L’occasion était belle : un congrès à Cannes le vendredi et nous voici
partis, la semaine précédente, en Italie toute proche et particulièrement vers Gênes,
afin de visiter les Cinque Terre.
Les Cinque Terre sont composées de cinq villages, Monterosso, Vernazza, Corniglia,
Manarola et Riomaggiore, cinq lieux difficiles d’accès, perchés sur des rochers et
surplombant la mer. Vignobles et vergers, poissons et pêches constituent les activités
traditionnelles de la région, supplantées bien entendu par le tourisme qui a explosé
depuis dix ans. Des trains fréquents assurent les liaisons et contribuent à cet
engouement. Car si la randonnée demeure l’activité la plus prisée, elle demande
des efforts et un entrainement conséquent (il n’est pas rare de grimper du niveau de
la mer à 450 m d’altitude aux prix de sentiers et d’escaliers assez sportifs à
gravir). Le train permet ainsi de rejoindre sans effort les cinq communes.
Pour notre part, nous avons privilégié les trajets à pied afin de découvrir les vues
splendides des villages en contrebas (voir en Webcam). La promenade que nous avons le
moins appréciée est la plus célèbre, celle du sentier Azzuro qui rejoint Monterosso à
Vernazza : la foule est présente dès le début malgré pourtant la saison
touristique considérée encore comme basse. Mais passé les hordes d’américains qui
ne cessent de discuter, on finit par se retrouver seul (relativement), notamment entre
Vernazza et Corniglia. Et plus encore, entre Corniglia et Manarola qui fut notre périple
préféré. Riomaggiore visité en train ne nous a pas laissé de souvenir impérissable.
Le dernier jour, nous sommes partis de Levanto où nous résidions (de loin la meilleure
option d’hébergement) pour rejoindre Monterosso (sous la pluie la dernière heure)
et terminer ce périple de 40 km. Au final, il me semble qu’à l’ouest de
Levanto, vers Gênes, on peut se régaler autant sur les sentiers sans les inconvénients
de la foule.
A tout cela, ajoutons encore 20 km à Cannes les deux jours suivants, la Croisette et la
ville piétinés en tous sens, les Porsche et les Ferrari comme repères réguliers, une
ville dans laquelle j’avais l’impression d’être un extraterrestre.
Décidément la surpopulation touristique ou richissime n’est pas mon fort.
« On ne fait pas un voyage, c’est le voyage qui vous fait », comme disait
Nicolas Bouvier, l’auteur de L’usage du monde.
(18/04/2025)
Les tourterelles sont revenues. Ou plutôt, elles ont refait un nid juste en face de ma
fenêtre. J’ai l’habitude de voir ce couple d’oiseaux, doux et affectueux,
venir fréquemment me visiter. En hiver, quand il gèle et que je place des graines dans
la mangeoire, elles partagent leur pitance avec les moineaux effrontés. Plus grandes,
elles en imposent et on les laisse tranquilles. Cette année, je les ai vues plus
fréquemment à l’approche du printemps. Mon arbre de Judée les a accueillies en
même temps que quelques pies. J’ai pensé qu’elles allaient entrer en
concurrence pour la nidification. En effet, une pie arrachait avec force les branches de
mon bel arbre, alors que j’en avais déjà plein par terre, mais, c’est cela
l’instinct… Les tourterelles sont restées plus discrètes, enfin, si l’on
veut, car le couple se prodiguait beaucoup de caresses. Et puis, un beau jour, on m’a
fait remarquer qu’elle avaient construit un nid juste sur une fourche du même arbre
dans lequel elle avaient déjà bâti un nid en 2020, pendant le premier confinement. Je
ne sais pas si ce sont les mêmes tourterelles. Celles qui ont élu domicile chez moi,
sont des tourterelles turques, reconnaissables à leur beau plumage beige pâle et à leur
demi-collier noir à l’arrière du cou. L’espèce est arrivée en France dans
les années 50 et a conquis les habitats urbains. Ces oiseaux peuvent vivre 12 ans et je
me plais à penser que ce sont les mêmes