise des prix a duré toute laprès-midi, avec la présence du
préfet, du sous-préfet, du maire de la ville, de ses adjoints, de conseillers
départementaux et de représentants du Ministère de la Culture, tous soucieux de
lintérêt de poursuivre de telles initiatives. Plus de cinquante structures se sont
investies, centre sociaux, accueil de migrants, écoles, lycées, EPHAD, associations, et
même une école de gendarmerie pour la deuxième année. Des textes de détenus ont
également été primés et cest important au moment où le Ministère de la Justice
prévoit des coupes budgétaires drastiques pour certaines activités considérées comme
« ludiques » dans les prisons. Nous devons nous affranchir de discriminations
hâtives et populistes, et réaffirmer, avec de telles actions concrètes, que la langue
française est un socle de cohésion sociale.
(27/03/2025)
Rien à retirer de cette note décriture
du 13/05/2020 : mon feuilleton Sur Ivan Oroc
est resté dans létat. Pour coller parfaitement au confinement, le premier chapitre
a été rédigé le lundi 16 mars 2020, relayé chaque jour par un nouvel écrit
jusquau 54 ème et dernier texte, terminé le dimanche 10 mai, la veille de la
reprise dactivité.
« Relater l'expérience du confinement a été un grand moment de créativité pour
beaucoup d'acteurs culturels (comme on dit). Il faut dire que la situation inédite de ce
retrait forcé, ainsi que le temps libre dégagé des obligations habituelles (14
rendez-vous annulés pour moi) ouvraient bien des perspectives.
Beaucoup d'écrivains auront opté pour un journal de confinement, voire un journal de
non-confinement pour relater la vie de ceux qui ont continué à uvrer
(dans L'Huma). Pour ma part, il me semblait un peu stérile de narrer combien on
tourne en rond dans un appartement ou une maison, avec comme seule fenêtre Internet ou
les réseaux sociaux. Et en même temps, cette expérience nouvelle m'apparaissait
terriblement romanesque et digne d'être détournée dans une fiction qui se bâtirait au
jour le jour.
Aussi, lorsqu'à émergé l'idée au sein du sympathique collectif de l'aiR Nu auquel je
contribue, de constituer une rubrique pour évoquer le confinement, j'ai commencé à
écrire Sur Ivan Oroc, en remarquant que c'était le
palindrome de " coronavirus ". Au début, je n'étais pas sûr de suivre une
cadence rapide de publication, j'imaginais plutôt quelques épisodes hebdomadaires, mais
très vite le changement de tempo que le confinement a provoqué m'a fait opter, presque
sans m'en apercevoir, pour une publication journalière, à la fois sur mon site (le
texte) et sur l'aiR Nu (l'audio) où je me suis évertué à lire l'épisode du
jour.
A ma grande surprise, je me suis ainsi très rapidement pris au jeu et, à la fin, je n'ai
loupé que deux jours au tout début, le temps de prendre mes marques. A remarquer aussi
que les contributeurs de cette rubrique de l'aiR Nu Ce qui nous empêche ont
pareillement été très prolixes : à ce jour, on compte 106 articles postés, que je
prenais beaucoup de plaisir à découvrir au fil des parutions : félicitations à Guy
Bennett, Piero Cohen-Hadria, Anne Savelli, Joachim Séné pour ces belles lectures.
Sur Ivan Oroc, donc, compte cinquante-quatre chapitres, un par jour, qui mettent
en scène le personnage d'Ivan Oroc. En réalité, il y en a plus, car Joachim Séné a
intercalé quelques épisodes à rebours sur les rêves d'Ivan Oroc, merci beaucoup de ta
contribution (et merci aussi aux autres pour leurs allusions ponctuelles). Le rituel de
réalisation était toujours le même. J'écrivais généralement le matin, je complétais
et enregistrais l'après-midi. Et comme il s'agissait du confinement obligé à la maison,
le tout avait lieu dans mon bureau habituel où une horloge rythme généralement le
temps. Aussi, lors du premier enregistrement, j'ai eu l'idée d'intégrer son tic-tac,
histoire de marquer justement cette période inconnue qui s'ouvrait devant nous. J'y ai
ajouté le défi de la photographier sous tous les angles et de poster une vue chaque
jour, pour révéler ce qui se cache derrière le décor. Évidemment, à force, j'aimais
lorsqu'elle sonnait en plein milieu de l'enregistrement et j'avoue avoir souvent guetté
le moment adéquat pour qu'elle ajoute sa voix.
Le tout (écriture et enregistrement) prenait environ deux heures. Mes co-confinés (en
tout nous étions cinq au maximum) évitaient de faire du bruit au moment de
l'enregistrement, mais ça n'a aucune importance, au contraire j'aime parfois réécouter
ces épisodes juste pour distinguer l'éclat de voix du bébé qui s'amuse, le bruit de la
tondeuse du voisin ou même une fois le vrombissement d'une mouche qui tournait autour du
micro. Les enregistrements ont été faits rapidement et rarement recommencés, aussi les
bafouillages et les erreurs de lecture sont nombreux. Il y a aussi toute une partie au
début un peu cacochyme avec des chapitres courts n'excédant pas quatre minutes, ils
correspondent au manque de souffle que la maladie a provoqué (en fait j'ai tout testé
pendant cette période, texte et audio, confinement et virus, tant qu'à faire). Mais
malgré ces hésitations, je préfère la partie audio plutôt que la partie écrite. Le
texte est aussi imparfait. Il y a des fautes, des répétitions, des phrases mal
tournées, il s'agit d'un premier jet pourrait-on dire.
En réalité, il y a beaucoup de similitudes avec la rédaction d'un vrai roman. D'abord
l'aspect et la distance : s'il était publié, il approcherait 180 à 200 pages. Ensuite
la manière dont je me suis pris au jeu de l'écriture qui ressemble véritablement à ce
que je fais d'habitude, cette sorte d'excitation de romancier qui pousse à avancer, qui
vous fait y penser la nuit pour envisager la suite. Peut-être que ce qui me plait dans le
roman, d'une manière générale, c'est de donner vie à un personnage. Au fil des jours,
Ivan Oroc a ainsi pris corps.
En revanche, il y a des différences toutefois à écrire une fiction au jour le jour sans
savoir ce qu'il adviendra du personnage. La publication en feuilleton exclut tout
recommencement. Il faut faire avec les incohérences narratives et avancer coûte que
coûte, avec des épisodes de qualité inégale. J'ai vraiment conçu chaque jour un
nouveau chapitre. Parfois je glissais les premières phrases du suivant le soir après
l'enregistrement, juste histoire d'y penser un peu et que s'accomplisse cette espèce de
travail à l'intérieur du cerveau à l'insu de soi-même. Lorsque a fin a approché, j'ai
juste envisagé des possibilités pour les quatre derniers chapitres et que bien sûr je
n'ai pas vraiment respecté.
Au final, je suis vraiment content de Sur Ivan Oroc. J'ai véritablement
l'impression d'avoir écrit un nouveau roman en deux mois. Qui sait ? Il sera peut-être
publié dans dix ans pour marquer l'anniversaire de cet évènement planétaire ? »
(13/05/2020, note reprise le 13/03/2025)
Paris. Je dis toujours, je vais à Paris, mais parfois (de plus
en plus), je reste dans lappartement proche qui nous accueille régulièrement
depuis 2008. Il a lavantage dêtre pratique, muni dun parking, et à une
poignées de minutes du RER, ce qui nous permet dêtre au centre de la capitale en
moins dune demi-heure. Jaime son ambiance détudiant (il a servi à
notre progéniture alors en études ici). Nous lavons ainsi conservé.
Lendroit est tranquille, la vue imprenable (par la fenêtre de la cuisine, je devine
la maison de Léautaud). Le centre-ville est vite atteint au bout dune rue en pente.
Magasins cossus, une ambiance de villégiature presque. Le parc (immense et renommé) est
à proximité. Nous lavons arpenté sur 12 km dans une belle après-midi de
février. De retour, jai écrit un peu, car le lieu incite à le faire.
Et puis le lendemain, cétait Paris pour de bon. Javais rendez-vous avec mon
éditeur et la directrice en charge des cessions, histoire de faire le point. Je ne les
avais pas revus depuis longtemps (en fait depuis exactement 2 ans jour pour jour, lors de
la première projection de Lhomme debout aux 7 Parnassiens). Entre temps,
la maison avait connu quelques avatars (voir note décriture du 15/03/2024). Bref,
le temps que tout cela se tasse, que lassurance dune véritable liberté
dédition soit réaffirmée, nous avons pu avancer sur le principe de
lédition pour septembre de mon texte au nom de code J. Si la chose semble
actée, une nouvelle lourdeur administrative inhérente au groupe semble compliquer
quelque peu les arcanes décisionnaires. Cest drôle quun groupe privé, de
surcroit libéral, se dote dune pesanteur soviétique. Mais bon, il reste du temps
avant septembre (ou plutôt juin, car le livre doit être finalisé pour lété),
nous avons lhabitude de travailler depuis un quart de siècle ensemble, mon éditeur
et moi, ça devrait être suffisant et promettre de nouveaux échanges pendant ce
printemps. En parlant déchanges, belle discussion avec la directrice des droits sur
les ateliers décriture que janime. Je suis reparti avec une superbe édition
poche de Je me souviens de Georges Perec, outil indispensable à lanimation
dateliers.
(25/02/2025)
Jai été invité pour présenter mon roman Yougoslave
à Bédarieux, à côté de Béziers pour le Festival
Objectif Suds, qui, cette année, avait pour thème les Balkans. Comme dhabitude
on annonçait pour cette huitième édition des arts diversifiés en rapport avec le
thème : musique, arts plastiques, littérature, contes, cinéma.
Je nai pas lhabitude daller dans cette partie de la France. Sur le
trajet, soleil et douceur, par la fenêtre du train, des étangs et des flamants roses. Je
suis accueilli à la gare par Christine, cheville ouvrière de lassociation, qui
mhébergera dans sa maison dhôte. Elle a eu une vie singulière,
lAfrique pendant de nombreuses années, puis un retour précipité en France avant
dentamer une nouvelle vie tournée vers les autres.
La salle se remplit pour la rencontre : pas moins de cinquante personnes à
lEspace dart contemporain. Je suis très bien interviewé par Pierre Barthes,
ancien attaché culturel en ambassade. Jai pu exprimer tout ce qui me tenait à
cur au sujet de Yougoslave, qui demeure le livre le plus affectif que
jai écrit.
(17/02/2025)
Cest la deuxième fois que je participe à la dictée
organisée par le Rotary. La première avait eu lieu en 2023 et, cette année, jai
été sollicité à nouveau pour jouer à mon « Bernard Pivot » et ainsi, lire
et animer cette épreuve dorthographe. Le texte était identique pour tous les clubs
Rotary de France. Il sagissait dun extrait de Jean Chalosse, moutonnier des
Landes, écrit par Roger Boussinot et paru en 1976. Cette littérature
sinscrivait alors dans la vague de retour à la terre qui avait été à la mode au
milieu des années 70. Cest de la même veine que Le cheval dorgueil de
Pierre-Jakez Hélias, relaté récemment en Notes de lecture.
Avant la dictée, jai donné quelques éléments sur Roger Boussinot, car réduire
ce texte dune page à un simple exercice, est insultant pour lauteur. Roger
Boussinot, donc, était un historien libertaire. Il a participé à des ouvrages comme
spécialiste du cinéma et son parcours prolifique, diversifié, ressemble à celui de
Michel Ragon. Comme lui, il fait partie de cette génération dhommes intègres.
Investi dans la vie politique, Roger Boussinot fut maire de Pondaurat (33) et candidat aux
aux élections régionales sous l'étiquette écologiste aux côtés de Noël Mamère.
Pour en revenir à la dictée, elle était scindée en trois niveaux (écoles primaires,
collèges, lycées et individuels). Le Rotary avait investi la mairie de ma ville et il a
fallu pousser les tables pour accueillir les 70 participants (heureusement que
javais un micro).
Les primaires avaient droit à un seul paragraphe de cinq lignes et cest tant mieux,
car jai eu la joie daccueillir des tous jeunes, issu de CE1, et autant dire
quil a vraiment fallu dicter lentement pour ces débutants en écriture. Jai
enchainé par un autre paragraphe pour les collégiens (qui donc avaient dix lignes au
total). La fin de la dictée que jai présentée comme un petit marathon sest
prolongée par 19 autres lignes.
Jai pris un grand plaisir à dicter le texte. Ce nest pas forcément évident,
il faut guetter les participants, ceux qui sont perdus, ceux qui nont pas compris.
La ponctuation aide beaucoup à se repérer et il me fallait sans cesse dire et redire les
groupes de mots et récapituler les phrases. En fait cest comme relire soi-même le
texte que lon vient décrire, afin de vérifier que la langue coule sainement.
Le style de Roger Boussinot est agréable mais je me demande si, de nos jours, on oserait
encore utiliser les quelques subjonctifs qui émaillent le texte. Car il faut bien des
pièges pour vérifier notre savoir orthographique ! Outre les mots compliqués
(phalanstère, ensemencement, gemmage), cest généralement les accords verbaux qui
sont les plus difficiles à appréhender. Le texte étant long (il a bien fallu une heure
de dictée), jai émaillé mon propos de quelques plaisanteries, par exemple sur les
crampes que procurent les stylos que nous navons plus lhabitude
dutiliser.
Après, les copies ont été ramassées et corrigées par des membres du Rotary. Pendant
ce temps, jai indiqué quelques pièges de la dictée. Au final, une personne a
remporté la timbale en ne faisant aucune faute, ce qui est rare. Il faut dire
quelle fait partie de lassociation
haut-marnaise des écrivains.
(30/01/2025)
Jai fait ce rêve dans la nuit du lundi 13 au mardi 14
janvier, probablement plutôt le matin : cest à linstant du réveil que
les images mapparaissent le plus nettement.
Images ou ambiances dailleurs : jai rêvé que deux gamins, deux amis
(lun deux était peut-être moi) se défiaient à la course à pied. La course
à pied est un songe récurrent que je fais régulièrement, toujours bénéfique et
dynamique. Lorsque je men rappelle, je garde toujours une sensation de joie et
dinusable endurance dont limpression persiste très longtemps
(endorphines ? effet de laccoutumance après 15 ans de courses ?).
Mais cette fois, dans la semi-conscience du petit matin, lidée dun roman
mettant en jeu ces deux personnages mest apparue avec clarté.
Depuis quelques semaines déjà, dans lattente du récit J à paraître (peu
de nouvelles, mais cest pour septembre 2025), les tentatives décriture, que
javais mises en place à la suite de ce texte terminé depuis plus dun an, me
tenaient mollement. Javais prévu une suite à J, en reprenant
lhistoire dun des personnages, mais les difficultés éditoriales avaient usé
mon inspiration. Dans le courant de lannée précédente, javais également
commencé un roman au nom de code TT (note
décriture du 22/03/2024), dont lélaboration sest révélée
sporadique.
Dans la quiétude des vacances guadeloupéennes, jai eu tout le temps de penser à
ces tentatives laborieuses. Et si je navais plus envie de ces histoires ?
Sil me fallait trouver un autre sujet ? En même temps, je pensais à cet
impératif qui nous assigne, nous autres, pauvres plumitifs, à trouver une inspiration de
remplacement, comme si notre vie en dépendait (en fait, oui, elle en dépend, même si on
se déclare capable darrêter décrire du jour au lendemain).
Sont-ce ces interrogations qui mont fait commencer ce récit issu dun
rêve ?
Probablement, toujours est-il que jai commencé le jour même à creuser ce sillon,
à affiner les personnages, lintrigue, la trame dans les jours qui ont suivi, et à
jeter les premiers mots (léquivalent de 15 pages tout de même en une semaine) de
ce qui pourrait bien passer du rêve dun roman à un roman de rêve.
Nom de code (car il est important de le nommer) : LVC.
(21/01/2025)